Texte : Morgan Couturier – À un peu plus d’un mois de la fin d’année 2025, CBRE Auvergne-Rhône-Alpes a pu dresser le bilan du marché immobilier de bureaux. À Lyon comme sur le territoire rhônalpin, les chiffres sont globalement négatifs. Malgré la tempête, le cabinet de conseil veut croire à un rebond. Les résultats des prochaines municipales pourraient y contribuer.

« On a tellement atteint le creux de la vague que les choses ne peuvent qu’évoluer. J’ai envie d’y croire ». Directeur territorial CBRE, Loïc de Villard aurait aimé une meilleure conclusion à son bilan. Mais entre abattement et espérance, l’expert de l’immobilier d’entreprise a fait son choix. Il faut croire en l’avenir, espérer des jours meilleurs pour faire oublier des chiffres guère reluisants. Presque décourageants diront certains, alors que les données font état d’une situation alarmante, « pas observée depuis 2012 ».

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Un contexte accentué par la baisse des transactions, avec un investissement annuel historiquement bas, de l’ordre de 435 millions d’euros. « Notre moyenne décennale était plutôt autour de 900 millions. C’est le niveau le plus bas que l’on ait jamais atteint. Cette année, il y a eu zéro gros deal, ce qui explique ce niveau très faible. La taille des deals a été divisée par deux », a tristement exposé Chloé Teixeira, directrice investissements Auvergne-Rhône-Alpes.

Lyon doit retrouver son attractivité

Une conjoncture fâcheuse que CBRE explique par différents facteurs liés à « l’inconstance politique nationale », au développement des « flex offices », à la rareté des constructions de bureaux, mais aussi à certains dépôts de bilan, liés en partie par une baisse d’attractivité. « On a besoin de cette attractivité pour notre industrie. Ça amène une certaine dynamique. »

« J’espère que les élections vont redonner cet élan », a ainsi reconnu Loïc de Villard, l’exemple de l’implantation ratée de Safran à Feyzin restant encore dans toutes les têtes. Il faut dire que sous la mandature écologiste, « l’offre blanche » (liée à la construction, ndlr) a rarement été d’actualité, à l’exception notable de la modernisation du quartier de la Part-Dieu, dont les perspectives laissent imaginer « de très belles livraisons en 2026 ».

Une demande placée en baisse d’année en année

En guise d’espoir, CBRE pourra également s’appuyer sur une amélioration du marché des locaux d’activités, en léger regain de forme sur la région lyonnaise, grâce notamment au rebond des transactions enregistré sur les surfaces de plus de 3 000m², sur les neuf premiers mois de l’année. « On envisage un démarrage intéressant en 2026 », a d’ailleurs confirmé Emmanuel Bousson, directeur régional CBRE Lyon.

Même son de cloche du côté du marché des locaux industriels et des bureaux, attendu en légère hausse l’an prochain. Pourtant, l’offre ne cesse d’augmenter, au contraire de la demande placée, en recul de 17%. « On a perdu un certain nombre de transactions. Heureusement, les petits volumes boostent le marché », a ajouté ce passionné d’immobilier, néanmoins alerte sur l’augmentation du taux de vacances des bureaux.

Un frein à l’activité et à un marché de l’immobilier déjà tourné vers demain. Ou vers des jours meilleurs, tout simplement.