Marta Pardo-Badier. « On ne m’a pas mis du sang mais de l’essence dans les veines »

20 avril, 2023 | SPORT | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Issue d’une famille de pilotes, Marta Pardo-Badier vit depuis son enfance au rythme des bolides et des compétitions alimentant son existence. Une source d’inspiration pour l’ancienne directrice de l’hôtel Château Perrache, laquelle voit dans la course automobile, le fil conducteur de ses conférences et de son prochain ouvrage : « En route vers la motivation ».

Parler voiture avec elle, est un périlleux défi, diablement envoûtant, qu’il faut aborder bien attaché. La raison n’est pas très complexe à deviner : à s’épancher sur le sujet, la seule sainte à qui se vouer demeure l’heure de départ. Le reste relève du temps suspendu, d’un échange sans fin, mais ô combien prenant, tant la course automobile « fait partie d’elle ». Marta Pardo-Badier pourrait l’évoquer pendant des heures, relayant une course d’endurance à un exercice enfantin.

Un raisonnement osé, pourtant justifié par ses nouvelles activités, tant la conférencière n’oublie jamais de s’appuyer sur ses amours d’hier et d’aujourd’hui : la course, le moteur de tous ses exposés. Dans son apologie de la motivation, l’entrepreneuse y voit alors une connexion, un trait d’union entre « le pilote et un leader » au quotidien. Une source d’inspiration que Marta Pardo-Badier n’est pas allée chercher très loin, si ce n’est dans ses souvenirs et les albums photos mettant en exergue une jeune fille pétillante, jamais très éloignée de bolides survitaminés.

« Tout ce que je fais, a un rapport avec la voiture. On ne m’a pas mis du sang, mais de l’essence dans les veines », en rigole-t-elle, repensant à cette enfance heureuse, où très tôt, après avoir testé sa dextérité sur une petite 50cc, elle plongea les talons sur les pédales des karts mexicains. Une ode à la joie, dans un pays et une époque, où naître sous le signe de Vénus n’était guère approprié à de telles pratiques.

Alors à la naissance de ses deux frères, Carloset Rubén, l’ancienne directrice de l’hôtel Château Perrache, se résolut à perdre quelques positions. La pole position étant hors d’atteinte, elle joua les coéquipières de choix. « Je leur ai transmis ma passion », souligne-t-elle, avouant s’être néanmoins rangée derrière le talent de ses semblables. « Eux avaient un vrai talent », avoue-t-elle fièrement, la vitesse de ses frangins les emportant très vite sur les circuits NASCAR, Rubén s’offrant même le luxe de devenir le premier pilote hispanique à y soulever une coupe, en 2006.

« La compétition, je l’ai dans le sang. Je pars toujours pour gagner »

Hélas, si Marta Pardo-Badier dut affronter la lourde perte de son frère Carlos, tragiquement accidenté sur une épreuve de NASCAR Mexico, passer sous silence une telle passion fut impossible. La Lyonnaise ne put éteindre éternellement sa ferveur intérieure. Ce goût si prononcé pour la vitesse et la compétition. Alors la belle finit par remettre le contact, avec pour carburant exclusif, cette volonté de rendre hommage à son frère disparu, de s’inspirer de ses facultés pour relever le défi du rallye Aïcha des Gazelles 2021, accompagnée de sa partenaire Nahide Ennam. Une épreuve tout-terrain, berceau de ses plaisirs les plus poussés et d’une dédicace appuyée.

Fernando Alonso F1

Marta et le pilote de F1 espagnol, Fernando Alonso.

« C’était les 10 ans de son décès, je voulais lui rendre hommage. Puis j’aime la vitesse et la stratégie. Alors en rallye-raid, c’est l’éclate. Il y a toujours du challenge. Tu passes une dune, il y en a une autre qui arrive. Ça représente un peu les obstacles de la vie », expose cette passionnée de Sébastien Loeb, bien que l’idole incontestée soit l’Espagnol Fernando Alonso, une légende de la F1 partageant le même amour fou pour le succès. « La compétition je l’ai dans le sang », redit-elle, repensant alors à ce stage de karting organisé sur la piste du double champion du Monde, théâtre des prouesses de son fils Dylan.

« Le Dakar ? Un jour si j’ai le budget, mais d’abord, le rallye d’Andalousie »

« Il a un talent de dingue. Il adore me challenger. Alors après le stage, il m’a carrément humiliée », se bidonne-t-elle, nuançant ce constat avec la réalité financière d’une telle passion. Elle-même en est la preuve. Alors que concourir sur le Dakar est un doux espoir que Marta Pardo-Badier souhaite un jour concrétiser, la pilote se dit d’abord ouverte à l’idée plus abordable de participer à l’Andalucia Rally. Un défi de plus, dans la carrière de la directrice d’hôtel devenue conférencière. Impossible à freiner, celle-ci aurait tort de se priver. Chassez le naturel, il revient au galop, équipé de nombreux chevaux. Au risque de se répéter, la course est toute sa vie. Sa bataille. Il ne faudrait pas qu’elle s’en aille !

Fernando Alonso f1

Son fils Dylan, lors d’un stage avec Fernando Alonso

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Morgan Couturier

Le journaliste de Lyon People, c’est bien lui ! En quête de scoops, toute info est la bienvenue !

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