Texte : Morgan Couturier – Associé et fondateur du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Hexagone Capital, Damien Soler tire profit de l’attractivité dubaïote, une ville « où tout le monde vient faire du business ».
Le raccourci est d’une simplicité enfantine, presque limpide pour n’importe quel cinéphile ayant suivi la carrière de Leonardo Di Caprio. Mais malgré son costume, ses cheveux bruns plaqués vers l’arrière et sa propension à conseiller les clients sur des placements avantageux, Damien Soler se défend d’être le nouveau « Loup de Wall Street ». Ou plutôt de Dubaï, où le Lyonnais officie depuis le mois de juillet 2023.
Mieux, il en rejette la comparaison, ce dernier préférant batailler pour déconstruire une certaine image du métier et ses nombreux a priori. À plus forte raison ici, où l’état émirati impose un « processus très carré et très strict auquel on ne peut pas déroger », présente-t-il.
Impossible en effet, pour les clients, de lui demander de faire fructifier de belles liasses de billets, l’argent en question devant être sur un compte et le profil du client être validé par l’État, pour que Damien Soler puisse entamer ses recommandations.
« On a une multitude de solutions que l’on va adapter en fonction de la personne que l’on rencontre, de son profil, de son âge et de sa surface d’investissement », explique-t-il, depuis ses bureaux, installés à deux pas de la Bourse de Dubaï, en plein cœur du quartier financier (DIFC). De la gestion de fortune personnalisée, destinée à une clientèle corporate ou des entrepreneurs, français, italiens ou allemands, souvent attirés, il est vrai, par un « environnement fiscal avantageux ».
Des conseils financiers personnalisés, adaptés aux besoins spécifiques des clients
« Travailler avec des Français, c’est une chance et aussi un désavantage. Quand tu es à l’étranger et que tu n’as pas de retraite, c’est à toi de t’en occuper tout seul. Il faut changer les mentalités. L’avantage, c’est qu’il y a beaucoup de choses à faire. Beaucoup de clients avec qui on travaille n’ont jamais rien fait.
Pour prendre le cas d’un entrepreneur, il va souvent reposer son avenir financier sur sa boite. Il n’arrive pas à s’en détacher. On essaye alors de lui faire comprendre qu’il faut aussi se protéger », explique ce trentenaire, auparavant exilé en Chine, berceau de la création d’Hexagone Capital, en 2019.
Une aventure à l’autre bout du monde, que le Covid faillit tuer dans l’œuf. « En février, on était en Thaïlande avec mon associé, on sentait le vent tourner et on a écourté les vacances. Deux jours après, les frontières fermaient pendant deux ans », se souvient cet ancien pensionnaire de l’IDRAC et de l’INSEEC.
Passé tout près de perdre son activité et son capital, Damien Soler a eu le nez creux. À l’instar des placements, qu’il vient conseiller. Depuis, Hexagone Capital a trouvé en Dubaï, le marché le plus adapté à ce que propose la société, détenue aujourd’hui par cinq associés.
« On se positionne entre les banques de détail et les très grandes banques privées suisses. On est indépendant, ce qui nous permet d’apporter une qualité de suivi, de performance pour des patrimoines plus abordables », précisent-ils encore, son entité exerçant toujours à Shanghai, mais également à Hong Kong, à Paris, attendant très certainement la Malaisie.
« Je n’aurais pas été malheureux de rester en Chine, mais j’avais envie d’aller voir ailleurs. J’ai toujours fonctionné comme cela, en allant où ça me plait », avoue-t-il. Pari gagnant, le Lyonnais se voit désormais rester « encore quelques années ». Le tout, en avançant un dernier argument, en forme de conseil : « plus on avance, plus on apprécie la ville » !
Ses adresses :
- Le restaurant étoilé syrien, Orfali Bros
- Nikki Beach
- L’hôtel W Dubai – The Palm
- Le brunch du restaurant Alici à Bluewaters
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