Texte : Morgan Couturier – La page de l’incendie de son entrepôt presque tournée, le fleuriste des people apparaît plus motivé que jamais, à l’aube d’une « période charnière » pour son activité. Réputé pour sa créativité, il en profite pour illuminer la ville de ses compositions.
À le voir travailler en cette fin d’année où chacun de ses chantiers ramène à Noël, on pourrait aisément l’imaginer sur le tournage de l’une de ces productions que l’on contemple au coin du feu, en plein cœur de l’après-midi. La neige en moins, mais avec ce même rapport à l’amour. Pour son métier, cela va de soi. D’ailleurs, il suffit de le regarder agiter son laser pour marquer l’emplacement exact de chaque objet, pour comprendre que Franck Hernandez œuvre avec minutie.
Pourrait-il en être autrement alors que chaque composition alimente la magie de Noël et la féérie du moment ? Dans ce rôle d’artisan passionné, le fleuriste entretient surtout une image : celle d’un professionnel avisé, animé d’un souci du détail, auquel il ne saurait déroger. « Je suis peut-être un peu pénible, mais c’est ce qui fait la différence. Je suis un peu comme un chef d’orchestre. Il faut trouver le bon équilibre », assume-t-il, alors que devant ses yeux, se dresse un conifère de 12 mètres de haut.
« Un sapin haute couture », ose-t-il, pour justifier pareille attention, mais aussi une flatteuse réputation basée sur une précision d’orfèvre. Encore plus en cette « période charnière » qui lui assure 20% de son chiffre d’affaires et plus 140 chantiers. Parmi les clients, figurent alors quelques maisons prestigieuses, parmi lesquelles ressortent le Pasino Grand Partouche, les boutiques d’horlogerie de Jean-Louis Maier, The Village ou… la brasserie des Monts d’Or, sans oublier de nombreux particuliers.
Des réalisations « haute couture »
Un nom à part. Une source d’inspiration même, pour ce Lyonnais réputé pour sa créativité et une élégance tirée tout droit de la gastronomie. « Je ne me suis jamais inspiré des fleuristes, mais plutôt des chefs cuisiniers et de leurs visuels. Pour moi, ce fut toujours une manière de me démarquer. J’ai toujours voulu être un fleuriste avec une autre vision, contemporaine. J’aime le beau classique », avance le Lyonnais, bien au fait de cette philosophie de Monsieur Paul, selon laquelle les « choses simples sont parfois les plus dures à réaliser ».

Le quartier général de Franck Hernandez est établi route de Saint Cyr à Vaise
Alors comme souvent, l’œuvre de Franck Hernandez se remarque à cette subtile harmonie des couleurs et des accessoires. Comme ce jour d’automne, à l’Hôtel-Dieu, où le sapin captive les passants avant même d’avoir revêtu l’entièreté de sa tenue. « Ce sapin, c’est incroyable les retombées qu’il a en termes de compliments. Tout le monde en parle. Il est unique. Je ne pense pas qu’il en existe un autre comme celui-là », se félicite l’artisan, presque exalté par cette période de fêtes qui dissipe les sombres réminiscences de l’incendie du 24 octobre dernier.
De cette épreuve, le fleuriste semble même en ressortir grandi, comme convaincu que ce coup du sort doit être galvanisant.
« Ça m’a redonné du peps et de nouvelles idées. Je me suis rapproché de nouveaux clients que je n’osais pas approcher. Des entités un peu plus fortes. Aujourd’hui, je ne me refuse pas de viser des décors dans toute la France ou de travailler sur des lieux prestigieux à la montagne », révèle-t-il. En attendant, Lyon prend plaisir à le savoir à pied d’œuvre, prêt à décorer la ville des lumières. Car comme chaque année, au gré des boutiques et des rues, Franck Hernandez dépose quelques cadeaux.
Des compositions qui égayent les réseaux et alimentent notre passion pour les fêtes. Ce n’est pas un film, tout est concret. Mais comme devant notre téléviseur, on se surprendrait à savourer une bonne boisson chocolatée en le regardant travailler. On connait la scène et l’épilogue, mais on ne saurait s’en lasser. Parce qu’on apprécie la passion. Ou Franck Hernandez, tout simplement.




















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