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      En juin 2002, le 
      journal Lyon Mag fait votre coming-out dans un dossier intitulé « le vrai 
      pouvoir des homosexuels à Lyon ». Vous en avez été profondément affecté...
       
      J'aurais pu leur faire un procès et je l'aurais gagné car il y avait une 
      atteinte grave à la vie privée. Je ne l'ai pas fait car cela n'aurai servi 
      à rien, j'ai simplement répondu dans un courrier que j'avais eu la très 
      grande chance de vivre ma vie en toute quiétude pendant des années avec 
      pudeur et discrétion et que tout ceci avait été détruit en quelques 
      minutes. Imbécile. Ce silence était d'abord du respect pour mes parents 
      tout simplement parce que ce sujet n'a quasiment jamais été évoqué avec 
      eux. A partir du moment où mes parents sont décédés, j'ai retrouvé une 
      très grande liberté et j'aurais préféré dire quelque chose moi-même. Il 
      n'y avait aucun souci pour moi, simplement je n'avais pas envie de lire ça 
      dans un magazine et surtout pas dans Lyon Mag. 
        
      Vous aviez choisi de rester discret à ce sujet. Vous n'êtes pas le genre à 
      défiler torse nu sur un char de la Gay Pride...
      Non, parce que ça ne serait pas forcément exceptionnel, il y en a qui font 
      ça beaucoup mieux que moi. Je préfère accompagner un certain nombre de 
      combats, j'ai toujours été présent autour d'un certain nombre 
      d'associations de lutte contre le sida, pendant de très longues années 
      donc déjà ça induisait quelque chose, il ne faut pas se le cacher. Cet 
      engagement là me paraissait plus fort, mais je respecte tout à fait 
      d'autres engagements dans ce domaine, mais vraiment je pense que cela 
      appartient à chacun d'entre nous. 
        
      Quand les Lyonnais vont s'encanailler à Paris en TGV, vous vous envolez 
      pour Rio de Janeiro. C'est plus exotique et plus show ?
      (Rires) Mais 
      je n'y vais pas pour m'encanailler. J'y vais parce que j'aime ce pays, 
      j'aime les gens. Au Brésil, il y a une chaleur particulière, une 
      générosité et surtout un optimisme qui pour moi est absolument essentiel 
      et qui correspond à ma nature et à ma vie. Et il se trouve que c'est au 
      Brésil que j'ai retrouvé après des années le Grand Amour. Et donc je suis 
      fou de joie. J'aurais été très heureux de rencontrer quelqu'un à Lyon, je 
      l'ai cherché et je n'ai pas trouvé. 
        
      Comptez-vous présenter aux Lyonnais ce grand amour ? 
      Je n'ai pas à le 
      présenter. Simplement ce soir, je ne suis pas venu seul. Lorsque j'irai 
      au  bal « La Belle et la Bête » je n'irai pas seul. Je n'ai pas à le 
      présenter et j'ai surtout à respecter sa vie privée. Ce soir je suis votre 
      invité : j'ai demandé à Marcos s'il voulait m'accompagner, et il a dit « oui », 
      et il est là. Et cela suffit, on ne va pas non plus monter sur un char. 
      Tous mes amis, tous ceux qui travaillent avec moi le connaissent. Et sont 
      heureux. 
        
      Ce faisant vous faites une grave 
      infidélité à la Grèce, votre première terre d'élection...
      J'ai été 
      passionnément amoureux de la Grèce, du pays et pas des Grecs. Moi ce que 
      j'aime dans la Grèce, c'est la mer translucide, les couchers de soleil, 
      une petite tequila sunrise en regardant la mer à Mykonos et ce n'est pas 
      aller traîner du côté de la cathédrale pour ceux qui connaissent (rires)... 
        
      Il n'y a pas que vis à vis de Mykonos que vous n'êtes pas fidèle... 
      Je suis très fidèle 
      dans la vie ! 
       
      Amoureusement parlant, vous n'avez jamais été fidèle ?
      J'ai été très fidèle 
      aux gens que j'ai aimés, toujours. Mais quand il n'y a personne, on n'est 
      pas infidèle. On cherche. Quand on aime les êtres, les gens, et bien on 
      cherche sa moitié d'orange.  
        
      Il est de 
      notoriété publique que vous avez, en amour, un gros appétit... Quand vous 
      n'êtes pas au régime, bien sûr ! 
      Alors, un : je suis 
      extrêmement gourmand et gourmet dans la vie, donc c'est ça mon problème de 
      kilos : je ne peux pas résister à l'attrait d'un dessert, voilà. Et dans 
      la vie j'ai toujours été comme cela aussi, et j'ai eu la chance de vivre 
      dans un monde où j'ai côtoyé des gens exceptionnels. J'ai toujours été à 
      la recherche de la beauté, du talent, de la gentillesse, de 
      l'intelligence... Et quand vous avez la chance de tout trouver dans la 
      même personne, alors vous n'espérez qu'une chose c'est que cette personne 
      va rester à vos côtés pendant très longtemps. Un gros appétit peut-être, 
      mais je peux vous dire que j'ai été au régime sec pendant très très 
      longtemps (rires). 
        
      Vous souhaitez prendre votre retraite au Brésil. Qu'allez-vous chercher si 
      loin que vous ne trouvez plus à Lyon ?Je suis déjà installé au Brésil. J'ai mon 
      appartement, et ce qui est drôle c'est que pour un lyonnais, du signe du 
      lion et j'ai trouvé la place « Rocha Leao », 
      il fallait le faire quand même. Donc je suis installé, j'ai mon 
      appartement à Copacabana, j'ai mon jardin qui pousse, mes petits palmiers, 
      mes petits bananiers. Je n'ai pas prévu de vivre au Brésil toute l'année, 
      j'ai prévu de vivre six mois au Brésil et six mois en France. Tout 
      simplement parce que je ne veux plus d'hiver. Je ne supporte plus ni les 
      grincheux, ni les rouspéteurs permanents.
 
      Suite de l'interview
      
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