Richard Brumm à KGB – Spécial Municipales 2008

12 octobre, 2007 | INTEROGATOIRES KGB | 0 commentaires

brumm_kgb Richard Brumm

Mardi 25 septembre 2007

 

61 ans, une vie professionnelle et familiale réussies, l'avocat d'affaires sarkozyste a décidé de se lancer en politique et choisi de rejoindre le camp de Gérard Collomb pour les élections municipales de 2008.

 

Vous avez créé la surprise il y a trois ans en annonçant votre engagement au côté de Gérard Collomb. Perben ne voulait pas de vous ?

Non simplement, d'abord, il y a trois ans aujourd'hui, je ne pensais pas faire de la politique, c'est le premier point, et puis comme je connais Gérard depuis très longtemps  c'est un type que j'aimais bien, on est venu à en parler. Il m'a dit il faudra me rejoindre, je ne sais plus exactement comment ça s'est passé, sauf erreur de ma part, c'était à l'Institut Lumière. Voilà je crois que c'est parti de là. Et puis ensuite on en a reparlé, et je l'ai appelé, j'ai dit « écoutez, on va parler de politique, enfin de ma carrière en politique. Perben, je ne le connaissais pas, je crois qu'à l'époque… Je ne pourrais pas dire exactement, un jour j'ai été invité à dîner avec mon ami Fenech, Jean Michel Aulas et Perben. C'est Fenech qui avait organisé le dîner, on a eu un dîner assez sympa, mais moi je ne le connaissais pas du tout, alors il a peut être été à Lyon, mais je ne l'ai jamais vu à Lyon, je ne le connaissais pas. On était avec nos femmes, on a passé une soirée assez sympa.

 

Vous aviez déjà pris votre décision à l'époque ?

Moi je me souviens que Jean-Michel ironisait (rires) en disant « toi qui veux faire de la politique », car j'avais dû lui en parler. Je n'ai rien contre Perben à priori, mais je ne serai pas parti avec quelqu'un que je ne connaissais pas, voilà. S'il était arrivé malheur à Collomb, je ne ferai pas de politique. Je n'irai pas faire de politique avec le remplaçant de Collomb. C'est passionnel, j'aime bien ce type, je n'ai pas voté pour lui la dernière fois, mais parce que je ne m'en occupais pas, et après, quand il a été élu, mes copains, notamment ceux du 9ème étaient très emballés par lui, en disant qu'il avait fait un boulot d'enfer et puis il y a l'âge qui avance et pour moi aussi, faire de la politique, c'est maintenant ou jamais.

 

Comment ça se passe avec vos nouveaux amis socialistes ?

Et bien écoutez, très bien, très bien, je ne connaissais personne, pour être clair. Ils savent très bien que je ne suis pas socialiste, ils savent très bien que j'ai voté Sarkozy, et que je ne le regrette pas encore. Ceux que j'ai rencontrés, on a déjeuné ensemble, on a noué de très bonnes relations.

 

Vous assistez aux réunions de section du PS où pour la première fois depuis très longtemps vous croisez des gens pauvres. Ce n'est pas trop désagréable ?

(Rires) Vous semblez oublier que je suis issu d'un milieu très modeste !

 

J'imagine que vous laissez la Ferrari au garage pour vous rendre au siège du PS… Pas trop peur dans le bus ?

J'adore le bus, alors là, je suis un fana de bus, je suis un fana de bus bien avant tout ça, j'ai découvert les mérites de la ligne 1, de la ligne 99, du métro, du tramway. Je reconnais que je trouve ça assez génial.

 

Cet été, pour la seconde fois, vous avez invité Gérard et Caroline Collomb dans votre chalet de Megève où vous leur faites rencontrer le gratin régional. Par amitié ou par intérêt ?

Parce que je pense que c'est bien, je me suis engagé avec quelqu'un et au début j'ai eu beaucoup de critiques car ils savent très bien que je ne suis pas socialiste. Mais ils étaient curieux de le rencontrer.

 

Comment Gégé, maire socialiste et soutien de Ségolène est-il accepté par vos amis ISF et CAC 40 ?

C'est peut être le soutien à Ségolène qui les embête le plus, voilà. Mais pour le reste, la personnalité du maire, ce qu'il fait à Lyon, notamment sur le plan économique fait qu'il a beaucoup de sympathisants. Je ne sais pas s'ils voteront pour lui mais globalement la plupart des chefs d'entreprises, quand je leur pose la question, ils disent que c'est un mec bien.

 

C'est à dire qu'il y a beaucoup de gens qui ont voté Sarkozy et qui voteront Gégé ?

J'ai tendance à penser ça, mais je ne peux pas dire, à part quelques-uns qui me l'ont dit comme ça, je ne sais pas ce qu'ils feront. En tous cas, ce qui est sûr c'est que sur le plan du maire, je n'ai jamais entendu de la part de mes copains de critiques fortes du style : « il est partial, c'est un sos avec l'épée, le couteau entre les dents. »

 

Vous alliez dire « avec la moustache entre les dents », mais il l'a rasée ! (Rires)

On était voisin à l'époque, je l'ai connu avec la moustache.

