Par Alain Vollerin

Saint-Benoit Hamon et sa tête de frêle corbeau buté ne m'ont pas découragé. Désireux d'échapper à la règle de ce saint laïc sinistre et obtus, j'ai fait le voyage dans un froid de bête, jusqu'à cet espace convivial animé par Nathalie Augert, qui devient un haut lieu de la diffusion des arts plastiques dans l'Ouest lyonnais.

Nathalie a réuni un ensemble d'artistes autour d'un thème, le Paysage dans tous ses états. On accepte de jouer le jeu : Fannie Dereux qui n'a aucun lien avec le célèbre Philippe Dereux ami de Jean Dubuffet grand consommateur d'épluchures à des fins artistiques, Leon Diaz Ronda, El Issaoui, Erutti, Espallergues, Fikri aux toiles hurleuses, où la couleur explose comme nos structures sociales à l'heure d'Internet absolu et de la mondialisation, Groslon, Elsa Gurrieri qui devra se faire un prénom et s'éloigner de l'influence de son père Salvatore, Hedel, Le Gall, Fabien Martinand toujours fidèle à sa manière où les couleurs primaires claquent comme des étendards, Chantal Payet dont la peinture en croûte ne parvient pas à révéler des personnages flous, Georgio Ramella, l'un des plus intéressants des artistes présents avec ses climats en rupture, images brisées comme des miroirs porteurs de nostalgie et de doutes, et Tisseyre. Le vernissage fut un formidable succès, chacun était venu fêter son héros. Je veux revenir sur les œuvres de Luc Espallergues, dont la mère Claudette Espallergues compose une œuvre proche de l'art singulier. Elles ont une force qui semble défier le temps, et les énergies contraires. Il exprime un univers qui mérite votre intérêt. Par la force de son enthousiasme, Nathalie Augert poursuit son engagement pour la défense de créateurs marginaux, souvent méconnus ou simplement oubliés, évoluant hors des circuits officiels. Elle mérite d'autant plus l'intérêt qu'elle suscite progressivement dans l'esprit du public et des collectionneurs.

Jusqu'au 21 janvier 2009

L'Usine – le paysage dans tous ses états

49/51 rte de la Libération – 69110 Ste-Foy-les-Lyon