Manif du 1er mai : un scatophile, un clandestin et un étudiant à la barre du tribunal de Lyon

3 mai, 2023 | DERNIERE MINUTE | 3 commentaires

Texte : Marco Polisson – (Mis à jour avec le verdict) A quoi ressemblent les 66 casseurs interpellés lors de la manifestation du 1er mai ? Nous sommes allés à leur rencontre lors de l’audience de comparution immédiate de ce mercredi 3 mai 2023 au tribunal judicaire de Lyon. Les verdicts sont tombés dans la soirée.

Ne prenez pas peur ! On ne va pas vous brosser le portrait des 66 interpellés ! Pour une raison très simple : la moitié d’entre eux a déjà été relâchée. Il en reste une trentaine à devoir rendre des comptes à la justice dont 8 ce mercredi 3 mai après-midi, au nouveau palais de justice de la rue Servient. Nous en avons extrait la substantielle moelle, soit trois portraits gratinés à souhait.

Il ressort de leur attitude qu’aucun d’entre eux n’a peur de la justice

Comme l’a rappelé en préambule le procureur de la République, ces procès en comparution immédiate interviennent dans un contexte de violence très particulier. « Depuis le 17 mars, nous n’avons jamais assisté à tel spectacle de désolation » en évoquant les 74 policiers blessés durant les manifestations. Un ton solennel qui n’a nullement impressionné les 3 prévenus présents dans le boxe des accusés.

LE SCATOPHILE

Monsieur Jérôme N. a 42 ans. Ce célibataire sans enfants, vêtu d’un tee-shirt noir, travaillant en CDI à la MGEN* de Villeurbanne comparait devant le tribunal pour avoir, le 1er mai 2023, lancé sur une colonne de policiers de la BAC … des cailloux ? des parpaings ? des insultes ? Non ! Deux bocaux d’excréments. Ce sont les collègues en civil de ces derniers qui, après avoir assisté à son lancer de « matière fécale » l’ont interpellé avec beaucoup de difficultés. Au point de blesser grièvement un policier.

Vous imaginez la scène : Monsieur N, pantalon sur les genoux et accroupi, en train de viser pour poser sa pêche dans les bocaux en verre… Puis refermer soigneusement les récipients, et les trimbaler jusqu’à la manifestation pour les balancer sur les policiers. Après avoir reconnu le lancer, les mains dans les poches, il écoute distraitement le procureur dénoncer le caractère « singulièrement dégradant de l’attaque et son anticipation ».

> Réquisition du Procureur :
– 10 mois d’emprisonnement (dont 5 avec sursis)
– obligation de faire un stage de citoyenneté
– Interdiction de manifester pendant 1 an
– Inégibilité pendant deux ans

> Le verdict du tribunal judiciaire
– 10 mois d’emprisonnement avec sursis
– Obligation de faire un stage de citoyenneté
– Interdiction de manifester pendant 1 an
– Inégibilité pendant deux ans

LE CLANDESTIN

« Fils de putes », « Nique ta mère », « vous êtes des PD », tel est le florilège de compliments adressés par le dénommé Abdouad M. aux policiers après son interpellation, ce lundi 1er mai à 17h05 pour avoir jeté des projectiles divers et variés sur les fonctionnaires de la CRS 26 positionnés place Bellecour. Agé de 24 ans, et originaire d’Algérie, le suspect est arrivé clandestinement en France il y a 8 mois.

Barbiche et moustache, du genre petit râblé, et revêtu d’un survet’ de marque Sergio Taschini, le prévenu de 24 ans a oublié son français pendant sa garde à vue et demandé à être assisté d’une interprète pendant l’audience. S’il demande pardon pour les insultes, il assure « ne pas être un manifestant ». « Il était au mauvais endroit et au mauvais moment » plaide son avocate.

« Pourquoi êtes-vous venu en France ? Quel est votre projet professionnel ? » l’interroge aimablement le président du tribunal. « Vendre des cigarettes, Monsieur le juge ! » Sourires dans la salle qui l’imagine avec les vendeurs à la sauvette de la place du Pond. Non conscient de cette nouvelle bourde, Abdouad poursuit : « je suis venu aussi pour me faire opérer du cœur ! »

Réquisition du Procureur :
-10 mois d’emprisonnement (dont 5 avec sursis) avec mandat de dépôt
– Obligation de faire un stage de citoyenneté
– Interdiction de manifester pendant 1 an
– Inégibilité pendant deux an

Le verdict du tribunal judiciaire
– 7 mois d’emprisonnement avec sursis
– 100 euros de dommages et intérêts pour chaque victime

L’ÉTUDIANT

Il a 28 ans, ce grand gaillard né à Gleizé dans le Beaujolais. Il comparait vêtu d’une chemise de bucherons à carreaux et d’un pantalon de toile bleue. Le 1er mai, il était affublé de noir, et plastronnait en tête du cortège des casseurs dont il tenait la banderole « une banderole armée, qui sert de bouclier. Il s’agit clairement d’un individu de la tendance black bloc » assure l’avocat de la partie civile, Maître Laurent Bohé.

Alexandre M. a été interpellé sur le pont de la Guillotière alors qu’il lançait des projectiles sur des policiers. L’un d’entre eux a été blessé à la jambe et a bénéficié de deux jours d’ITT. Après son arrestation, il a bloqué son téléphone en rentrant de faux codes afin que les officiers de police judiciaire ne puissent avoir accès à ses messageries cryptées de type telegram, très prisées par les groupuscules d’extrême gauche.

Le visage émacié, les yeux perçants, son visage blafard reflète parfaitement les sentiments de haine qu’il éprouve face à son environnement judiciaire. De la haine, mais sans toutefois assumer son appartenance aux black blocs, bien qu’il ait été pris avec toute leur panoplie. A 28 ans, il réside route de Vienne et déclare être étudiant en master de sciences cognitives. Il effectue actuellement un stage « en télétravail ». Selon son avocate, le dossier est vide.

Réquisition du Procureur :
– 8 mois d’emprisonnement (dont 4 avec sursis)
– obligation de faire un stage de citoyenneté
– Interdiction de manifester pendant 1 an
– Inégibilité pendant deux ans

> Le verdict du tribunal judiciaire
– 8 mois d’emprisonnement avec sursis
– obligation de faire un stage de citoyenneté
– Interdiction de manifester pendant 1 an
– Inégibilité pendant deux ans
– 600 euros de dommages et intérêts pour la victime

Pour résumer : aucune prison ferme, des amendes symboliques, aucune obligation de réparer les dégâts commis… Les peines prononcées confirment l’impression générale d’une justice pas à la hauteur de la gravité des faits.

*Il se trouve que les locaux de la MGEN, avenue Jean Jaurès, ont été vandalisés le 1er mai…

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

3 Commentaires

  1. maurice

    Pas de reconduite à la frontière pour le clandestin? Pourtant un bel exemple d’intégration avec pour projet de vie de faire du trafic et de profiter de l’argent de la sécu. C’est moi ou c’est suréaliste

    Réponse
    • My GOD

      On vit dans un pays de fou….! J’envisage sérieusement à le quitter. Aucune condamnation de prison ferme ou au pire de bracelet électronique pour ces casseurs !!!!

      Réponse
  2. Anonyme

    Ce pays ou tu peux être clandestin, insulter agresser des policiers et ça passe crème, en plus on paie des associations et des impots pour entretenir et subir les pires tares qui viennent de partout

    Réponse

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