Par Saint Pothin

Il existe deux voies d'évolution, pour un journal comme pour une personne politique, la méthode darwinienne "sélection naturelle – mutations" et le plagiat… Ou quand Ségolène, Gérard, Nicolas, Marco et Obama sont dans un bateau. Le Mayflower ?

Nous n'avons aucune, mais vraiment aucune, raison objective de mettre en doute celle qui a gagné toutes les élections qu'elle à perdue… Témoin, on l'a croit lorsqu'elle clame à 120 mètres du Capitole (les places devant étaient réservées aux VIP) : "j'ai inspiré Obama et ses équipes nous ont copiés".

Ségolène Royal aurait du avoir la modestie de ne rien dire tant la chose était évidente. Toute la presse américaine à la solde des républicains allait d'ailleurs sûrement dévoiler prochainement ce scoop. Nous n'avions pas contribué à l'histoire des USA dans une telle proportion depuis Gilbert du Motier de La Fayette.

Plus modeste, à la lyonnaise, le sénateur-maire de Lyon, ne pipe mot. Et pourtant, tout le monde sait qu'il a non seulement inspiré Ségolène Royal, mais aussi établit dans notre métropole un modèle économique exemplaire pour les prochaines décennies. C'est donc fièrement que nous, Lyonnais et Lyonnaises, à travers notre Gérard-Sénateur-Maire (le fameux GSM), avons inspiré Barack Obama, 44ème Président des Etats-Unis d'Amérique.

Déjà que Delanoë nous avait copié en laissant des vélov' repeints en Vélib' circuler dans les rues, nous verrons bientôt qu'Obama aménagera les berges de l'Hudson en promenade et vendra la statue de la Liberté à un fonds de pension lyonnais pour financer sa publicité dans les journaux de Wall Street.

Allez, fi des railleries, redevenons sérieux. Sachez le, chers lecteurs, il n'y a pas de fumée sans feu ! Pour les Américains, le modèle royal français c'est Louis XVI, célébré la semaine dernière en martyr à Saint Pothin (excusez du peu !) par notre rédacteur en chef Marco, décidemment plus royaliste que collombiste. Il n'y a donc rien d'incongru à ce qu'une dame "Royal" perde la tête. Plus délicat est le nom de Collomb, évoquant à la fois la découverte d'un nouveau monde, l'œuf et l'expérience coloniale dont les Américains ne sont pas friands. Pour couronner l'affaire, le terme "ligne claire", cher à Gégé, sonne un rien raciste appliqué à Obama. On croirait du Berlusconi dans le texte…

Pendant ce temps, un autre mégalo mettait la clef sous la porte de Claude Nanterme, administrateur provisoire : Philippe Brunet-Lecomte, le bilieux patron de Lyon Mag. En lisant Le Progrès, j'apprends un scoop que le Royco Marco nous avait bien caché : une offre pour reprendre Lyon Mag. Remarquez, depuis que not'bon maire a déclaré avec emphase aux vœux à la presse "En ces temps où l'argent privé fait défaut, il faut que l'argent public prenne le relais" en parlant du financement des médias, on aurait tort de se gêner. Par ici la bonne souplette royale ! D'ailleurs, Sarkozy, deux jours plus tard, a piqué l'idée de Collomb, surnommé depuis l'inspirateur lyonnais.

Un nouveau titre lyonnais devrait rapidement voir le jour, il s'agit de Lyon Match !

Ce nom a l'avantage de célébrer l'OL sans faire le ménage dans les écuries d'Aulas, de rappeler que c'est Paris qui a toujours copié Lyon (nota : Lyon Match fait référence à Paris Match, pour nos littéraires qui lisent tout sauf des livres !), de rappeler enfin pour les anglophones que le verbe « match » se traduit par : mettre en relation, appareiller, assortir, égaler et… allumette.

Brunet-Lecomte reste donc sur la touche, malgré les propositions congruentes de Gérard Angel et de la Cellule d'Information Municipale Secrète du capitaine Marmoz, qui voudrait lui faire tenir la rubrique "Les réclames de l'indépendant qui pense tout bas ce que tout le monde dit tout haut". 

C'est de la grande presse, à la lyonnaise, que Marco nous promet ! D'ailleurs, votre serviteur a déjà servilement sollicité sa chronique.

Le premier numéro de Lyon Match sera sûrement consacré aux modèles lyonnais ayant inspirés l'Amérique. Vous découvrirez comment Jean-Louis Touraine a été pompé par le tout Holywood pour la série « Magnum », comment Laurence Balas a été caviardée par Mattel pour la Poupée Barbie, comment Gilles Buna a été dupliqué en Michael Moore pour, entre autre, un nouvel ordre écologique mondial, comment Broliquier et Havard se sont retrouvés en Laurel et Hardy, comment Nadine Gelas, Evelyne Haggenauer et Laurence Renaudin ont inspiré la série cultissimement people « Sex and the City » ou comment les rêves de Richard Brumm ont inspiré le personnage de Jonathan Hart, dans « Pour l'amour du risque ». 

La Une montrera Gérard Collomb, Ségolène Royal et Barack Obama sans oripeaux, dans le plus simple appareil, laissant voir au monde la contrefaçon qui devrait faire honneur à la capitale des gaules !