Lyon. Désormais en pleine lumière, NDRIX sort de sa tanière

21 mai, 2025 | Actualités People Lyonnais | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – L’artiste Nicolas Heyndrickx, alias Ndrix, s’est taillé une belle réputation. Ses toiles bientôt exportées un peu partout en Europe, voire au-delà, il se plaît à décorer l’intérieur d’appartements ou de maisons dont il faisait la promotion il y encore quelques années sous la casquette d’agent immobilier. Désormais très convoité, le trentenaire brille, caché dans l’une d’elles : la propriété de sa grand-mère. Perché sur les hauteurs de Sainte-Foy-lès-Lyon, le Lyonnais s’y est bâti son atelier. Visite guidée.

C’est donc cela être un artiste, il suffit qu’un rideau ose s’effacer devant nous, pour que le talent, quel qu’il soit, se dévoile aux yeux du public. À cette scénographie, orchestrée chez lui, ou plutôt chez sa grand-mère (Catherine, ndlr), Ndrix y a même ajouté une montée des marches. Sans tapis rouge, ni paparazzi. L’idée n’est pas là. L’artiste s’est simplement créé un cocon, décoré d’une ribambelle de graffitis, rappelant autant ses écarts de jeunesse qu’ils ne désignent l’itinéraire à emprunter.

Il faut alors les suivre, tenter de déchiffrer leurs significations, pour atteindre enfin son antre, au bout d’un cheminement menant à un grand rideau blanc. D’un côté, des étagères garnies de bouquins vantant les mérites de Gauguin, Monet, Redon, Cézanne et autres Pissaro. De l’autre, des planches à dessin. Ou plutôt des toiles, reconnaissables entre mille, tant elles mélangent la pop street art, des personnages de cartoon et les couleurs vives. « J’ai trouvé mon cheminement. Ça part toujours d’un élément principal, qui m’inspire ».

Puis viennent se greffer ces dessins, ces thématiques, tantôt suggérées par les commanditaires, tantôt issues de son inspiration. La différence ? Un mystérieux personnage dissimulé çà et là, dont la seule présence suffit à signifier que la toile n’a pas été commandée. Une facétie de ce Lyonnais, animé par l’envie de raconter une histoire dans chacune de ses peintures.

Nicolas Perrot, « plus qu’un mentor, c’est un grand frère »

Dès lors, libre à chacun d’écrire le scénario. Lui a le sien, qu’il conserve secrètement. « J’ai toujours aimé qu’il y ait un côté subtil, pour que les gens s’intéressent encore plus au tableau », raconte-t-il, entouré de quelques-unes de ses œuvres, soigneusement conservées à son « domicile ». À 31 ans, le protégé de Nicolas Perrot prend aujourd’hui le temps de les contempler, la hype de ses tableaux lui ayant offert le luxe de vivre de sa passion. De cet amour pour le dessin, né au travers de cahiers d’école remplis de gribouillis.

Plus tard, l’intéressé aura également peaufiné ses talents de grapheur, mis à l’épreuve sur quelques murs de la ville. Et ce, jusqu’à ce que la peur de se faire prendre, ne le ramène à la raison. À plus de classicisme. « Il y a 6 ans, à Noël, au lieu de recevoir une enveloppe de la part de mes parents, j’ai demandé à ma mère des toiles et de la peinture », expose l’ancien employé de 6e Sens Immobilier. L’affaire était lancée. La première œuvre leur fut d’ailleurs offerte. La suite ? Une succession de succès auprès de ses amis.

Un escalier dérobé pour rejoindre l’antre de l’artiste. Âmes sensibles, s’abstenir…

« J’ai commencé à en offrir, puis je me suis dit : pourquoi ne pas commencer à les vendre. A la sortie du Covid19, j’ai engrangé énormément de commandes », se souvient-il. Qu’importe l’âge, Nicolas Heyndrickx sut alors faire évoluer son art, son mentor, « son grand frère », lui apportant quelques cordes à son arc. « Like a Rolling Stone », comme l’eut joué le guitariste du même nom, Ndrix trouva ainsi la lumière. Et des projecteurs soudainement braqués sur lui.

