Socialisme mondain et Art contemporain

16 septembre, 2009 | INDISCRETIONS | 1 commentaire

01 Photos © Fabrice Schiff

 

Par Alain Vollerin

 

Il y a bien quelques vociférateurs, comme Adel Abdessemed qui ne fera jamais mieux que Marie-Georges Buffet lors de la soirée d'ouverture du congrès du parti communiste à la Courneuve. Quand on pense que ce sont les socialo-communistes qui ont légiféré le statut de France Télécom. Il y a de quoi faire une œuvre d'art contemporain, avec les malheureux suicidés, les discours sur la production, la gueule de Xavier Darcos, celle de Martine Aubry, etc. On est dans le dur.

 

02 L'Art contemporain a toujours quelque chose de sévère. Il a tendance à vous mettre tout de suite à distance. On a pu s'en rendre compte lors de la soirée inaugurale de la XXème Biennale d'art contemporain. Le nombre de bourgeois qui avaient l'air de s'emmerder, avec leurs bourgeoises habillées comme dans des sacs, et trottant au péril de leurs vies sur leurs talons aiguilles. Comme, ils devaient leur paraître assassins ces escaliers en béton qui permettent de franchir les étages. Et ces dénivellements intempestifs, mortels pour les talons hauts de chez Lacroix ou Gaultier. Peu d'effluves parfumés. La bourgeoise ne se parfumerait-elle plus ? C'est la crise. Y a plus d'odeurs. Si, peut-être la transpi. Dès l'entrée de la Sucrière, nous sommes accueillis par les ombres indonésiennes et irrévérencieuses d'Eko Nugroho. Il y a un remarquable hommage à Georges Brecht qui donne le ton de la dérision, une des marques de fabrique des Biennales de Lyon. Parmi les pièces vraiment admirables qui feront votre régal et celui de vos amis : Liu Qinjiuan et Yah, auteur de retentissantes reproductions de bois gravés à la façon de Jean Chieze, mais enchinoisées comme il faut. C'est une merveille. La couleur pure explose. Très beau et riche de sens.

 

03 Yang Jie Chang et ses meubles contenant des objets semblables à des porcelaines qu'il sera possible d'acquérir à des prix raisonnables à des horaires non définis, au profit d'une organisation charitable. Mais attention, âmes sensibles ! Il s'agit de fragments de squelettes décorés (crânes, os, etc…). La performance de Yangjiang Group autour du jeu et de son rôle social voisine avec les cabanes d'Agnès Varda. Dans l'une d'elles, un film pour dire que pendant que les gens sont à la plage, la vie continue avec ses drames, incendies, tsunamis, etc. Agnès Varda se définit elle-même comme une vieille cinéaste, mais une jeune plasticienne. Bonne chance ! Carlos Motta le colombien et ses  phrases découpées et posées sur des sortes d'écrans en carton comme sorties de la nuit éternelle. Dora Garcia qui fait son événement en vous incitant à voler un livre. Barry McGee et sa sculpture faite de personnages (ils sont trois) juchés les uns sur les épaules des autres. Le dernier parvient à écrire ou à peindre ce qui revient au même. Joli résumé de notre évolution. Et enfin, probablement la plus passionnante et la plus expressive des œuvres de cette Xe Biennale, au troisième niveau, la projection de courtes phrases (en anglais) du style : " Enseignez- vous vous-même " de Eko Nugroho qui passent du noir au rouge sang, comme des tsunamis pour finir dans une explosion définitive. Fabuleux. Un regret, les artistes chinois sont un peu trop souvent à la remorque de l'Histoire de l'Art Contemporain.

 

04 Je suis assez fier. En effet, j'ai lu dimanche dans le Progrès (et, oui, tout peut arriver) que Ben, le Niçois qui exposera en 2010 au Mac, était d'accord avec moi. C'est chouette ça. Il a dit ce que je répète depuis des années : " l'Art est dans un cul de sac ". Cela ne gêne en rien les politicards qui paradaient comme des milords l'arsouille, après s'être sortis à grand peine, tellement ils sont engoncés dans leurs costumes, de leurs limousines d'apparat, alors que s'élargissent souterrainement les effets de la Crise. Malgré tout, il faut regarder l'Art Contemporain avec attention. Il est encore capable de nous apporter beaucoup. Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture était hadopifié à l'Assemblée Nationale, Gérard Collomb en a profité pour faire son show. Heureusement que la Biennale existait avant lui. On pouvait penser qu'il l'avait conçue, ce dont il est incapable. Dépourvus du moindre respect pour le public venu en grand nombre, Collomb, Queyranne, Deschamps, et quelques autres s'enfilèrent en égoïstes des flûtes de champagne enfermés dans un cagibi. Belle expression de la philosophie socialiste lyonnaise. Moi d'abord !

 

05 Je vous recommande vivement la visite de cet excellent instantané de l'Art contemporain planétaire que nous devons au talent de Hou Hanrou. Les Français le connaissaient pour sa participation à la villepinesque " Force de l'Art ", il y a quelques années au Grand Palais. Une nouvelle : Marco, l'âme damnée et fière de Lyon People essaie de comprendre l'Art Contemporain. Je ne perdS pas espoir…

 

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1 Commentaire

  1. Inconnu de la citoyenne

    Je suis un peu loin pour y aller. Les photos donnent cependant un avant-goût de poésie et de vigueur colorée. Merci Alain

    Réponse

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