 

Sur le plan golf, a-t-il amélioré son swing sur les greens de la baronne de Rothschild ?

Il est comme moi, il joue peu, mais cette année il a pas mal joué. Il m'a dit l'autre jour qu'il avait joué treize sur neuf trous, pas avec moi, donc ça faisait vingt-six. Moi je suis aussi dans ce cas, on ne peut pas bien jouer au golf quand on ne joue pratiquement jamais. Je vous excuse d'avance si vous imprimez que je ne joue pas bien au golf.

 

Vous effectuez un vrai travail de lobbying pour le sénateur-maire auprès de vos riches amis. Quel bénéfice électoral peut-il en retirer ?

On ne cherche pas un bénéfice électoral, parce que beaucoup n'habitent pas forcément  Lyon. Non, mais je pense que c'est important, qu'un milieu qu'il ne connaissait pas bien le connaisse. Ils vont en parler autour d'eux. J'ai des gens qui sont venus, deux ou trois fois, j'avais organisé des trucs, et ils m'ont dit : « on vient pour te faire plaisir ». Et ils sont partis tout à fait retournés. Je pense notamment à un concessionnaire automobile connu, qui maintenant devenu un supporteur alors qu'au départ il était venu en disant « olala où est-ce qu'on va ? ».

 

Ses richissimes fréquentations font jazzer ses alliés verts et communistes… N'est-ce pas dangereux pour lui de devenir un people ?

(Rires) People… Le maire a un emploi du temps d'enfer. Partout où il est, il est photographié, épié, surveillé, interrogé. Je ne le rends pas people, disons que je lui ai permis de rencontrer des gens qui ne sont pas faciles à rencontrer, voilà, c'est tout ce que j'ai fait. Je trouve que ce type est bien, il est en place, je ne l'ai pas vu faire de conneries, alors peut-être qu'il en a fait mais moi je ne les ai pas vues.

 

Redescendons sur Lyon. Dans quel arrondissement allez-vous vous présenter ?

Je n'ai pas le droit de vous le dire aujourd'hui.

 

Pour le moment c'est top secret. On peut imaginer que c'est le 6ème ?

Non, justement je peux vous dire que ce n'est pas le 6ème, c'est la seul chose que je peux vous dire (Rires). Mais ça il ne faut pas que je le dise. (On l'annonce dans le 7ème, NDLR)

 

En savez-vous plus sur vos prochaines prérogatives si Gérard Collomb conserve la mairie ?

La balle est dans mon camp, c'est vrai qu'il m'a laissé des choix assez larges, et que pour l'instant je n'ai pas choisi… Si j'étais adjoint, d'abord il faut être élu, ça aurait une relation avec l'économie, le monde dont je viens.

 

On murmure que vous allez décrocher un poste d'adjoint au rayonnement international. Si c'est le cas, vous envoyez Jean-Michel Daclin en préretraite…

Je ne sais pas qui en a parlé. Je pense plutôt à quelque chose où je peux être utile. Vous voulez me fâcher avec mes éventuels futurs collègues (Rires). Pour répondre franchement à cette question, je ne pense pas du tout à ça.

 

Combien de langues parlez-vous et comment dit-on « adjoint au maire » en anglais ?

Je parle français et anglais. Un anglais qui me permet de me débrouiller, vous voyez, mais qui ne me permet pas de vous éblouir. (Rires) Je ne sais pas, le maire, c'est « mayor » ça c'est sûr, adjoint, c'est « mayor in second » (Rires).

 

On a donc pensé à un petit cadeau pour vous… (Nous lui offrons un dictionnaire NDLR)

(Rires) Non, mais j'en ai déjà un, vous êtes gentils. Depuis trois ou quatre ans, je pense à un avenir. Quand on a un certain âge, on est relativement restreint d'un point de vue professionnel, et il y a quatre ans, je me suis mis à faire de l'anglais parce que quelle que soit l'activité que j'aurai après, il est indispensable, je me débrouille, mais il est mieux de pouvoir parler… (Rires) J'ai trouvé ça indispensable, parce que si je ne fais pas de la politique, j'avais des idées de reconversion, je veux dire, avec des chefs d'entreprises, qui eux sont à l'international. Je ne pense pas que Monsieur Daclin doive se faire du souci pour son poste parce que ce n'est pas du tout celui que je brigue. Objectivement je vise une activité plus lyonnaise.

 

Pour finir avec la question con : avez-vous déjà plaidé nu sous votre robe d'avocat ?

Non, mais quand on était jeune, on a beaucoup plaisanté là-dessus, on disait toujours qu'il fallait venir, qu'il serait amusant de venir en robe avec juste des chaussettes et des chaussures, mais je ne l'ai jamais fait. On rigolait plus avant qu'aujourd'hui.

 

 

 

 

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