Par la rédaction – Alexia Genta porte l’héritage de son père Gérald Genta avec une lucidité rare. Fille du créateur des Royal Oak et Nautilus, elle refuse pourtant de réduire son œuvre à ces icônes devenues mainstream. « Ces montres, c’était un brief. Les pièces signées Genta révèlent son identité réelle », tranche-t-elle.
La relation père-fille fut marquée par une présence joyeuse, presque enfantine. « Il ne voulait pas que je fasse mes devoirs. Il voulait que j’observe, que je sois dehors. Il pensait que l’école polluait l’esprit », raconte-t-elle. Un état d’esprit qui éclaire la créativité incontrôlable du designer. Gérald Genta tentera même de lui apprendre à dessiner des montres : « Mais les génies n’enseignent pas vraiment. Ça l’agaçait que je ne comprenne pas instinctivement. »
À son décès, Alexia et sa mère créent Gérald Genta Heritage
Cette structure dédiée à montrer la versatilité du maître, s’illustre bien au-delà des silhouettes octogonales devenues cultes. Aujourd’hui, elle accompagne la renaissance de la marque au sein de La Fabrique du Temps, où sont désormais conservés les dessins originaux.
« Nos collaborateurs travaillent presque comme une start-up. Ils prennent des risques, comme papa. Ils ne se demandent pas si ça va se vendre. » L’Oursin – inspiré d’un oursin observé en Corse dans les années 90 – en est l’exemple parfait : une pièce joyeuse, inattendue, assumée.
Sa montre préférée ? La Golden Gold, octogonale elle aussi, mais révélatrice de l’obsession de son père pour la “géométrie parfaite”. Quant au risque de la relance, Alexia est directe : « Le seul danger, c’est de ne plus être créatif. » Pour l’heure, elle estime que la marque évite ce piège. « Ils évoluent les dessins, ils n’en font pas des copies. C’est exactement ce qu’il faut. »
À découvrir chez Maier
99, rue Président Herriot – Lyon 2



















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