Texte : Jean Cassetout – Comme attendu, le rassemblement du 10 septembre a mobilisé plusieurs milliers de manifestants à Lyon et sa périphérie. Si les revendications furent plus pacifistes dans les communes aux alentours, la capitale des Gaules a, elle, eu le droit à de nouveaux affrontements entre la jeunesse de l’extrême-gauche et les forces de l’ordre.
De manifestation, il y a bien eu. Elle était attendue, organisée depuis plusieurs jours. Il restait alors à connaître la forme. Dans la droite ligne des mouvements gilets jaunes ou de manière plus agressive, à l’image des émeutes ayant suivi la mort du jeune Nahel ? La réponse fut sans appel : les deux !
Au sein des différentes manifestations organisées dans le Rhône, comme à Tarare où des informations nous sont remontées, les manifestants d’un âge moyen et les seniors avaient ainsi choisi l’option pacifiste, faite de slogans bien trouvés.
13 interpellations recensées à 17 heures
A Lyon, la réalité fut tout autre. A midi, neuf interpellations avaient déjà été recensées, conséquences de premiers affrontements entre les black blocks et les policiers. L’un d’eux a même été blessé légèrement, l’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau dévoilant sur X, les imposants pavés jetés à la figure de ses hommes.
La pause déjeuner fut alors salvatrice. Alors que le cortège devait initialement rejoindre la place Bellecour, où un camion équipé d’une lance-lacrymogènes attendait les participants, ces derniers ont finalement décidé de prendre leurs quartiers sur la place Guichard. Une trêve que la CGT a décidé de transformer en kermesse géante à tendance électro/trans.
De quoi amuser les quelque 2000 manifestants, très jeunes pour beaucoup. Parmi eux, des profils bien établis : les visages masqués de la jeunesse d’extrême-gauche, alias ACAB, les soutiens à la Palestine et les représentants de la mouvance LGBT+.
ACAB – policiers, le match du jour
Hélas, si les commerçants du coin purent profiter de cette soudaine clientèle pour remplir leurs caisses, les hostilités n’ont pas tardé à repartir de plus belle une fois le déjeuner avalé. Direction le quai Victor Augagneur et le pont de la Guillotière au rythme des « ACAB », chantés sur l’air des fameux « Aux Armes », entendus autour des terrains de foot. Le but ? Rejoindre… la place Bellecour. Raté !
Et pour cause, sur leur chemin, les manifestants ont vite retrouvé leurs amis policiers, postés sur le pont. Avec à la clé, de premières cartouches de lacrymo en guise de digestion. Ou plutôt de retour aux affrontements. Car si l’extrême-gauche a un temps choisi d’épargner les commerçants, les forces de l’ordre n’ont pas chômé.
Jets de pierre d’un côté, ripostes de l’autre, telles furent les scènes de chaos animant le quartier de la Guillotière, l’avenue Maréchal de Saxe puis ses environs. Bien établis, les quelque 1000 policiers avaient alors réussi à encercler le cortège.
Et ce, jusqu’à ce que celui-ci se disperse : les soutiens de la CGT d’un côté, en rang derrière leurs porte-drapeaux et la génération Z plus en retrait, concentrée sur sa guerre avec les « toutous de Macron ». « Voilà, casse tout, casse tout, Nique ta **** Macron », pouvait-on entendre, autour des abris de bus cassés et des poubelles incendiées.
Pas de revendications précises donc, mais un simple plaisir de se confronter à la Police. Le tout, avant de traverser le Rhône pour s’octroyer un goûter au niveau de la place Ampère aux frais du McDonald’s, visé par les casseurs.
Il faut dire que les hommes en bleu durent les abandonner quelques minutes, leurs fourgons étant tristement ralentis par les travaux menés par les écologistes.
La police tente de se déplacer dans Lyon pour rattraper le cortège. Mais les travaux de la Métropole rendent leur intervention compliquée #10septembre2025 pic.twitter.com/PWTEe2864G
— Lyon Mag (@lyonmag) September 10, 2025
A noter que le point d’orgue de cette journée a été donné à 18h, à la Guillotière, pour un ultime affrontement qui risque de faire du bruit. Sinon des dégâts.
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