Collomb-Hollande. Rendez-vous manqué !

4 juillet, 2011 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

 

01.jpg Photos © Marco

 

Par Justin Calixte

Le 30 juin, Gérard Collomb qui n’a plus rien à apprendre en matière de marketing politique avait décidé de frapper un grand coup. Après avoir amusé la galerie pendant de longs mois, histoire d’occuper le terrain pour son ami Strauss Kahn, il promettait, sans rire, devant micros et caméras qu’il se présenterait aux primaires en cas de défection de son poulain.

 

02.jpg Malheureusement le poulain en question était en réalité un vigoureux étalon. Un étalon qui se laissa tenter par une énième saillie (consentie ou non, on ne sait). Dommage pour Gégé, qui se serait bien vu avec un beau maroquin de ministre en cas de victoire de l’homme de Marrakech aux Présidentielles comme l’avaient pronostiquée avec trop de hâte nos éditorialistes infaillibles. Que croyez-vous qu’il arriva ? Que Collomb se présente ? Que nenni. Gégé se hâta de faire semblant de réfléchir. Mais à peine la dame des 35 heures eut-elle fait acte de candidature, notre Gégé qui sait qu’il n’a plus rien à attendre de Martine Aubry se dit que ça ne serait pas une mauvaise idée de se déclarer en faveur de Hollande et mieux, de l’inviter à Lyon, toutes affaires cessantes, histoire d’attirer la lumière sur lui et accessoirement sur son enfant chéri du Confluent.

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  Tout se décide en un rien de temps. Et le 30 juin, les médias sont conviés à une conférence de presse aux Docks 40 à côté du resto de son ami Le Bec. Tous les grands médias : Europe 1, France 2, TF1, RTL comme les plus minuscules : Les Potins d’Angèle, Lyon Capitale, étaient au rendez-vous. Même Lyon People, représenté évidemment par Marco. Un Marco qui m’avait sommé de l’accompagner, trouvant que je me sclérosais à force de jouer les ermites là-haut sur ma colline.

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  Après avoir joué les divas, j’acceptai. Quelques virevoltes en scooter dans l’improbable circulation lyonnaise, me voilà face au pharaonique hôtel de la région. Quelle drôle de sensation que de me retrouver au milieu de la fine fleur de la presse lyonnaise perdue de vue depuis longtemps! Si certaines plumes notoires ont déserté, je pense au couple Arfeuillère-Chaslot qui préfère désormais les hauteurs de Tanger plutôt que les dangers des Pentes du 1er arrondissement ; je pense à ce pauvre Brunet-Lecomte dont même ses ex-équipiers ne veulent plus entendre parler ; je pense à Thomas Nardone qui désormais éditorialise dans la feuille de choux de l’approximatif Jacques Simonet ; je pense également à quelques autres dont j’ai oublié les noms et qui profitent d’une retraite pourtant mal méritée.

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  Etaient présents, si j’ose dire quelques vieux de la veille, le cynique Gérard Angel, la toujours-là Janine Paloulian chaperonnée par le gentil Fred Poignard, la jolie Anne-Caroline Jambaud, alzheimérienne sans doute puisqu’elle ne m’a pas reconnu ; il y avait même l’inqualifiable Guy Moyse. Je dis inqualifiable parce que l’ex-éditorialiste de M Lyon déteste qu’on lui attribue le moindre qualificatif. Il monte immédiatement sur ses grands chevaux. Il y avait bien sûr quelques jeunots de la presse qui ressemblent comme des clones à leurs ainés aujourd’hui décatis. On sait les risques de la consanguinité, ces journaleux en herbe prouvent à l’évidence que la vie en autarcie n’est pas bonne pour les nouvelles générations. Il y avait bien sûr Catherine Lagrange qui, comme toutes les femmes d’aujourd’hui, rajeunit jour après jour. Ce n’est évidemment pas le cas de l’ex journaliste Marmoz à qui Marco, mort de rire, m’oblige de serrer la main. Ça lui coûte autant qu’à moi. C’est dire l’estime que nous avons l’un pour l’autre. Par la suite, je ne me referai pas avoir et n’aurai pas d’autre poignée de main regrettable à concéder. Ouf.

