Michel Havard et Laurent Duc. Secrets de vacances à KGB

8 juillet, 2013 | LES GENS | 0 commentaires

Photos © Fabienne Dumas

Propos recueillis par Thierry Lahon (médianet) & Carole Dufour  (Idées en tête)

Au  menu de ce midi, un déjeuner très politique… Bien que le ciel soit mitigé, nous avons décidé de l’organiser en terrasse, pour autant, nos convives sauront-ils se mettre en mode vacance ? En tout cas, Carole Dufour, qui va nous accompagner, arrive tout sourire, elégantissime en blanc cassé. Aujourd’hui, c’est elle notre rayon de soleil ! Qui plus est, cette femme de caractère saura, sans nul doute, nous aider à faire parler deux hommes largement aguerris aux interviews. Notre challenge, éviter la langue de bois et obtenir des scoops. Avons-nous réussi notre mission ? Nous vous laissons juge !

Michel Havard qui a été choisi par les militants pour être l’adversaire de Gérard Collomb aux municipales de 2014 est le chef de l’opposition au conseil municipal de Lyon. L’ancien député, qu’on pourrait décrire comme le gendre idéal, est donc déjà en campagne, mais nous allons lui offrir l’opportunité de se dévoiler autrement que sur les affiches où il arbore un style très BCBG. Un premier match de séduction avant que la vraie campagne ne démarre au mois de septembre.

Laurent Duc ne vise ni la députation, ni la mairie, puisqu’il est déjà double Président ! Eh oui, car nous recevons aujourd’hui le président de l’Umih Rhône et président national de l’hôtellerie française. Nous savons aussi qu’il parle 4 langues… mais peut-il aussi parler la langue de bois ou la langue politiquement correcte ? Notre mission est de le vérifier, et ce n’est ni son sourire jovial, ni sa légion d’honneur qui vont nous impressionner. Nous sommes impatients, et ravis de croiser la prose avec cet infatigable conteur.

A table !

 

Quand on vous dit vacances, quel est le mot qui vous vient à l’esprit ?

LD : « Faire à manger et lire », c’est le seul moment de l’année où je confectionne de bons petits plats, mes filles n’attendent que ça !

MH : « Dormir et lire » !

Parlons de votre enfance ?

MH : J’ai 46 ans. Je suis né à Clermont-Ferrand d’un père commissaire de police et d’une mère attachée d’intendance. J’ai déménagé un grand nombre de fois, avant d’arriver sur Lyon. J’ai un grand frère, qui va avoir 50 ans, et une petite sœur qui a 2 ans de moins de moi. Ma petite sœur vit à la Réunion et mon frère est à Paris. Hélas, j’ai souvent du mal à prendre du temps pour aller les voir. Pour nos vacances, il y avait deux lieux emblématiques. Jusqu’à mes 12 ans, le premier était près d’Aurillac, où mes parents louaient un appartement. Le second, plus tard est Banyuls-sur-Mer où j’ai beaucoup de souvenirs. Nous allions à la plage et à la pêche, et ados, au café puis en boîte. Par contre, pendant notre enfance nous ne voyagions pas.

LD : Je suis lyonnais. Mes vacances sont les même depuis 49 ans. Une partie de celles-ci se passaient à la montagne où mes parents avaient une colonie de vacances en Chartreuse, jusqu’à mes 16 ans. Ensuite, ils ont acheté un chalet au grand Bornand. L’autre partie se déroulait à Carry-le-Rouet en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Et puis, il y a eu aussi l’Angleterre… Ma mère était très créative donc je passais souvent une partie de mes vacances à apprendre tout un tas de choses comme la poterie, etc… Aujourd’hui j’aime partir en Sardaigne, pendant au moins 3 semaines, et avec mes enfants.

Y-a-t-il un plat emblématique de votre enfance ?

MH : Les dorades ! On les pêchait puis on les préparait, c’était délicieux surtout quand c’était moi qui les pêchais !

LD : Bouillabaisse pour le côté mer et la fondue pour les Alpes.

Des bêtises d’enfants ?

MH : Jamais (rires) ! Non  je plaisante, par exemple, on coursait les vaches, des trucs comme ça, c’était gentil. En fait, mes parents nous disaient : « on vous laisse une grande liberté, mais si vous faites des bêtises, c’est fini ». Nous avons tellement été contents de cette proposition que nous faisions peu de bêtises, on s’autorégulait !

LD : Moi je volais des cerises, je me faisais tirer en vélo par le solex de mon copain, enfin plein de trucs comme ça. Rien de grave mais j’en ai fait pas mal !

Est-ce que vous vous souvenez du jour où vous avez appris à nager ?

LD : Oui ! Je peux vous donner le jour, l’âge et l’endroit de ma première fois ! C’était en Sardaigne, ma mère voulait absolument que je nage, et moi je n’avais pas du tout envie. Cela s’est passé sur la plage baptisée Isa Blotas. Tout a commencé quand j’ai perdu pied… L’année suivante, je faisais de la compétition de natation, cela a duré jusqu’à mes 18 ans !

