La touchante sollicitude de nos élus envers JC Decaux

19 janvier, 2009 | TRIBUNE LIBRE | 0 commentaires

decaux_velo Par Philippe Dibilio

 

C'est dans une belle et touchante unanimité que les conseillers communautaires ont voté l'augmentation des tarifs de Velo'V. Même les verts, toujours prompts à se rebeller contre tout ce qui ne favorise pas les modes de déplacements doux (n'est-ce pas madame Vessilier) ont salué ce rapport.

 

Oui, touchantes vraiment ces prises de parole des groupes de gauche expliquant que cette augmentation importante en pourcentage ne portait que sur de petites sommes. Une argumentation, rappelons-le, qui fût celle de Charles Millon lorsqu'il y a quelques années il augmentait les impôts de la Région de 60%. A cette époque la gauche montait sur ses grands chevaux et votait contre. Il paraît que c'est ça la politique. Bref, hier soir au Grand Lyon, en pleine période de crise, on s'est beaucoup apitoyé sur le sort de la pauvre société Decaux à qui l'entretien des vélos coûte cher. Gérard Collomb est même allé jusqu'à remercier JC Decaux de cet effort. Quant à Gilles Vesco, il explique que le service va être bien meilleur maintenant. Un Gilles Vesco présenté à tort comme « l'initiateur » de Vélo'v. A tort car c'est un directeur de service du Grand Lyon qui eut cette idée après avoir été testé ce type de service dans plusieurs villes d'Europe dont Vienne en Autriche. C'est encore lui qui proposa d'inclure cette prestation à l'occasion du renouvellement du marché des panneaux publicitaires installés dans l'agglomération. Et, à cette époque, Gilles Vesco était vice-président chargé des relations avec le Conseil de développement. Un poste qui manifestement demandait trop de travail intellectuel tout en n'apportant aucun retour médiatique ce qui bien sûr ne lui convenait pas ; il s'en plaint et hérita donc des modes doux au bon moment – celui de la mise en place de Vélo'v – ce qui lui permis d'apparaître à cheval sur un vélo de multiples fois et de s'approprier le projet. Et puisque l'on fait un peu d'histoire sur ce dossier, rappelons aussi qu'au moment de la passation du marché Jean-Claude Decaux aurait donné sa chemise pour le conserver. Le roi du panneau publicitaire n'aurait pas supporté de se voir dépossédé dans cette ville qui est la sienne et d'où est parti son empire. Alors il a fait toutes les concessions, y compris quant au coût prévisible du fonctionnement du système. A l'époque, rien n'était trop cher. D'autant qu'il savait que l'augmentation du nombre de panneaux et la possibilité d'exporter Vélo'V lui ferait gagner des marchés dans d'autres villes du monde, ce qui fut le cas, permettant ainsi de compenser largement la dépense lyonnaise. Aujourd'hui, c'est son fils qui dirige le groupe et lui, n'a pas d'attache lyonnaise. C'est donc sans état d'âme qu'il fait le coup de l'avenant car maintenant que les retombées positives sont rentrées en caisse, il cherche à économiser les frais. Et puis il y a la crise qui va ralentir le marché publicitaire alors on ne va quand même pas freiner la courbe des bénéfices du groupe Decaux en le privant d'une augmentation de tarif. C'est bien ce qu'ont compris les conseillers communautaires d'autant que, comme ils le disent, cela ne touche qu'une partie des utilisateurs. Tant pis s'ils sont moins nombreux demain puisqu'au fond cela coûtera encore moins cher à Decaux.

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