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  Nous revenons à nos moutons, Gégé qui sait les problèmes de parking de ce nouveau quartier arrive, prudent, avec le tram, accompagné par un Hollande rubicond bien sûr et quelques adjoints endimanchés qui se battront tout au long de la matinée pour être sur les photos, devant les caméras. Pauvre France ! Tous ces braves gens qui nous coûtent une fortune, non seulement à cause de leurs émoluments mais plus encore par les bourdes qu’ils accumulent sans la moindre honte et d’avantage encore par les embauches de collaborateurs bidons qu’il faut absolument caser, auraient pu rester chez eux. Pour deux raisons :

La première c’est que les discours de Collomb comme de Hollande étaient sans relief, insipides. Gégé n’était pas dans un bon jour. Il nous a habitués à mieux. Il avait d’ailleurs la tête des mauvais jours. Il n’avait sans doute pas prévu que Moscovici se rallierait à Hollande le matin même et lui volerait la vedette. Il avait encore moins prévu que les médias consacreront 95% de leur temps d’antenne aux ex-otages d’Afghanistan ? Pas facile de faire dans l’évènementiel !

A l’heure où j’écris, parmi les straussKhaniens, Mosco et Gégé ont rallié Hollande, Le Guen en pince pour Ségolène et Cambadélis pour Martine. Voilà donc notre courant DSKien particulièrement tumultueux. Belle unité ! Belle vision commune. A croire que la seule chose qui réunissait tous ces notables était la certitude de profiter des retombées  de la victoire certaine de leur crack dont ils suçaient la roue.

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  Gégé a profité de la visite de Hollande pour balader le cortège de journalistes à travers les immeubles en chantier du Confluent espérant sans doute quelques retombées médiatiques. Il a dû être déçu. La seule surprise de cette matinée ratée fut un court passage à l’hôtel de la région, où J.J Queyranne nous fit un joli numéro de jésuite (ou de faux-cul, si vous préférez) nous expliquant qu’il soutenait (si j’ai bien compris) Ségolène, mais qu’il serait ravi de voir Hollande en président. Ajoutant au passage une petite vacherie pour son grand ami Gérard Collomb : lui au moins n’avait pas besoin de changer de cheval en cours de route puisqu’il n’avait jamais cédé au charme levantin de DSK.

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  A part ça, pour faire plaisir à Marco, je vais vous faire un peu de name-droping : Il y avait Thierry Teodori, le fils d’Ange, le sénateur Besson, le séduisant Hubert Julien Lafférière (ne rêvez plus les filles, il porte une alliance très visible), Jean-Paul Bret, Roland Bernard, Gilles Vesco qui normalement n’est pas de gauche, Thierry Philip qui a toujours l’air de se demander ce qu’il fiche là, JP Flaconnèche le maire du 7ème, l’ex-maire du 4ème Dominique Bolliet promu pour mieux être viré, David Kimelfeld qui s’est assis sans vergogne dans son fauteuil, Evelyne Haguenauer sans sa copine Nadine Gelas, l’aléatoire Jean-Michel Daclin bien là mais en retrait (on ne sait jamais) et bien sûr quelques troisièmes couteaux tout heureux d’être présentés à Hollande qui les a déjà oubliés. Etaient absents le fuyant Jean-Yves Sécheresse et bien sur la belle Najat Belkacem, fidèle à Ségolène Royal.

 

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Bilan provisoire :

 

Je ne sais si Sarko a enfin réussi à se sentir bien dans les habits de président mais je doute fortement de la capacité de François Hollande à le porter sans être gêné aux entournures. Il n’a pas la carrure. Il manque trop de conviction et ne maitrise absolument pas son discours. Il s’emberlificote dans des métaphores approximatives et son humour l’empêche de croire vraiment en ce qu’il dit. Le seul moment agréable de la matinée fut la discussion avec la toujours aussi belle Isabelle Salomon, qui consciencieuse et obstinée a tenté de me persuader que  l’hôtel de la région n’était pas aussi coûteux que je l’avais écrit dans une ancienne chronique. Pour un peu elle m’aurait persuadé que son patron J.J Queyranne avait la dimension d’un chef d’état. Sous le charme, j’ai failli la croire.

Cela dit, revenons à l’essentiel : Moscovici et Collomb vont voter pour Hollande. Grâce à cette info ô combien importante, nombreux sont les camarades hésitants qui vont enfin savoir à qui apporter leurs suffrages. Pour ma part, je me déciderai lorsque je saurai pour qui l’égérie éclairée de la gauche lyonnaise, Martine Roure annoncera au monde entier ses consignes de vote.

Enfin moi ce que j’en dis !

 

PS : Il est 2 heures du matin au moment où je termine ce papier. LCI annonce que Strauss Kahn pourrait être relaxé. Ouille, ouille, ouille. Que vont faire nos édiles déboussolés si leur chef, une fois libéré, prend fait et cause pour Martine Aubry. Ouille, ouille, ouille ! 

 

 

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