Texte : Jean Etevenaux, historien – La multiplication des « études décoloniales » en milieu universitaire tout comme la propension de certains politiques à se vautrer dans des rapprochements douteux avec ce qui a été vécu au siècle dernier ne peuvent cacher quelques données de base non seulement sur la colonisation mais aussi sur l’esclavage, sans oublier les dommages imposés aux vaincus. Wokisme, épisode #1
Prisonniers de leur idéologie victimaire, puisque seules comptent les minorités opprimées, les écologistes qui gouvernent la métropole et la ville de Lyon ne voient le passé que par leurs yeux de bobos obnubilés par les voies cyclables, mais éliminant tout ce qui sort de ce cadre (de vélo).
Ils battent donc sans vergogne leur coulpe sur la poitrine de nos ancêtres, pratiquant ainsi le péché d’anachronisme dont ils ne risquent pas de s’accuser vu leurs réticences à se rendre à Fourvière. On peut pourtant leur suggérer de demander à l’Italie des dommages et intérêts pour les Romains qui ont emmené Vercingétorix se faire étrangler à Rome et à l’Allemagne le remboursement des milliards qu’il a fallu verser aux Alliés après les défaites de 1815 et de 1870.

Ingérence étrangère. Soutenus par le Parti Communiste Français, une trentaine de personnes ont manifesté le 17 novembre 2024 à Lyon pour « exiger » que le rue Bugeaud soit débaptisée – Capture d’écran FB Collectif des Algériens de France
« Adhésion idéologique »
Le vertueux petit Grégory s’est bien sûr engagé dans cette direction en annonçant la prochaine disparition de l’abbé Pierre de la Fresque des Lyonnais à la Croix-Rousse, procédé rappelant la « damnatio memoriae », cette condamnation à l’oubli des Romains qui faisaient marteler des monuments publics les noms de ceux qui n’avaient plus l’heur de plaire.
Voilà pourquoi il est question d’affubler d’une plaque dénonçant « l’adhésion idéologique au projet colonial » exprimée, place Sathonay (1er arrondissement), par la statue du sergent Blandan mort lors de la conquête de l’Algérie ; il faudra aussi s’occuper de la rue toute proche à laquelle le militaire a également donné son nom.
Pour faire bonne mesure, il ne restera plus qu’à satisfaire à l’exigence du collectif Algériens de France de débaptiser la rue Bugeaud (Lyon 6ème arrondissement), qui perpétue le nom d’un « grand criminel de guerre ayant commis des crimes contre l’Humanité », lui aussi lors de la conquête de l’Algérie.

On peut se demander si le parc Sergent Blandan dont est si fière la mairie écologiste pourra conserver son nom… – Illustration Base
Le Sergent Blandan pour les nuls
Rappelons que le sergent Jean-Hippolyte Blandan, né à Lyon en 1819 de parents venus du Jura, avait été mortellement blessé en avril 1842 à Beni Mered (juste à côté de Blida) lorsqu’il acheminait du courrier de l’armée. On peut supposer que, d’ici quelque temps, les écologistes lyonnais auront aussi à cœur de changer le nom de la rue de Constantine où était né le sergent.
Cette artère s’appelait alors rue du Bessard et, élargie, prit son nouveau nom après le siège de Constantine de 1837 où s’illustra le général Hubert Rohault de Fleury qui, quelques années plus tôt, avait aménagé le fort de Lamothe bien avant que celui-ci ne prenne le nom du sergent Blandan (Lyon 3) ; heureusement, aucune rue de Lyon ne s’appelle Rohault de Fleury, car il faudrait la débaptiser !
Quant au maréchal Thomas Robert Bugeaud de la Piconnerie, plus tard duc d’Isly, (1784-1849), qui avait, entre autres, été le geôlier de la duchesse de Berry à Blaye lorsque celle-ci avait tenté de renverser le régime de Louis-Philippe au profit de son fils le duc de Bordeaux [dit aussi Henri V ou le comte de Chambord], il avait cité le sergent Blandan comme un modèle d’héroïsme.
Colonel sous le Premier Empire, celui-ci va devenir, aux yeux des wokistes, le symbole d’une conquête sans pitié de l’Algérie, à laquelle il n’était initialement pas favorable mais où il voudra toujours réserver une place de choix à l’armée ; sa popularité s’exprima dans la fameuse chanson La casquette du père Bugeaud.
Avant même la reddition d’Abdelkader en 1847, il avait quitté l’Algérie non sans avoir défendu sa politique en affirmant : « le respect des règles humanitaires fera que la guerre en Afrique risque de se prolonger indéfiniment ».
Les militaires contre la traite
Associé ou non à la colonisation, l’esclavage a été partout en usage, sous une forme ou sous une autre, l’émir Abdelkader an ayant eu lui-même — notamment des Noirs. Contrairement à la doxa courante, le commerce des esclaves auquel les pays européens ont participé a été le plus court, pendant un peu plus de deux siècles, alors que les deux autres, l’intra-africain et l’arabo-musulman, ont dépeuplé le continent pendant plus qu’un millénaire.
En revanche, les militaires français ont activement contribué, lors de leurs expéditions du XIXe siècle, à faire disparaître la traite et l’esclavage ; les y associer revient à cracher à la figure de l’Histoire, mais l’(éphé)maire de Lyon ne le sait évidemment pas.
Aujourd’hui, personne ne songe à rétablir ou à justifier ces pratiques. Personne à part, peut-être, ceux qui font l’éloge des groupes qui ont réduit quelque 17 millions de personnes en servitude, pratique se poursuivant à travers des comportements à l’égard des femmes tels qu’on les observe encore au Moyen-Orient, voire en d’autres lieux…
ces chers communistes qui ont tué 100 millions de personnes donnent dex leçons….
la gauche sectaire, raciste antisémite…qui ontcouche avec les nazis..
collabos un jour collabos toujours!
c’est un scandale de voir Bugeaud porter le nom d’une rue a Lyon. votre intervenant est a côté de la plaque.
Que vive le souvenir de militaires valeureux comme Bugeaud et Blandan c’est le rôle des noms donnés en leurs temps et des plaques de rue de rappeler l’estime que leurs ont accordée leurs contemporains.
Toute chose inconnue des ignares extrémistes de notre sale époque …