L’esprit des Salons en fête au Crédit Lyonnais

15 décembre, 2009 | LES EXPOS | 1 commentaire

 

salon-lcl Photo © Fabrice Schiff

 

Par Alain Vollerin

 

La superbe mezzanine du siège lyonnais de LCL le Crédit Lyonnais était noire de monde en cette fin d'après-midi du 10 décembre. Jean-Luc Duflot, directeur régional, assisté de Pascal Petris qui remplace à la direction des agences Pierre-Yves Martin, désormais en poste à Bordeaux; et de Jean-Luc Copéret, directeur de la Communication, accueillait 55 artistes, sélectionnés sans parti pris par mes soins parce qu'ils symbolisent un ensemble, dans le cadre d'une politique d'expositions d'arts plastiques de qualité que nous avons mise au point depuis plusieurs années.

 

N'oublions pas Raymond Benamran et Catherine Wagner qui participent à cette dynamique. Après Adrien Bas, Jean-Albert Carlotti, Antoine Chartres, Gilbert Pécoud, Marc Josserand, Maurice Stoppani, et bientôt, Favrène, Antoine Sanner et Jean Couty, ces représentants des cinq grands Salons lyonnais témoignaient de la diversité et de la vivacité d'un univers qui compte des centaines de participants. A l'heure, où une inquiétude se pose sur l'avenir des Salons, il fallait évoquer leur histoire et leur présence actuelle dans l'univers des arts à Lyon. Le Salon est une image moderne de l'exposition. Né sous le règne de Louis XIV, Il fut longtemps une des rares possibilités de montrer son travail pour un artiste. Il était réservé aux seuls professionnels, beaucoup moins nombreux qu'aujourd'hui, puis, il élargit son influence aux amateurs, souvent d'anciens élèves des écoles d'art qui à défaut d'enseigner dans les institutions ouvraient leurs propres cours. Exposer au Salon à Paris comme en Province, était vécu comme une promotion, un statut, qui lorsqu'on en était exclu devenait la forme honteuse d'une maladie inavouable. Un jour, une brave dame catastrophée, dit à mon regretté ami Camille Niogret, alors président du Salon Regain : « Mon pauvre monsieur Niogret, cette année, je suis sans Salon. » Comme, si elle était sans famille, sans ami, sans raison de vivre. Paul Cézanne fit plusieurs tentatives pour être admis au Salon. Chaque année, il était rejeté. Après plusieurs essais, il usa d'un subterfuge pour pénétrer dans le sérail. A Lyon, le premier Salon d'envergure fut la Société Lyonnaise des Beaux-arts ou Salon de Printemps qui vit le jour en 1887 de sa fusion avec la Société des Artistes lyonnais, émanation de la parisienne Société des Artistes Français. Le plus ancien ayant été la Société des Amis des Arts conçue en 1821. On exposait alors au musée où séjournait aussi l'école des Beaux-arts. Le Salon de Printemps occupa pendant près d'un siècle un rôle majeur dans la Cité, même s'il incarnait une certaine idée, très classique du dessin, de la peinture et de la sculpture. Les élèves étaient destinés aux métiers de la Soierie. Ils recevaient une véritable formation. Beaucoup de ses fondateurs étaient d'anciens élèves ou professeurs de l'Ecole des Beaux-arts de Lyon. Ils nomenclaturèrent le Salon, comme ils l'avaient vu pratiquer pendant leurs études avec des prix, des médailles, des diplômes. Tous les Salons firent de même, le Salon du Sud-Est, né le 7 Juin 1925, haut lieu de la modernité artistique à Lyon, souhaité par des transfuges du Salon de Printemps, comme Adrien Bas et Pierre Combet-Descombes n'échappa pas à ces