Texte : Marc de Jouvencel – A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2025, la mairie du 2ème arrondissement de Lyon présente une exposition qui sort de l’ombre les madones de Lyon.
Spectacle inhabituel ce jeudi 11 septembre 2025 à la Mairie de Lyon 2. Une délégation de cols romains (Cacaud, Boccard, Billioud…) en goguette dans les salons d’honneur. Non point pour célébrer un mariage mais pour « vernir » l’exposition organisée par l’association Les Madones de Lyon, présidée par Étienne Piquet Gauthier.
Statue de Jeanne d’Arc, rue de la charité, au fronton de l’immeuble du Nouvelliste (Lyon 2)
Depuis plusieurs années, ce jeune activiste très influent au sein du microcosme catholique s’emploie à mettre en valeur ce « petit » patrimoine populaire du coin de la rue, aimé de celles et ceux qui lèvent encore les yeux, tout en déambulant dans notre belle ville, en prenant soin de ne pas se faire écraser par un cycliste ou une trottinette.
400 emplacements recensés en 1900 contre 200 aujourd’hui
En encoignures des immeubles, ou à leur fronton, ces statues de la vierge Marie, de Jeanne d’Arc ou de Saint Pierre, sont autant de repères géographiques et de figures protectrices qui jalonnent le quotidien de tous les Lyonnais quel que soit leur quartier même si le bétonnage tend à les raréfier. Depuis des siècles, elles guident les Lyonnais, au quotidien, dans leurs pérégrinations temporelle et spirituelle.
Vierge à l’enfant – 40 rue Édouard Herriot – Lyon 1er
Le Saint Pierre de la place des Terreaux est non seulement un pieux objet mais aussi l’enseigne de l’abbaye Saint Pierre qui abritait, jusqu’au vandalisme révolutionnaire, une importante communauté monastique. En résonnance, de l’autre côté de la Saône, la statue de Saint Paul indique elle aussi au voyageur (non collé à son smartphone) qu’il est sur le bon chemin.
« Veille, conseil et inventaire »
Retour à la mairie de Lyon 2 (vous ne risquez pas de trouver pareille expo chez le petit Doucet). Dans une iconographie dépouillée, des photographies et des dessins de l’artiste Victor Magenta (ci-dessous) mettent en exergue cette tradition qui remonte au XVIIeme siècle et qu’il convient de faire vivre, car « c’est un patrimoine vivant » souligne Maryll Guilloteau, adjointe à la culture du maire Pierre Oliver.
Le mot d’ordre de l’association des Madones est limpide : « Prendre soin de cet héritage et sensibiliser les propriétaires des immeubles a ce patrimoine très important pour la ville et les aider à installer ou à restaurer les statues. » L’objectif est de remplir les tristes niches vides (une cinquantaine) en allant au contact des propriétaires ou des régies immobilières.
Et ça marche ! Ainsi une vierge issue d’un moule d’une œuvre du fils Fabisch (le sculpteur de la vierge de Fourvière) a fait son apparition sur l’immeuble du 80, rue Masséna dans le 6ème arrondissement (ci-dessous). Toutes ces statues sont répertoriées dans le Guide des Madones et feront l’objet d’une conférence de Laurence Benoit, le 24 septembre à 18h.
Jusqu’au 29 septembre 2025
Entrée libre du lundi au vendredi de 8h45 à 16h45 et le samedi de 9h30 à 12h
Mairie de Lyon 2eme
2, rue d’Enghien – Lyon Ainay
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