Villeurbanne. La capitale française de la culture est une déchetterie à ciel ouvert

20 février, 2023 | POLITIQUE | 2 commentaires

Texte : Marco Polisson Gueule de bois pour la capitale française de la culture ! Le rideau est tombé, plus de 13 millions d’euros dépensés, et Villeurbanne n’est plus en état d’ébriété. Enquête dans les quartiers abandonnés d’une commune à la dérive.

C’est le propre de toutes les villes sous gestion socialo-washing et Villeurbanne n’échappe pas à la règle. La municipalité investit et soigne son centre-ville – en l’occurrence les Gratte-Ciel – qui lui sert de vitrine pour attirer médias complaisants et bobos vélotafeurs et en même temps de paravent à la misère incrustée dans tous les quartiers périphériques.


Une misère qui a échappé aux invités de marque du maire Cédric Van StyvendaelJack Lang en tête – venus inaugurer en grandes pompes et sous les flonflons les festivités de la capitale française de la culture pour lesquels la ville de Villeurbanne a dépensé 13,5 millions d’euros sur deux ans selon la Gazette des Communes. Une opération dont seule a émergé la course de chiens organisée par Royal de Luxe…


L’ancien ministre de la culture de François Mitterrand et ses amis n’auraient eu, pourtant, que quelques centaines de mètres à parcourir pour découvrir le vrai visage d’une ville paupérisée, victime – comme Vaulx-en-Velin et Vénissieux – de 100 ans de gestion socialo-communiste. Il suffit de remonter le cours Emile Zola (désormais embouteillé toute la journée) pour se rendre compte de la triste réalité.


En commençant par flâner (prudence tout de même) aux abords du Marché aux Puces – où 10 000 personnes venues de toute la région se pressent chaque dimanche. Les lieux sont laissés à l’abandon. Les rares espaces de verdure sont jonchés de détritus, mais ne le répétez à personne, le conseil municipal est dirigé par une majorité socialo-écologiste « amoureuse de la nature et de la biodiversité » (sic).


Les bordures du canal de Jonage, gérés à la fois par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) et la Métropole de Lyon, sont parsemés de dépôts d’ordures sauvages. Sous le pont de Croix-Luizet, un véhicule incendié attend depuis des semaines d’être emmené à la casse. Mais ne le dites à personne, ces deux institutions sont « fermement engagées dans la transition écologique » (sic).

A Villeurbanne, 26% des moins de 30 ans vivent sous le seuil de pauvreté


A Villeurbanne Saint Jean, quartier ghettoïsé par excellence, les trottoirs de la rue du canal – dont les murs sont tagués – ne sont plus praticables tant ils sont jonchés de détritus en tous genres.


A quelques mètres, les portes des armoires électriques et téléphoniques sont fracturées. Le tout sous les fenêtres de l’entreprise Dott, connue pour ses trottinettes en libre-service… comme le sont le vandalisme et la délinquance à Villeurbanne.


A plusieurs centaines de mètres de là, dans la délicieusement nommée « rue Mimi Pinson », en pleine zone pavillonnaire, une autre carcasse de voiture calcinée occupe la chaussée et sert de perchoir aux rares oiseaux de passage…


…alors que les bureaux de la direction de la voirie de la Métropole de Lyon – sous mandat EELV-NUPES – sont situés… à 150 mètres ! « Quel foutage de gueule ! » déplorent les riverains que nous avons rencontrés sous couvert d’anonymat. Promis, on n’en parlera à personne puisqu’ils sont « honteux d’avoir voté pour le maire actuel. » Comme Grégory Doucet chez sa grande voisine, en somme…

Comme à Lyon, la contestation gagne tous les quartiers…


Au Tonkin, où depuis des mois, des camionnettes calcinées trônent boulevard du 11 novembre, devant le campus de la Doua, en face d’instituts universitaires de réputation mondiale (Lyon I, INSA, Polytech, UFR Staps) fréquentés par des étudiants et des chercheurs venus des quatre coins du globe. Mais ne le dites à personne, la métropole travaille « son aura et son rayonnement à l’international » (sic).


Là-même où des dealers et leurs guetteurs exercent tranquillement leur commerce très rémunérateur à la vue et à la barbe des policiers municipaux et nationaux trop occupés à verbaliser les automobilistes qui, pour se dégager des bouchons, empruntent la voie de bus-vélos qui squatte les deux tiers de la chaussée du boulevard du 11 novembre. On a les priorités qu’on veut…


Ce même boulevard, totalement dénaturé après avoir vécu les belles heures du Tennis Club de Lyon (rescapé à ce jour) et de l’hippodrome du Grand Camp. Dernier vestige de cette grande époque, la jolie maison de ville sise au numéro 124, et mitoyenne de la cantine du CROUS, va être démolie par les écologistes. Mais ne leur en voulez pas, le mot « patrimoine » ne fait pas partie de leur vocabulaire.


Enfin, on finira ce triste parcours par la place Grand-Clément, où après avoir rasé la buvette historique (ou pied humide), la ville de Villeurbanne s’emploie à chasser les marchands forains pour réaliser les travaux du tramway T6. Ils sont 60 commerçants à ne plus pouvoir déballer les mardis, jeudis et dimanches, ce qui signifie le dépôt de bilan pour la majorité d’entre eux et donc la paupérisation de leurs familles.

Mais ne le répétez à personne, le maire socialiste Cédric Van Styvendael et son ami Bruno Bernard, président écologiste de la Métropole, travaillent de concert pour une métropole « plus juste et apaisée ».

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

2 Commentaires

  1. Vv

    Je reviens d’une semaine de vacances à Séville ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO comme Lyon. Le choc ! Pas un seul papier ni déjections canines par terre, pas un seul tag ou graffiti dégueulasses, pas une seule affiche sauvage, du mobilier urbain entretenu et beau. Pas un seul moment, je me suis senti en insécurité de jour comme de nuit. Un centre entièrement piéton, mais avec des grands boulevards tout autour pour fluidifier la circulation. Des arbres de partout, des grands parcs en plein cœur de ville. Mais bordel, quand je vois l’état de nos grandes villes en France, mais quelle véritable déchéance ! Comment on a pu en arriver là ???

    Réponse
    • André

      J’adore l’Espagne pour des raisons similaires. Mais il n’est besoin d’aller si loin pour trouver plus propre et sécurisé. J’ai récemment séjourné à Dijon, c’est incomparable. Une Ferrari était garée durant tout mon séjour dans la rue en face de mon hotel. Elle n’ a été ni volée , ni dégradée. Y aurait-il un riche courageux pour tenter une expérience similaire à Villeurbanne ?

      Réponse

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