La grisaille, bof. Alors, foncez tout oublier en vous offrant une escapade en soirée à Villeurbanne. Rien de bien méchant, vous descendez le métro à la station Gratte-ciel pour remonter jusqu'à la mairie. Derrière celle-ci vous tombez sur le TNP en travaux, dans la rue Becker, à l'arrière vous y êtes.

Où ? Au Lei, nouvel opus de Christine et Thierry Di Litta (Ness) logé dans un ancien atelier de mécanique. Un immense bar dissimule l'ensemble agencé dans l'esprit industriel avec une certaine maestria par David Manien auparavant testé par le couple Di Litta dans la réfection des sièges du Ness. Derrière, un espace salon avec la fameuse banquette Oxygen de Manien en version démesurée puis voilà la salle, chapeautée de 11 abat-jour géants rouges dotés d'hélice ! Une sinueuse banquette grise à épais dossier compartimente la pièce entièrement dallée de larges carreaux bruns patinés d'or ponctués de deux vieilles photos de famille actualisées en tableaux graphiques. Autour des tables, des chaises Emeco, les Di Litta n'ont pas mégoté. Là où des brasseries lyonnaises de renom présentent des copies, eux imposent le modèle icône dessiné par Starck et fabriqué aux Etats-Unis ! Sur les 200 mètres carrés de terrasse cernés de façades sombres en pisé, le défi a été relevé au point de l'imposer d'emblée comme la plus créative de la cité.

Pour faire simple, on est à Manhattan, la terrasse jonglant pour s'imposer entre les façades dont celles de fameux Gratte-Ciel villeurbannais. Il y a encore l'alliance jubilatoire de pièces design et du style Manien, ce dernier faisant courir le long des façades treize mètres de banquette reliée en son milieu par une double méridienne formant une avancée à la forme suggestive. Havane, chocolat, écru, reprise du code couleur pour la balancelle, assise préférée de Sylvain Wiltord, ami et associé du couple qui entend beaucoup s'investir dans la prometteuse aventure du Lei. Des fauteuils Little Albert rouges associés aux chaises Supernatural (Moroso), le cocktail déco se fait détonnant quand de nuit la lumière s'échappe des appliques abat-jour fixées à même les sombres façades. Le couple entend recevoir comme d'accoutumée, en tout simplicité, Thierry pimentant sa traditionnelle carte de pizzas d'un buffet d'antipasti, entrées bien italiennes avec une formule à partir de 12 €.

Nadine Fageol

143, rue Louis Becker – Villeurbanne (Métro Gratte-ciel)

Derrière la mairie de Villeurbanne ; à deux pas du TNP

Tel 09 61 45 51 80