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      Le phénomène 
      danse à Lyon ne risque t-il pas de retomber comme un soufflé quand vous 
      aurez rendu les clés. Avez-vous un dauphin ? 
      Première partie de la question : il est 
      évident pour moi que 30 ans d'aventure ne peuvent s'arrêter du jour au 
      lendemain. Il faut absolument que cela se poursuive, avec un esprit 
      différent et c'est tout à fait normal, avec une génération 
      différente. Quand j'ai débuté j'avais 30 ans donc je crois que c'est très 
      important. Si j'ai annoncé ce départ en 2010 c'est pour nous donner 5 ans 
      pour réfléchir à la personne qui serait susceptible de prendre la 
      direction de la Maison de la Danse et la direction de la Biennale dans 
      l'avenir. 
        
      Avez-vous déjà une idée ? 
      Précise, non. Maintenant commence le 
      temps de la réflexion. 
        
      Aujourd'hui aucun de vos collaborateurs n'est susceptible de prendre votre 
      place ? 
      Ils sont susceptibles d'être candidats 
      au même titre que d'autres. Je pense que nous ne ferons pas l'économie 
      d'une réflexion européenne sur un poste tel que celui là. 
       
      On des exemples un peu tragiques comme le TJA, le TNP et récemment les 
      Célestins...  C'est un peu ce que les gens redoutent pour la Maison de la 
      Danse. Que va-t-il se passer après Guy Darmet ?  
      La danse est très bien implantée dans cette ville aujourd'hui. A côté de 
      la Maison de la Danse et de la Biennale, il y a le Ballet de l'Opéra de 
      Lyon, il y a le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse, 
      il y a Maguy Marin à Rillieux-la-Pape, il y a de jeunes chorégraphes... Il y 
      aura de toute manière une aventure qui se poursuivra parce que les équipes 
      formées, et en particulier les gens les plus jeunes qui ont aujourd'hui 25 
      - 30 ans, seront là pour être aux côtés de celui ou de celle qui sera 
      choisi. Je crois que la passion qu'on a communiquée aux spectateurs 
      lyonnais ne peut pas s'éteindre de cette manière-là. Cependant peuvent 
      être commises des erreurs : on peut prendre les gens à rebrousse poils, 
      aller trop vite, et connaître ce qui s'est passé dans d'autres structures. 
        
      Comment 
      allez-vous préparer votre successeur ?  
      En ce qui concerne la Biennale de la danse, j'ai proposé de faire les 
      biennales 2006 et 2008 seul avec mon équipe. La Biennale 2010 devra être 
      préparée avec mon successeur. On ne va pas le recevoir au mois de 
      septembre 2010 et lui offrir comme cadeau d'arrivée un bébé que lui même 
      n'a pas conçu. 
        
      Donc ça lui donne 2 ans. 
      Plus ou moins. Et 
      pour la Maison de la Danse, je dirais là aussi qu'il faudra préparer la 
      saison 2010-2011 avec lui, afin qu'il ne soit pas comme cela arrive 
      parfois ailleurs, confronté à une saison qu'il n'assume pas. Mais 
      attention à des ruptures qui peuvent être trop brutales. C'est peut être 
      ce qui s'est passé avec le Théâtre des Célestins, que je soutiens 
      véritablement, la rupture a peut être été un peu trop rapide. 
        
      Votre vie publique est une succession de réussites. Cela suffit-il à votre 
      bonheur ?
      Je ne dirais pas que cela a suffit mais 
      cela a remplacé : c'est évident j'ai sacrifié ma vie personnelle non pas à 
      la vie publique mais à mon métier. Ce n'est pas la vie publique, c'est mon 
      métier qui m'a mangé, c'est la recherche des rencontres, des artistes, 
      c'est le désir de toujours mieux faire dans ce domaine... Certaines 
      personnes ont la chance de pouvoir concilier les deux. Il y a de très 
      grandes réussites qui sont des réussites à deux, je vais vous citer un 
      exemple, parce que je les ai retrouvé à Tunis il n'y a pas très longtemps 
      et cela m'a rappelé de très jolis souvenirs quand ils ont démarré dans une 
      toute petite boutique de la rue Mercière : Lolita Lempicka et son mari. Je 
      trouve que c'est une réussite magnifique. Aujourd'hui, ils ont quatre 
      filles, les quatre sont stylistes : bravo !! Superbe histoire.
        
      Votre plus fort regret n'est-il pas de ne pas avoir d'enfant, pour 
      transmettre tout ce que vous avez vu, connu et appris...
      Même si j'ai pensé à un certain moment à la paternité ou à l'adoption ce 
      n'est pas pour moi l'essentiel de ma réflexion parce que je crois que l'on 
      peut transmettre à d'autres qu'à ses enfants. On peut considérer certains 
      êtres presque comme ses enfants. 
        
      Vous pensez à quelqu'un en particulier ?Je 
      pense à plusieurs personnes. Je pense professionnellement à quelques 
      personnes qui m'entourent et à qui j'ai vraiment envie de transmettre un 
      certain nombre de choses. Mais la situation est complètement différente 
      aujourd'hui, puisque aujourd'hui et depuis peu de temps j'ai la chance 
      d'avoir à la fois la réussite publique et le bonheur en privé. Donc tout 
      vient à qui sait attendre.
         
      Suite de l'interview
      
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