Les Pirates !

2 avril, 2012 | CINEMA | 0 commentaires

les-pirates-.jpg Par Aymeric Engelhard

 

Quand les ingénieux créateurs de « Wallace et Gromit » s’en prennent à « Pirates des Caraïbes », ils nous offrent cette comédie décalée à l’animation flamboyante, à l’humour so british et aux personnages iconoclastes. Si l’œuvre ne péchait à cause d’un scénario rigolo mais sans le moindre intérêt, « Les Pirates ! » serait une véritable référence.

 

Connaissez-vous les studios Aardman ? Véritables « vieux d’la vieille » au pays de l’animation, ces glorieux britanniques ont marqué le cinéma en résistant aux images de synthèse et en pulvérisant toutes les possibilités en termes de stop motion (animation image par image). Leurs long-métrages intégralement réalisés en pâte à modeler sont des références qui rivalisent sans peine avec les géants commandés ou distribués par Disney. En toiles de maître, ils arborent fièrement les inénarrables Wallace et Gromit, l’inventeur maladroit et son chien intelligent, ainsi que le phénoménal « Chicken Run » ou comment des poules tentent désespérément de s’échapper de leur basse-cour. Des œuvres bourrées d’ingéniosités et surtout marquées par un humour anglais savoureux qui contraste avec celui des américains. Des films qui nécessitent aussi beaucoup plus de temps que l’animation 3D. Du coup, on les aura attendu ces pirates ! Et les voilà enfin. Assisté par Sony Pictures (« Les Rebelles de la Forêt », « Les Schtroumpfs »), Aardman s’attaque donc aux pirates, bien conscients du succès des flibustiers depuis les tribulations maritimes de Johnny Depp et sa clique. Peter Lord, valeur sûre du studio, rempile à la mise en scène. En clair, les espérances apparaissent gigantesques. Et à la vue des premières images, ce sont des cris de joie qui forcent le passage de notre cavité buccale. Dans un souci du détail absolument monstrueux, les animateurs-orfèvres recréent le monde des pirates de la plus somptueuse des manières. Chaque costume, pièce d’or, bout de bois, poil… regorge de perfectionnisme. Et cette méticulosité s’applique aussi au son qui accompagne à merveille chacune des matières dans leurs actions. Là où sur le tournage cela ressemble à un vaste plateau de jeu, c’est bien un monde entier qui se mue devant nos yeux au cinéma. Les personnages adoptent tous un physique bien particulier, une démarche précise et des expressions faciales bien à eux. Le Capitaine Pirate, héros étrange dont les faiblesses et l’humour montrent bien l’influence de Jack Sparrow sur le film de pirate, constitue à lui tout seul une petite merveille. De ses mimiques à ses dialogues décalés, il est irrésistible. Malheureusement pour lui et pour tout le film, il nous embarque dans une histoire profondément nulle. Le Capitaine Pirate veut gagner le prix du pirate de l’année. Pour ce faire il doit empocher un plus gros butin que ses congénères. Mais voilà que la mascotte de son navire (un dodo…) se fait capturer par un scientifique ridicule puis par la reine Victoria (savoureuse d’originalité et de méchanceté) qui organise avec tous les autres souverains des concours qui consistent à manger les animaux les plus rares de la planète. Notre héros part donc à son secours. Point de piraterie donc, ou si peu. Juste la poursuite d’un but qui laisse bien de marbre. Plus le scénario avance, plus les rires disparaissent, laissant leur place aux sourires. On est donc bien déçus de constater qu’en misant tout sur le visuel et sur l’humour à court terme, Aardman s’est rapproché des grosses machines hollywoodiennes. Dommage.

 

 

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