MH : Moi ce fut à la piscine des Tonnelles, à Montpellier. Je devais avoir 6 ans. Je me souviens parfaitement de ma première longueur. C’était avec mon père. On passait des journées entières dans l’eau. On faisait beaucoup de bateau, et je nageais des kilomètres. Je faisais aussi de la plongée en apnée. J’ai ainsi un souvenir, à Toulon, c’était avec mon frère, nous adorions aller à la fosse à plongée, qui était profonde de 5 mètres. On descendait le long de la paroi, on touchait le fond et nous remontions de l’autre côté. Aujourd’hui je crois que je n’en serais plus capable…

LD : Mon père a fait construire notre piscine en 1974. Nous étions les premiers du village à avoir une piscine ! Du coup, j’ai fait très vite de la natation et j’ai eu 19,5 au bac en natation.

Passons à l’adolescence.

MH : Jusqu’à 15 ans, c’était surtout des vacances en famille, plus tard, ça a été le temps des copains qui venaient avec moi à Banyuls. Pourtant la règle de mes parents n’avait pas changé, si nous faisions des bêtises nous n’aurions plus du tout de liberté. Autant dire que la consigne était respectée…. Mais ce fut quand même les premières sorties en boîte de nuit. C’était le Basiloscope, on y allait à pied, il y avait 30 minutes de marche avant de faire la fête.

LD : Pour moi, 13 ans c’est l’âge de l’indépendance et l’insouciance. Je fais quelques bêtises d’ado mais malgré tout je respectais les heures et les contrats que fixaient mes parents. Une année, j’avais même parié avec mon père que je serai premier de la classe pour mes 15 ans. Je précise quand même que l’année précédente j’avais été dernier. Nous avions parié une mobylette et après une année de travail acharné, j’ai eu ma mobylette ! Je l’ai bien rentabilisée… Je voyageais beaucoup avec elle, il faut dire que mes parents étaient assez cool et ils me laissaient partir assez loin. Et puis je dois reconnaître que ça aidait pas mal avec les filles, même si sur la route, j’étais très prudent !

Ensuite, il y a eu rupture, puisqu’à 16 ans, je suis rentré à l’école hôtelière. Je voulais être chef de cuisine. Mais je me suis vite démotivé quand j’ai compris qu’il y avait peu de très grands chefs et beaucoup de cuisiniers. De plus, j’avais peur de ne pas toujours bien cuisiner, et d’être trop dépendant de mes humeurs.  Donc, j’ai préféré me tourner vers la gestion. Aux mois de juillet et d’août, j’étais en stage rémunéré afin de pouvoir me payer seul mes vacances de septembre. Ce rythme a duré 4 ans, et ainsi j’ai pu visiter l’Angleterre et l’Italie…

Ensuite je suis parti au service militaire. J’ai visité 22 pays en un an car j’étais dans la Marine à bord de la Jeanne. Aujourd’hui, je fais au moins 1 voyage par an, juste pour le plaisir. Ceci dit, je vais moins loin qu’avant, je privilégie l’Europe, ce qui est aussi vrai pour mon travail.

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Michel, comme Laurent, avez-vous travaillé pendant vos vacances d’ado ?

MH : J’ai moi aussi fait des jobs d’été. J’ai ramassé des tomates et les concombres, fait un peu de vendanges, et dès que j’ai eu 18 ans, je bossais 1 mois et demi durant l’été, pour pouvoir ensuite voyager 15 jours. J’ai visité l’Europe, la Belgique le Luxembourg, les Pays-Bas, le Danemark, la Suède, la Pologne, la Hongrie, et l’Autriche. Avec un copain, nous partions en 104 puis avec les premières Clio. J’étais en fac de droit, et ensuite à sciences po. Au début, je voulais être, comme mon père, commissaire de police, mais le virus de la politique m’a attrapé tout en étant aussi très attiré pour le monde de l’entreprise. J’ai fait mon service militaire, dans l’Armée de terre, j’ai choisi la Valbonne, j’étais officier juriste.

Vous souvenez-vous de votre premier voyage en avion ?

LD : A 5 ans, départ de Lyon-Bron pour aller à Paris voir ma marraine.

MH : Moi, c’est très tard, à 24 ans pour partir en Pologne.

Des amours de vacances ?

LD : En Angleterre… puisque j’y allais tous les ans, à chaque fois que j’arrivais là bas, j’avais une nouvelle copine, soit une française, soit une anglaise (rires).

MH : Banyuls, encore et toujours… Je me souviens très bien de mon premier amour de vacances et même des autres (rires) !

A quel âge situez-vous vos premières vacances d’adulte ?

LD : Octobre 1987, j’avais 23 ans, je m’assume financièrement et je vais au Club Med à Marrakech.