rituels. D'autres initiatives complétèrent le paysage artistique local : le Salon d'Automne animé par Jacques Martin et Eugène Brouillard, disparu sottement; puis en 1930 le Salon des échanges qui vit la participation de Jean Martin, de Camille Niogret, de Jean-Albert Carlotti, en 1934 le Salon des Aquarellistes d'Eugène Villon et Antoine Barbier, en 1938 Regain Rencontre des Arts, en 1955 le Salon d'Hiver devenu l'Hivernal; depuis Maastricht le Salon est devenu européen, etc. Cette formule convient-elle encore à l'évolution des arts plastiques ? La Biennale d'Art Contemporain de Thierry Raspail n'est elle pas une forme contemporaine du Salon ? Aujourd'hui, tous les autres Salons se valent. Les exposants sont souvent  des amateurs qui vivent une passion qu'ils célèbrent à leur manière qu'on peut juger pertinente ou pas. Toujours est-il qu'ils maintiennent dans la Cité une fraternité, et qu'ils constituent parfois de véritables conservatoires des savoirs-faire. Mais qui sont les exposants ? Des noms me direz-vous… Les voici : Alain Roll, Robert Duran, Odile Rivat-Turillot, Lara Rolland, Marc Josserand, Alice Gaillard, Favrène, Elise Palmigiani,  Xavier Moulin, Danielle Perge, Janine Rimet, Danielle Lassia, Maurice Stoppani, Muriel Feltrin, Jacqueline Duroza, Gilbert Abric, Thierry Grosfilley,  Marius-Pierre Cousin, Janie Petit, Maxime Signaire, Catherine Lesaffre, Jean-Pierre Eygonnet, Jacky Pêcheur, Chantal Hayette, Anne-Marie Galtier, Thérèse Contestin, Suzette Mézie, Gilles Pascal-Roux, Odette Rey-Coquais, Mireille Bacot, Laura Julien, Odile Daventure, Guy Bonetto,  D. Dehoux-Grafmeyer, Claude Couteau, André Llamas, Claude Martinet, Jean Meunier-Curtinet, Annick Morize, M. Paillard-Carré, Claudius Pralus, Philippe Allain, Georges Boulé, N. Roure-Perrier, C.L. Casoli, Alain Pagliano, Christian Royer, Michèle Van Cotthem, André Lebreux, Jean Sibourg, David Mishkin, Macha Belsky, Claude Hugouvieux, Renée Fra's-Perret. Le Palais du quai de Bondy avec la salle de concert et ses espaces d'exposition fut construit et inauguré en 1904 à leur intention (auparavant les artistes exposaient dans des structures en bois sur la place Bellecour). Plus d'un siècle après le troisième millénaire ne doit pas les chasser de leur demeure. Nicolas Kouzoupis souhaite organiser un débat sur l'avenir des Salons. Soyons attentifs à sa démarche. Un peu de patience, chers édiles pressés, laissez le temps accomplir son ouvrage. Tranquillement, nous verrons évoluer ce monde foisonnant. Il sera temps alors, de leur offrir un accueil dans les anciens entrepôts de la Sucrière. D'ici là, qui vivra verra…

 

Ils font une part de la vie des Salons à Lyon

Jusqu'au 12 Février 2010

LCL – Le Crédit Lyonnais

18, rue de la République – Lyon 2ème

Métro et parking Cordeliers

Entrée libre du Mardi au Vendredi de 9 h à 17 h 30

Pour tous renseignements 06 32 62 93 21

 

 

 

1 Commentaire

  1. Charles Gauthier

    Plus je lis ce pseudo-critique d’art régional, plus je me sens confirmé dans mes choix… Qu’il reste dans son siècle et ne nous rejoigne surtout pas dans le nôtre. LyonPeople, n’avez-vous jamais pensé trouver un critique plus ouvert à la contemporanéité. LyonPeople, s’il vous plaît, pleeeeaase, il est grand temps, si pas trop tard déjà, que vos critiques passent de Fourvière à la Croix-Rousse ou au VIIè arrondissement.

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