Photo © Fabrice Schiff

Par Benjamin Solly

Le Primat des Gaules et 114 autres cardinaux-électeurs entrent mardi 12 mars 2013 en conclave pour designer le successeur de Benoit XVI.

« Tout le monde dehors ». Aux alentours de 16h45, la formule prononcée doit faire le vide dans la chapelle Sixtine. Ne resteront alors a l’intérieur que les 115 cardinaux-électeurs, âgés de moins de 80 ans, qui représentent 64 nationalités différentes. Tous ont prêté serment lundi. S’ils trahissent le secret de ce qu’ils verront ou entendront, ils risquent d’être excommuniés.

Deux scrutins le matin, deux l’après-midi, le nouveau souverain pontife doit obtenir la majorité des deux tiers pour être désigné. Les bulletins sont brulés après chaque vote. Si leur combustion dégage une fumée noire, le monde sait alors que le vote n’a pas abouti a la désignation d’un nouveau pape. Le fameux « Habemus papam » est préfiguré par la fumée blanche, premier symbole de la concorde des cardinaux-électeurs.

A l’intérieur de la chapelle Sixtine, les technologies n’ont évidemment pas droit de cité. Un système de brouillage a été mis en place pour rendre tout téléphone ou toute tablette inopérante. Il en va de même a la maison Sainte-Marthe, au cœur du Vatican, où sont logés les cardinaux-électeurs. Les fenêtres des chambres de chaque cardinal ont ete condamnées et les journaux, télévision ou radio sont proscrits.

L’heure est à la méditation contemplative pour designer le nouvel évêque de Rome. Dans un message publié sur le site du Diocèse de Lyon, Philippe Barbarin communique pour la dernière fois avec les fidèles lyonnais, avant que les lourdes portes de la Sixtine ne se referment sur sa réflexion. « Que le seigneur nous garde ensemble, serviteurs de la joie, en accueillant dans la foi le successeur de Pierre. Ce bon pasteur que le Seigneur va nous donner sera la serviteur des serviteurs de Dieu, selon la belle expression de Saint-Grégoire le Grand. »

En attendant, l’archevêque de Lyon s’apprête a entrer « dans le silence du conclave. » Une formule poétique que résume plus prosaïquement l’archevêque de Durban, qui participe a son deuxième exercice. « A part le fait qu’il n’y a ni radio, ni télévision, qu’il n’y a pas de journaux ni de coups de fil, courriels ou SMS, pas de Twitter ou Facebook, tout est normal. »