MH : 24 ans, j’avais beaucoup travaillé, j’ai un peu d’argent aussi, avec ma chérie, nous avons avait fait un périple dans le grand sud ouest et la région de Pau. Nous avions commencé par une halte chez mon oncle, puis, un peu de camping, et quelques clubs.

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Parlez nous maintenant de vos vacances, une fois mariés, ou de vos voyages de noces ?

MH : Je me suis marié en 1994. Je n’ai pas fait de voyage de noces, puisque c’était une période un peu mouvementée avec ma fille qui devait naître ! Autrement, depuis toujours, je vais voir mes parents pendant les vacances, car pendant le reste de l’année c’est plus compliqué. Pour le reste, n’ayant pas beaucoup de temps pendant l’année, je voyage assez peu.

LD : Moi je me marie en 1990. Je ne fais pas non plus de voyages de noces sur le moment, puisque je travaille à Saint Barth… Trois ans après j’étais déjà papa, nous sommes partis au Canada, pendant 3 semaines.

Êtes-vous plutôt couche-tôt ou grasse mat ?

LD : Je dors 6 heures par nuit, donc tout dépend de l’heure à laquelle je me couche.

MH : Pendant les vacances, je me lève beaucoup pour mes enfants, vu que le reste de l’année, je ne peux pas le faire. Aujourd’hui qu’ils sont grands, j’ai gardé le même rythme, sinon j’ai l’impression de gâcher ma journée…

Aujourd’hui, partez-vous encore avec vos enfants ?

MH : Ma fille n’a pas beaucoup voyagé, mais elle le fera très certainement, car je vois qu’elle en a très envie. Elle a 18 ans.

LD : Oui, beaucoup. Mes enfants ont beaucoup été  en Allemagne dans la famille du côté de leur mère, mais aussi en Angleterre, à 12 ans, nous les y envoyions déjà. Aujourd’hui,  elles sont trilingues. Ma fille de 21 ans a fait le tour de l’Europe, en 15 jours et en train. Elles sont très autonomes, et peu dépensières. Parfaites quoi ! (rires)

Vous est-il arrivé de vraies galères de vacances ?

MH : Pas vraiment, ou alors des petites… Une fois, il nous est arrivé de camper au bord d’une rivière, il y avait eu un orage de folie, à un moment donné j’ouvre la tente et je vois la rivière à seulement 2 mètres, rapidement et sans se poser de questions nous avons déménagé plus haut…

LD : Mis à part ma fille qui lâche les cochons dans le pré, ce qui nous oblige à courir partout et en tous sens pour les récupérer ou de voir, impuissants, le chalet des voisins qui brûle, en plein hiver, pas grand chose !

Auriez-vous une destination où vous aimeriez aller ?

LD : Le sud de l’Italie. Je ne connais pas du tout, et je pense que les gens m’intéresseraient beaucoup, ils ont l’air simples et vraiment chaleureux.

MH : Saint-Pétersbourg. J’espère y aller très vite, c’est un cocktail d’histoire, de musique et de musées qui m’attire énormément. J’aimerais y aller en bateau.

A contrario, y-a-t-il un pays où vous n’auriez pas du tout envie d’aller ?

MH : Peut-être la Corée du Nord.

LD : Les pays qui ne respectent pas les femmes et ceux qui répriment les homosexuels.

Quelle est la destination de vos prochaines vacances ?

LD : Cette année est une année compliquée, donc je ne sais pas trop encore. J’ai quelques pistes mais je dois les finaliser.

MH : Je pars 3 semaines. Ce sera une semaine à Montpellier, une semaine en Corse, et une semaine du côté de Manosque.

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Parvenez-vous à couper le téléphone en vacances ?

MH : Non, mais je réduis beaucoup.

LD : Moi je mets mon téléphone en sommeil, donc, il n’y a que mes numéros favoris qui peuvent me joindre. C’est une bonne stratégie. (Laurent montre à Michel comment on active cette fonction…)

Quelle est le livre que vous avez envie d’emmener en vacances ?

LD : Je ne sais pas encore. Je m’inspire pas mal des conseils de France Inter, sinon il m’arrive souvent de relire un livre que j’ai aimé, c’est une autre lecture, et j’aime assez cela.

MH : Moi c’est beaucoup de bouquins sur l’environnement, et bien sûr je vais peaufiner mon programme politique. Donc, disons plutôt des lectures sérieuses.

Préférais-tu partir en vacances avec Fenech ou Collomb ?

Ni l’un, ni l’autre ! (rires)

Comment se passe le retour de vacances ?

LD : Dès que je suis de retour au bureau, je fais en deux jours ce qu’il m’aurait fallu 3 semaines avant les vacances. Je déborde d’énergie.

MH : Moi je suis un diesel, je reprends doucement, par des rendez-vous, avant de reprendre le planning officiel.

LD : Pour décrocher, vraiment, il faut que mes vacances durent 3 semaines.

 

 

 

 

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

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