Texte : Margaux Nourry – On dit qu’un chat a neuf vie, Patrick Cleyet-Marrel, lui, en a au moins deux.
Et la deuxième a commencé à ses 60 ans lorsque Patrick a mis fin à sa carrière dans l’automobile et l’aviation. « J’ai tout arrêté, plus de pression, plus de chiffres », nous raconte-t-il. Avant de confier « ma femme était inquiète… » Tout quitter pour se consacrer à sa passion… la peinture pastel. Un choix délibérément original.
Le Ternandais, « son nom de guerre » en hommage à son village, se dédie ainsi depuis douze ans à sa muse, Lyon. Sous ses doigts et ses coups de spatules, il donne vie au quartier de Saint-Jean, à la cathédrale de Fourvière mais pas que…
Au fil des années, il s’est amélioré, perfectionné et a étayé ses sujets avec, en prédilection, le figuratif et les grands formats. Lui qui a toujours dessiné ou du moins griffonné sur un coin de feuille pour se concentrer.
« Un tableau, il faut pouvoir le redécouvrir à chaque fois », déclare le peintre.
Et c’est le cas avec les siens au vu du réalisme et des détails. Il empile les couches et peut passer des heures et des heures sur une œuvre, jusqu’à 327 pour Le vœu des Échevins.
Mais si on demande à l’artiste de définir son style, il répondra qu’il n’en a pas : « Je peins pour me faire plaisir, cela dépend mon humeur. » Si ce n’est pour une commande.
Peu importe la demande, il fait tout comme le prouve son portfolio : paysages et monuments du monde entier, couples, personnages, moments volés, animaux, vitraux, souvenirs de ses voyages ou inspirations de photos…
Mais toujours dans le réalisme et la précision. D’ailleurs, « sa personnalité correspond à sa peinture, dans le détail et très carré », souligne son amie d’enfance, Jocelyne Sambardier. Mais l’objectif n’est pas de faire du chiffre, le mot d’ordre reste le plaisir.
Le mode de vie de l’ancien homme d’affaires est plus léger et suit justement ses envies.
Plus simple ? Peut-être pas. Car « Patrick fourmille, a toujours une idée qui germe, il est hyperactif », témoigne son amie d’enfance. Par exemple, il a récemment sculpté des éléphants grandeur nature dans sa propriété, pour le plus grand bonheur de ses petits-enfants.
Il fait ce qu’il veut en privé comme dans sa profession. Vous ne le trouverez pas dans une galerie mais à la rencontre des Lyonnais et des touristes devant la cathédrale de Fourvière les samedis, une fois par an au marché des créateurs l’Art en C’Oingt dans le Val d’Oingt, en train de peindre le plâtre d’un garçon… ou autour d’un généreux repas avec ses amis.
« C’est un bon vivant », annonce la créatrice de l’Art en C’Oingt
« Une fois par an, je réunis une dizaine de personnes, des amis, des journalistes, des peintres. Je cuisine une tête de veau et il a du bon vin, de la charcuterie. On discute autrement que sur un lieu d’exposition. C’est très lyonnais », présente Patrick, dont l’art et la passion ont été récompensés le 11 septembre dernier, par l’Académie des Arts Sciences et Lettres de Paris, dans les salons de l’Hôtel Intercontinental.
Une belle récompense pour ce bon vivant, porte-drapeau de l’architecture et de la gastronomie lyonnaise. Parrainé par Jacky Pêcheur, délégué départemental d’Arts Sciences et Lettres, l’artiste ne compte pas pour autant s’arrêter en si bon chemin. Avec ses bâtons de pastel, le Ternandais veut continuer à peindre. Encore et toujours. Dans son atelier de Guéreins, avant de reprendre sa route de toujours : Fourvière et son esplanade. « Son chemin privilégié » !
Milles merci à toute l’équipe de Lyon people et plus particulièrement à M. polisson pour ce portrait d’artiste
Très cordialement
Le Ternandais