Bain de sagesse pour François Turcas

21 mars, 2008 | LES GENS | 1 commentaire

turcas1 Photos © Jean-Luc Mège

Par Nadine Fageol

 

Bouillonnant, turbulent mais incontournable ; le président de la CGPME – réélu à l'unanimité le 19 mars pour un mandat de trois ans – et à la faconde sans pareil invite dans sa maison dans le sous-bois avec Lyon à ses pieds. Découverte inédite d'une espèce rarement exposée : le Turcas du matin, et de madame dans l'intimité familiale. En exclusivité pour Lyonpeople.

 

turcas2  Hou la la, voilà que mon rédac chef Marco nous dégotte du rendez-vous avec François Turcas, bouillant, le moins que l'on puisse dire, président de la CGPME pour Confédération générale des petites et moyennes entreprises. Dans ce réseau à droite toute, genre tête de pont, la Turcas Team élève et sélectionne, pas à l'aveuglette, des décideurs pour les téléporter à la tête des institutions. La Turcas Team compte par exemple Guy Mathiolon, président de la CCI de Lyon, André Mounier, président de la CCI de Saint Etienne… Son nom cause pour lui ; dans Turcas, deux mots clés. « Turc », il est fort comme un Turc, rien que sa poigne relève du compacteur, c'est dire en faisant impasse sur de légendaires colères. Tête de Turc aussi, il en prend certains pour et ceux qui s'avisent de le prendre pour s'en souviennent. Sa fille, working-girl de la night, est atteinte du même syndrome. Seconde syllabe, « as » ou la réussite d'un autodidacte qui devenu patron du bâtiment, intègre l'establishment lyonnais fort de la stratégie du poing sur la table et du contrat arrosé façon banquets et dérivés ! Si Turcas en fait tousser plus d'un dans le landernau politico-économique, force est d'admettre que tout le monde lui serre gentiment la pattoune. Personnage truculent, à mi-chemin entre Audiard période « Tonton flingueurs » et Pasqua pour l'anisette comme la méthode. Après avoir relu son interrogatoire àKGB reluisant de non-dit (on ne peut pas lui reprocher d'être une balance), on se rend à moitié effrayé au rendez-vous en se disant que l'on a des chances de finir comme le barde d'Astérix, éjecté dans un arbre.

 

turcas3  On pourra dès lors chanter avec les écureuils qui, dans le parc de la Vallée des Castors filant d'Ecully à la Duchère, cavalent avec panache. En bordure, un ami lui a dégotté une parcelle à flanc de pente. 315 navettes de buldozer plus tard, un architecte y a ancré une maison à forme évolutive jusqu'à la piscine. Lumière omniprésente, une vue dans le sous bois, ses écureuils, et Lyon à ses pieds. Le François Turcas du matin ne ressemble en rien au Turcas, pardon tracas du soir. Aimable, policé sans démesure, il vous prépare avec llda, épouse flegmatique fidèlement arrimée, café et tartines de confiture. Il revient d'un rendez-vous et repart dans deux heures pour un déjeuner d'affaires. Il faut faire fiça. D'origine savoyarde, le grand-père s'exile pour ouvrir un hôtel à Paris et petit François est expédié dans un internat dominicain, l'école de Sorèze dans le Tarn. Un uniforme d'écolier et de l'autorité, de celle qui vous forge des convictions. « Sept ans coupé de tout, pas de racine et peu d'amis d'enfance. Fédérer des amitiés, voilà ce que j'aime à la CGPME car je suis heureux quand les autres sont heureux ». Et en homme qui ne mégotte pas, il reste en amitié d'une fidélité à toute épreuve. C'est toute la force de cet homme que de ne jamais trahir ses choix. Conseiller municipal milloniste il a été, rallié UMP il est et, si son parcours l'a amené à collaborer et bien aimer Gérard Collomb, il a déclaré son soutien, pas forcément sa flamme, à Dominique Perben en vue de consolider son programme économique ! Dans un labyrinthe politique, qui voit les socialistes de facture frayer grave à droite pour exister, ou encore la moitié du Mo-Dem lyonnais aller quérir un strapontin au centre gauche chez Gégé, Turcas est vissé à droite. Le candidat accuse du retard dans les sondages et quand bien même. Il dit : « Je ne suis pas de la gentry, j'ai eu beaucoup de mal à me faire accepter. La CGPME j'ai pris ça à la hussarde, j'ai cru que c'était le Rotary ».

 

turcas4 En décembre dernier, 3 000 chefs d'entreprise pointaient à l'assemblée générale de la CGPME. Moins d'élite, plus d'action ; il cause l'économique. En langage Turcas, ça veut dire, oust les caciques. « Les énarques n'ont pas le pragmatisme des chefs d'entreprise. Malher à la CCI de Lyon ne faisait pas de vague, nous on en fait. Lyon, Saint Etienne, Grenoble, il faut fortifier les atouts ». Bousculer l'ordre financier établi après guerre, s'adapter à la mondialisation pour mieux en gérer les dégâts collatéraux. Il parle à tout va de la résurrection du tissu des PME, du pôle de l'eau forgé par Desjoyaux à Saint Etienne… Mon Dieu, on est en train de devenir sérieux. Champion de France de judo en 1964, il a grimpé l'Annapurna, disons jusqu'au camp de base, puis un sommet à 6 000 mètres avec l'ami Jacques Cadario, ancien président du LOU complètement sous le charme du forcené qui en une nuit retourne le village en intégristes turcasiens. Le copain de l'école de Sorèze, Jean-François Paul, vice-président du Dîner's Club entre dans le sérail des fidèles avec Jean-Claude Arena à la tête de Mapex, société d'import export. « Ils m'ont évité quelques dérives quant à mon comportement brutal à mettre sur le compte de l'inexpérience dans la fonction. Mais je suis devenu diplomate » assène-t-il. On le croit bien volontiers, assagi encore par un triple pontage en 2002. Alain Aubert, Jo Reina, Jean-Yves Sébastien, Raoul Sibuet font partie de l'inénarrable Turca's Tour, qui de source fiable serait « défunt ». Ilda résume : « Il n'est pas facile, il faut être souple. Mais c'est un grand cœur très généreux tout le monde l'adore. J'ai accepté sa vie décousue, il m'aime pour cela ». Longtemps, la maison de Haute-Savoie a été un refuge, une soupape permettant de préserver la famille. Il a vendu la maison et rapatrié le piano de maman. Les enfants partis faire leur vie, Franck vice-président du groupe Candide, fait dans le mobilier premier âge et Karine négocie la gérance d'une plage à Saint-Tropez. Reste, Franck Morize « l'une des plus belles choses qui me soit arrivée. Ce garçon a demandé à venir travailler avec moi, les six premiers mois sans être payé… Aujourd'hui, nous formons un binôme envié ». Mathiolon, Grillot, Duret, Valentin, la relève est prête. Alors tout va bien, François Turcas peut envisager de goûter à la sagesse. Mais pas trop tout de même !

 

 

 

 

1 Commentaire

  1. Robespierre

    C’est qui cette baleine échouée dans une baignoire qui lit « Gandhi » de jacques ATTALI? c’est drôle pour un type de la CGPME qui se présente sur les listes de Perben avec Nardone dans le 6ème non? Gandhi? il s’est trompé en choisissant un livre au hasard je crois. Il devrait plutôt lire un bouquin de Tapie ça lui ressemble plus et à tous les niveaux. Juste une question pourquoi un type qui n’habite pas à Lyon se présente sur un arrondissement qu’il n’habite même pas?

    Réponse

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