Libération de Lyon. Toutes les photos d’un défilé exceptionnel

13 septembre, 2023 | Actualités Lyon | 0 commentaires

De notre correspondant de guerre (ou presque) Jacques Bruyas – Alors que la ville centre écolo est, depuis trois ans, au pain sec et à l’eau plate en matière de commémoration *, le 6ème arrondissement de Lyon a célébré avec ferveur et panache la Libération de Lyon au cours d’une cérémonie conclue par un imposant défilé de véhicules militaires d’époque.

Aux Brotteaux, ce samedi 2 septembre 2023, Pascal Blache, maire et conseiller métropolitain, ouvrit cette cérémonie commémorative en mots sobres et concis et tout à fait de circonstances. La mémoire n’est pas un exercice de l’esprit, mais une constante de la pensée, à entretenir assidûment et sans relâche. Hervé Brun, adjoint en charge de la mémoire, du patrimoine et du commerce de Lyon 6ème ne saurait déroger à ce principe de mémoire et encore moins faillir en cette cérémonie commémorative.

Après avoir salué force personnalités présentes et en tout premier lieu le général Denis Mistral, nouveau gouverneur militaire de la zone de défense et de sécurité Sud-Est, ainsi que son prédécesseur le général Gilles Darricau, et Claude Bloch, dernier rescapé lyonnais d’Auschwitz, après avoir remercié les services techniques de la mairie du 6ème arrondissement, l’association des véhicules militaires de collection et son président Christian Constantin, les nombreux porte-drapeaux présents, le clairon de la musique de l’artillerie et enfin Nicolas Porte et les petits choristes de la Maîtrise Saint-Marc, Hervé Brun dressa le portrait atypique du général Diego Brosset, libérateur de la ville de Lyon.

Diego Brosset né le 3 octobre 1898 à Buenos Aires et est dès ses premières années un symbole fort de cette « France de tous les possibles » puisqu’il appartient à ce que l’on a coutume d’appeler un officier « sorti du rang ». Engagé volontaire à l’âge de 16 ans, il est lieutenant-colonel en 1940 lorsqu’il se rallie au Général de Gaulle et en 1941 il est promu colonel, alors que le gouvernement de Vichy le condamne par contumace à la peine de mort pour « crimes et manœuvres contre l’unité et la sauvegarde de la nation ». En 1943, il est promu Général de Brigade et prend le commandement de la 1ère division française libre, succédant au Général Koenig.

Le 3 septembre 1944 au matin c’est la Libération de Lyon

Il débarque avec ses troupes en Italie et participe à la libération de Rome… puis c’est le débarquement de Provence, les prises de Toulon et d’Hyères et la remontée par la vallée du Rhône et les liaisons avec les forces résistantes et aux alentours de Lyon avec les FTP de l’Azergues, les FFI du Commandant Mary et ceux placés sous les ordres de son propre beau-frère Stanislas Mangin. Promu Général de division, il poursuit sa remontée sur l’est et le nord et hélas trouvera la mort au volant de sa jeep le 20 novembre 1944 en Haute-Saône.

CEREMONIE DE LA LIBERATION DE LYON

Une dizaine de gerbes furent ensuite déposées en hommage au pied de sa stèle des Brotteaux. Celles de la Mutualité Française, des communes de Vernaison et Charly, de la Maison du Combattant de Lyon, celle au nom de l’héroïsme des tirailleurs africains massacrés à Chasselay et inhumés au Ta-Ta sénégalais, déposée par monsieur le Consul du Sénégal, celle de la British Légion « Antenne Lyon-Libération », puis celles du Consulat des USA, de la Fédération Nationale des Anciens des Missions et Opérations extérieures, du Conseil Régional, du Conseil Départemental, de Madame la députée de la 9ème circonscription et enfin celle du 6ème arrondissement déposée par le maire P. Blache et messieurs Bon et Genêt ultimes témoins de cette journée de liesse du 3 septembre 1944…

CEREMONIE DE LA LIBERATION DE LYON

Et ensuite le convoi de véhicules anciens emmenés par Christian Constantin, Brice Robert, Bernard Grapinet, et les conducteurs passionnés de l’association AVMCO d’Oullins costumés en tenues vestimentaires de la fin de la guerre…se constitua. À grands renforts de sirènes, le convoi s’ébranla et sillonna l’arrondissement du Boulevard des Belges au Cours Vitton, puis Cours Franklin Roosevelt, place Maréchal Lyautey, et rebelote, remontant par la rue de Sèze, Boulevard des Belges…etc Les jeunes figurants costumés agitaient des drapeaux, de plus anciens des décorations et des postures altières de circonstance…

Les passants massés le long des trottoirs applaudissaient comme si on libérait de nouveau leur ville (là, il faudra attendre 2026), les commerçants chantonnaient des airs d’alors comme  » la fleur de Paris » , » Mon Lyon à jamais » ou encore  » Y’a de la joie »… Dans les jeeps, les Dodge, les véhicules ambulanciers se suivant victorieusement, des enfants exultaient de joie comme Charles, Suzanne, Juliette ou Anaïs pour n’en citer que quelques-uns, Mesdames Blachère et Roux, anciennes militaires dûment médaillées parlaient chiffons avec de jeunes femmes costumées en personnel féminin de l’armée de terre ou PFAT sous uniforme américain… et la longueur des jupes semblait sujet à caution…

CEREMONIE DE LA LIBERATION DE LYON

Un badaud, voulant se distinguer cria « À bas l’armée et vive l’anarchie » et voyant deux petites militaires, girondes à souhait, quelque peu alanguies sur les ailes d’une ambulance roulant au pas, se reprit et cria à perdre haleine « vive l’armée et vive la République »… Les opinions sont versatiles, c’est bien connu…!

Le convoi stoppa place Maréchal Lyautey où tous les participants à cette journée de liesse échangèrent les vapeurs mécaniques pour les effluves enjôleuses d’un petit blanc ou un petit rosé bien frais… Tous se jurant de se retrouver l’an prochain…qui plus est pour le 80ème anniversaire de la Libération… et après tout on peut bien se retrouver et fêter cet évènement aussi souvent qu’on veut… La liberté recouvrée n’a pas de prix et la mémoire ne lui fera jamais défaut.

* Depuis le hold-up écologiste à l’élection municipale de 2020, les défilés militaires motorisés sont interdits à Lyon…. mais le 6ème résiste au diktat de la secte verte

Lyon 6e
Samedi 2 septembre 2023

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/jacques" target="_self">Jacques Bruyas</a>

Jacques Bruyas

Consultant politique et culturel
Une plume acerbe propice à valoriser les auteurs régionaux et à dénoncer les hérésies  politiques de la ville. Le président de l’UERA (Union des Ecrivains Rhône-Alpes) se veut aussi le garant de la culture locale où sa connaissance des auteurs nous dirige vers quelques belles lectures.

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