Yves Berliet, Stop et encore

4 juin, 2009 | LES GENS | 0 commentaires

 

yves-berliet Photo © Jean-Luc Mège

 

Par Nadine Fageol

 

Parti avec l'entrain de la jeunesse en quête d'une green card, le fils de Paul, industriel du camion, prospère aujourd'hui sur un marché de niche ultra pointu, le marquage antivol pour ordinateur portable. Big Apple.

 

Avec Yves Berliet, on découvre que les halls d'hôtels sont souvent étriqués pour finalement trouver refuge dans un pub avec des tables à hauteur convenant à la prise de notes. Le décalage horaire produisant ses effets, on menace ruine ; Mr Berliet nous propose alors une pilule développée pour les pilotes de l'armée US afin de vigilance garder en vol !!! Bon sang, Monsieur Berliet a du carnet d'adresses ! Tout de même, on se contente de la moitié de la pilule pour être de retour sur terre ferme moins d'une demi-heure plus tard sans fous rires, ni crise de miam, bref pas d'effet secondaire. Cela dit, la prescription choc est interdite en France. Yves Berliet a été atteint du virus NYC de façon fortuite. Il est simplement allé goûter la Pomme histoire de parfaire la langue après son service militaire. Durant six mois, puis il rentre en France chercher son paquetage et repart. La quête du job ouvrant l'accès à la green card, le saint Graal, se révèle ardue à tel point que la famille prône le retour. Mais il a un filon. Raymond Picard, le patron de Rhône Poulenc US ne lui a-t-il pas conseillé de rester, tout en le poussant vers Revlon, célèbre firme de cosmétiques. Des mois, il s'acharne jusqu'au jour où le DRH lui répond, « je ne connais pas Raymond Picard, mais je vais vous recevoir en raison de votre persévérance ». Il entre au service marketing qui l'expédie… à Paris pendant un an. Au retour, il monte une société de brooker en informations, hélas pas suffisant pour obtenir la green card. Alors il intègre L'Oréal toujours au marketing, chargé de développer un système d'analyse des marchés. Une fois le sésame en poche, il s'envole pour monter sa société dans l'analyse de marché. De la persévérance encore. Et puis il repère un système de marquage antivol pour ordinateur portable et achète le brevet à deux Français pour le commercialiser aux entreprises, écoles, universités, à l'armée US ! Un marché de niche ultra pointu s'ouvre à lui d'autant qu'il affûte le système. À l'opercule d'acier au dos, qui ôté par le gredin révèle en rouge « ordinateur volé », il ajoute un logiciel permettant de repérer l'ordinateur et de saborder les données voire de griller la machine.

 

En digne héritier, même s'il dit « tout de même, les Berliet, ce n'est plus ce que c'était », il y a du Géo Trouvetou dans le petit-fils, même que l'on s'amuse du jour où il s'avisera de perturber la machine en données nouvelles à l'insu du voleur. Il a efficacement appelé sa société Stop. « Autrefois pour avoir un impact, il fallait une infrastructure », lui avec sept informaticiens protège les machines du Pentagone et traite désormais directement avec les fabricants, Dell, Apple, Compaq. Il a élu domicile dans une petite maison du Connecticut au bord de l'eau au sein d'une vivante communauté européenne. À 50 minutes de train de Manhattan où travaille Christine sa femme, et David et Émilie, les jumeaux étudiants issus d'un premier mariage. « Inscrites dans une école où l'on apprend en jouant », mais encore Marie et Charlotte déjà trilingues. Toute la famille rejoint régulièrement la grande dans la maison des Dombes auprès de grand-père Paul qui, à 90 ans va toujours à la fondation. « À sept heures d'avion des racines, on n'est jamais totalement satisfait. Plus tard je resterai probablement en France parce qu'il y a un agrément de vie ». Dans l'immédiat, « on est en contact avec le monde entier et on peut faire ce que l'on veut ». Là tout de suite, il songe à fêter les 75 ans de son meilleur vendeur et « compte sur l'article pour l'effet Facebook ». Pour informations, Yves, copain d'école d'Olivier Blanc (OL) chez les Maristes, a validé son bac en 1972, suivi d'une prépa au cours Pascal et enfin l'ISG Paris, « Avec l'éloignement, je n'ai pas eu le loisir de choisir qui je voulais revoir ».

 

 

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