
Dommage que Marco qui adore le « name droping » et ne cache pas sa fierté de posséder l'un des plus beaux carnets d'adresses de Lyon, ne m'ait pas accompagné pour déjeuner avec José Artur, il aurait fait des complexes devant celui qui fut le prince de l'interview.

« Au plaisir des autres » José Artur / Editeur Michel Lafon / 18, 95 €
Interview express du prince de l'interview
Vous avez été un pionnier puisque vous avez introduit l'impertinence voire l'insolence dans vos interviews. Vous avez fait des petits qui, année après année, se sont livrés à la surenchère. Ne regrettez-vous pas certains jours, d'avoir ouvert cette voie où se sont engouffrés pas mal de gougnafiers ? Je n'ai jamais eu ni regret ni remord. Ou si peu. C'est vrai que l'époque est dominée par une remarquable inculture et a recours à une facilité regrettable. Au point que, même les journaux TV font dans la dérision préférant l'anecdotique à la réflexion.
Parmi toutes vos interviews, laquelle fût :
– la + difficile ?
Toutes celles avec des gens ayant eu recours à des substances illicites. L'alcool permet au contraire à certains de se lâcher. Mais pour Antoine Blondin, par exemple, ce n'était pas facile.
– la + inattendue ?
C'était à Nice. Je ne devais interviewer personne. J'étais bourré comme un coing. A la fin du diner, Jacques Sallebert, mon patron de l'époque, me demande d'interroger la Marquise de Villaverde, en me précisant, au dernier moment, qu'elle était la fille de Franco. J'improvise une première question : « quel effet ça fait d'être la fille d'un assassin ? » Il n'y eut pas de deuxième question ! On m'emmena manu militari ! Et le quai d'Orsay régla les détails de cet incident diplomatique.
– la + longue ?
Ce fut une auto interview de trois heures. Je faisais une émission en direct du rallye des Gaves de mon ami Jacques Chancel. Il y eut une mini tornade. Plus de lumière, plus de public, plus d'invité. J'ai tenu tant bien que mal 3 heures, à la bougie grâce au groupe de secours qui permettait d'émettre, en m'auto-interrogeant. J'ai ramé.
– celle dont vous êtes le plus fier ?
La première ! Ma mère m'avait écouté et m'avait trouvé très bon.
– la +marquante ?
Toutes celles qui m'ont permis de rencontrer des mythes que le cancre que je fus n'avait même pas imaginé croiser un jour : Prévert, Fritz Lang, Paul Mac Cartney, les 70 ans de Duke Ellington.
En quelques mots, comment définiriez-vous le style de vos enfants :
Yves Calvi ?
Le fils de Gérard… Très bon, il sait de quoi il parle.
Frédéric Taddéi ?
Comment ne pas trouver très bien quelqu'un qui, je le sais, m'aime bien.
Michel Denisot ?
Il sait recevoir. Excellent.
Poivre d'Arvor ?
Comme Sarko, capable du meilleur et du pire.
Morandini ?
Morandiqui ? Connais pas.
Philippe Bouvard ?
C'est mon frère. Sa formidable réussite devrait rassurer tous les mômes qui ont du mal avec les études.
Laurent Ruquier ?
Il rit encore plus fort de ses propres plaisanteries que de celles des autres.
Thierry Ardisson ?
Il a beaucoup changé.
Naulleau et Zemour (les flingueurs de Ruquier) ?
Ca m'amuserait de les rencontrer.
Si vous deviez interviewer Dieu, quelle question lui poseriez-vous ?
Je lui demanderais s'il n'a pas honte… D'ailleurs, vous avez vu mon âge, il retarde l'échéance pour me rencontrer.

















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