Des formes et des figures qui apparaissent la nuit

« Il y a cinq ans, je n’aurais jamais pensé percer dans ce domaine », souligne l’artiste, aujourd’hui exposé jusque sur les murs de la galerie The Vault à Bruxelles. Viendront peut-être l’Italie, l’Espagne, la Suisse ou même le marché asiatique. Les pistes sont explorées, telles ces idées, notées à profusion sur son téléphone, qui ne demandent qu’à être un jour concrétisées. « Je pars souvent en vrille », dit-il pourtant, malgré ces habitudes en mode alternance.

« C’est souvent une commande, une toile pour moi, une commande, une toile pour moi. Mais je ne refais jamais deux fois le même tableau », poursuit-il, son jeune âge tranchant avec l’image du peintre averti. Il faut dire que le Lyonnais n’a de cesse de bouleverser les codes. Y compris les siens, lorsque celui-ci eut la bonne idée d’ajouter de la peinture phosphorescente à ses œuvres d’art. Surprise totale à la nuit tombée. Et buzz assuré.

« C’est un projet que j’ai en tête depuis longtemps. Je voulais me démarquer et apporter un truc en plus. Je voulais que le tableau puisse vivre tout seul, sans artifice. À la base, l’objectif était de faire une surprise au futur propriétaire d’un tableau et en fait, ça a tellement marqué les gens que je me suis dit, aujourd’hui quand tu m’achètes une œuvre, tu en as deux », explique cet ancien ermite, fervent amateur du travail de nuit, que sa compagne, Clémentine Brunet est venu réanimer.

En dépit des nombreuses abeilles présentes sur ses toiles, Ndrix a donc fini de butiner de fleurs en fleurs. L’artiste a trouvé la bonne. Sa muse. Celle qui fait dire derrière un drap, un rideau, que la vie est encore plus belle lorsqu’on la vit avec passion. Un doute ? Regardez ses tableaux !

La Retraite, nid d’artiste

Vue aérienne de la maison familiale – Photo Saby Maviel pour Lyon People

 
Texte : Marc de Jouvencel – Ce grand domaine fidésien de 7 hectares a changé maintes fois de propriétaires depuis le XIVe siècle mais celui qui retient notre attention – après le passage des religieuses de l’Assomption (1871) et des Petites Sœurs des Pauvres (1900-1906) dépossédées au moment de la loi anticléricale de 1905 – se nomme Albéric Pont (1870 – 1969).

Originaire de Bagnols-sur-Cèze, il acquiert la propriété en 1919 et s’y installe avec son épouse, née Souchon et leurs 4 enfants. Le 5eme nait à Sainte-Foy. Le docteur Pont devient une sommité dans le milieu médical lyonnais en fondant l’école dentaire. En parallèle de ses activités à la faculté, il transforme une partie de la propriété en clinique privée qui prend alors le nom de « La Retraite ».

Avant-guerre, de joyeux évènements égayent la propriété familiale comme le mariage d’Alice Pont avec le constructeur automobile Paul-Luc Court en 1923 suivie un an plus tard de la naissance de leur fille Nicole. Maurice Pont (1918-2005) célèbre son union avec Jacqueline Berliet, fille de Marius Berliet et sœur d’Yvonne Brossette. Les Pont disposent alors d’une domesticité nombreuse qui se partage entre Sainte-Foy et l’appartement du 9, avenue Maréchal Foch.

C’est là qu’ils se réfugient en 1943-1944 quand un général de la Wehrmacht et son état-major occupent La Retraite (avant de l’entendre sonner). Un épisode douloureux pour le docteur Pont et qui explique sans doute qu’il vende la propriété à la famille Charbin en 1944. L’acquéreur Pierre Charbin (1908 – 1973), président du conseil de surveillance de JB Martin, la vénérable maison de velours et peluches, est le fils d’Etienne Charbin propriétaire du château de la rue Deshay, aujourd’hui transformé en mairie.

Il épouse Odile Motte (1912-1974), de la grande lignée industrielle du Nord de la France, et ont plusieurs enfants parmi lesquels Catherine (épouse Jérôme Heyndrickx (1932-2002), et grand-père de notre artiste) et Charlotte, qui épouse André Forest – fils de Pierre Forest (1909-1997, industriel (Pey et Forest), vice-pdt de l’Olympique Lyonnais en 1977. La propriété est donc toujours dans la famille.

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Morgan Couturier

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