Photos © Fabrice Schiff

Par François-Jean Tixier

Auteur du premier but de Lyon face à Sochaux (2-0) le 22 mars à Gerland, le Brésilien Honorato Ederson se présente comme une nouvelle solution pour l'entraîneur Claude Puel qui l'avait titularisé au poste d'avant-centre pour décaler Karim Benzema sur l'aile gauche.

Ce dernier, en proie au doute, fait l'objet d'un marquage plus serré que l'an dernier lorsqu'il évolue isolé en pointe et n'a plus marqué depuis le 21 février à Nancy (2-0). Son compteur reste bloqué à douze buts en Ligue 1. Puel avait notamment justifié ce choix de décaler Benzema sur un côté en expliquant que cela devait lui permettre de "retrouver des repères". Depuis le départ de Fred à Fluminense (1re div. brésilienne), le choix entre les avant-centres lyonnais s'est considérablement réduit. Pour évoluer en pointe, il ne reste plus dans l'effectif, outre Benzema, que Frédéric Piquionne (30 ans, 16 matches, 1 but), qui peine à trouver ses marques, et le jeune Yannis Tafer (18 ans, 3 matches, 0 but), encore en apprentissage. De son côté, Ederson, 23 ans, a retrouvé un poste d'avant-centre qu'il avait occupé lorsqu'il était jeune au Brésil, mais qu'il avait abandonné à l'âge adulte pour se convertir en milieu offensif, sur les conseils de ses entraîneurs qui jugeaient son physique trop limité pour jouer devant.  "Je ne sais pas si je vais retrouver cette position mais je demeure à la disposition de l'entraîneur", a-t-il déclaré cette semaine. Lors des derniers entraînements, il a souvent travaillé comme avant-centre. "Face à Sochaux, je me suis senti bien à ce poste. J'y ai pris du plaisir, surtout parce que tout le monde m'a fait confiance", assure l'ancien Niçois, transféré en janvier 2008 pour 14 millions d'euros mais arrivé à Lyon cet été seulement après avoir été prêté six mois à l'OGCN.

"J'ai également parlé avec Bernard Lacombe et Sonny Anderson qui ont fait des merveilles à ce poste. Ils m'ont conseillé et j'ai essayé de mettre en application ce qu'ils m'ont dit, notamment dans ma façon de frapper le ballon", explique Ederson. "L'entraîneur aussi m'a demandé de mettre plus de force dans mes tirs pour offrir le moins de chance possible au gardien. Auparavant, j'enroulais le ballon et tentais plutôt de le placer. C'est ce que je travaille et cela commence à payer", ajoute le Brésilien, dont le bilan est de cinq buts en 36 matches, dont quatre depuis le début 2009. L'an prochain, Honorato Ederson pourra prétendre à la nationalité française après cinq ans passés sur le territoire national. "Mais cela ne signifie pas pour autant que jouerai en équipe de France. Je ne dis pas que je ne porterai jamais le maillot des Bleus parce qu'en football, on ne sait jamais ce qui peut arriver", souligne-t-il. "Je suis actuellement Brésilien et j'espère donc un jour être sélectionné dans l'équipe du Brésil comme je l'ai été avec les moins de 17 ans. Nous verrons dans un an, mais pour l'heure je suis un joueur de l'OL qui fait tout pour être appelé par le sélectionneur brésilien et j'ai encore beaucoup de choses à montrer pour y parvenir", conclut-il.