Histoire des brasseries lyonnaises. Bocuse ne perd pas le Nord

3 février, 2025 | BARS & RESTAURANTS | 4 commentaires

Texte : Philippe Lecoq – C’est l’ainée de la fratrie – ou plutôt de la sororie – des Brasseries Bocuse et elle vient de se refaire une beauté salutaire.

L’ainée, puisque la Brasserie Le Nord est devenue Bocuse en 1994, un événement à l’époque, installée dans les murs d’une vénérable maison inaugurée sous le même nom au début de XXème siècle, qui a accueilli en cuisine et en saison Monsieur Paul lui-même bien avant qu’on lui pose du « Monsieur » devant son prénom.

Ainsi donc, Le Nord est la première des brasseries Bocuse, et pour ses presque trente ans dans le groupe elle a subi un sérieux lifting, un « ravalement de façade » comme on dit méchamment dans les bistrots du coin pour évoquer les bourgeoises rajeunies qui passent les bras chargés de sacs d’enseignes de fringues.

Cinq mois de travaux, avec le respect de l’Histoire, du carrelage et des vitraux, des boiseries et des banquettes rouges, mais une cuisine devenue visible de la salle principale et un grand bar en cuivre sur lequel il est possible de s’attabler. Opération réussie. On sait où l’on est pour y être déjà venu, et on apprécie la patte de l’artiste – Caroline Ginon – qui a su conserver l’atmosphère de la maison en attirant l’œil de ses trouvailles de déco.

Bien placée en presqu’île, dans une petite rue bouchonnesque située à deux pas de l’Hôtel de Ville – Gérard Collomb adorait venir – de la CCI et des sièges sociaux des banques, la Brasserie le Nord avait ses habitué(e)s et compte en séduire de nouveaux. « Nous avons une clientèle d’affaires le midi, plus touristique le soir puisque nous sommes entourés d’hôtels, et familiale le week-end » confirme Samuel Pirad, Bocuse boy depuis ses débuts et patron des lieux depuis les travaux.

Avec Lorelei Beauzac en cuisine depuis mai, il dirige un navire de 160 couverts – jusqu’à 220 le samedi – répartis entre les deux étages, dont la mission est d’offrir à la fois un service traditionnel avec une carte disons bourgeoise, faite de lyonnaiseries et plats gourmands – soupe à l’oignon gratinée, quenelles et foie de veau – et plus moderne avec un « fish and chips » de merlu le vendredi ou l’apparition de délicates flammekueches à partager en apéro, à table ou en vente à emporter. Mention spéciale pour la flamm’s « lyonnaise » avec crème, oignons, andouillette Bobosse et sauce moutarde… Si l’hôtel n’est pas trop loin.

C’est donc ici une invitation à retourner dans la petite rue Neuve livrée à ceux qui ont trouvé porte close pendant les travaux, ou ont fui le centre-ville – ses parkings devenus rarissimes et inabordables – pour des motifs que seul l’isoloir peut comprendre. Le Nord n’est plus seulement une adresse « sérieuse », elle est aujourd’hui lieu d’évocation, de tradition, de jeunesse et de modernité. Quatre mots qui ne vont pas toujours bien ensemble.

Brasserie Le Nord
18, rue Neuve – Lyon Presqu’île
Tel : 04 72 10 69 69

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/philippe" target="_self">Philippe Lecoq</a>

Philippe Lecoq

Correspondant Lyon People
Sa longue expérience de journaliste lui octroie une légitimité naturelle. La ville de Lyon  n’a pas de secret pour lui, alors Philippe Lecoq prend un malin plaisir à nous en conter les meilleurs récits, aussi bien au rayon économique que politique.

4 Commentaires

  1. Perdrix

    ou vous avez vu que des parkings ont été supprimés dans Lyon au contraire certains ont été agrandie comme celui du quai st antoine a 5mn de la brasserie du nord

    Réponse
  2. Anonyme

    très déçue par la cuisine
    j’avais l’habitude de dîner lors de notre passage à Lyon
    mais depuis qq mois la cuisine laisse à désirer…plus de plats comme avant et le service nul.
    Dommage

    Réponse
  3. Marcel Gaillard

    et où est passé le SUD ?

    Réponse
  4. Y. MATHIEU

    grosse déception d’un lyonnais avisé. La blanquette de veau qui fut mon choix était insipide, je veux dire une sauce sans caractère et certainement pas cuisinée selon la recette de Monsieur Paul, page 213 de son livre « Bocuse dans votre cuisine » (éd. 1982) que j’utilise encore régulièrement. Dommage, c’était mon anniversaire.

    Réponse

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