Semaine
du 5 juin 2000
Je
vous racontais, la semaine dernière, ma surprise d'apercevoir, sortant de
l'Hôtel de Ville, Eric Thouvenel, bras dessus bras dessous
avec le revenant Alain Chaboud, l'éditeur favori de l'ex-CDS. Je
n'avais pas tout vu. Bis repetita en effet, puisqu'on pouvait croiser ces
jours-ci le même Chaboud, avec l'ineffable Christophe Noël, en
charge de la communication du Conseil Général et, je vous le donne en
mille, le grand Roger Fenech, l'ex-"parrain" lyonnais du
CDS. Comme quoi, les grandes manuvres sont amorcées et l'on peut
imaginer que si ces braves gens se rencontrent, c'est bien pour mettre en
place la communication de l'actuel Président du Conseil Général. Une communication
bien mal engagée, puisque le "politique-people" lyonnais se répand
en commentaires malveillants repris autour des zincs : "Il n'a
aucune vision pour Lyon, il n'a pas de projet... Pire, il n'a pas vraiment
envie d'y aller. Il est prêt à s'effacer pour Anne-Marie...". Départ
raté ! Il faut dire que la communication n'a jamais été le fort de
Michel Mercier. Heureusement, il va pouvoir s'appuyer sur ces
hommes de demain (et d'hier) cités plus haut. Ils s'y connaissent
pour faire gagner leurs candidats. A ce propos, permettez-moi de vous
narrer une anecdote croustillante. C'était, il y a longtemps, un soir précédant
les élections. Le dîner était présidé par Charles Béraudier.
Etaient conviés moult notables et quelques "porteurs de
valises". L'ambiance était détendue. Et chacun s'employait à faire
rire l'assemblée. Je me souviens que Roger Fenech, avec la faconde
de Roger Hanin, remporta un grand succès lorsqu'il expliqua
comment certains de ses amis biffaient les bulletins de vote au moment du
dépouillement - les transformant ainsi en bulletins nuls - grâce à la
pose astucieuse d'une mine de crayon incrustée sous l'ongle de l'index.
Chacun de s'esclaffer du bon tour joué aux adversaires de l'époque. Il
ne fallait pas s'indigner ; c'était, paraît-il, les murs d'une époque
révolue.
C'est,
je crois, depuis cette soirée qu'il m'arrive de douter de la démocratie.
Vu
sur TLM, Henry Chabert interviewé par une journaliste de RTL
dont j'ai - heureusement pour elle - oublié le nom. Le pauvre ! Il a beau
faire, il a beau dire, on le sent plus qu'inquiet. Presque atterré. Mais
peut-être cet abattement ne provenait-il pas de ses ennuis judiciaires
mais plutôt des questions honteusement stupides de la journaliste qui,
manifestement, ne connaissait rien aux dossiers qu'elle évoquait. Au
point qu'on en venait à regretter Denis de Montgolfier. Au moins y
avait-il de l'impertinence naïve dans ses questions et de l'inconscience
un peu suicidaire dans sa constance à ne jamais "lâcher le
morceau".
Dites,
Monsieur Baixe, vous ne pourriez pas nous choisir de meilleurs
"intervieweurs" ? On avait dû déjà subir, il y a peu, ce
pauvre Fromentin, du Journal du Dimanche, toujours aussi
approximatif et verbeux.
Quant
à Chaslot qui, cette semaine, essayait de tenir tête à l'Etienne
du même nom (surnommé le "Vert solitaire" par ses amis),
il était paralysé par le trac (ou l'amitié) et n'a jamais su retrouver
ses mots pour déstabiliser celui qui ne réussira sans doute pas être Tête
de liste sur Lyon.
Je
suis allé faire un saut au champ de courses de Parilly où j'ai pu
constater qu'à défaut de se rendre à Roland Garros, réservé à nos élites
gouvernementales, nos élus locaux se sont payés du bon temps en
assistant au grand Prix du Conseil Général. Michel Mercier
recevait et en profitait pour "conciliabuler" avec les nombreux
chevaux de retour qui rêvent de prendre part à la course et, si
possible, d'être classés. Il y avait pourtant peu de pur-sang autour du
Président du Conseil Général ; en les voyant, on ne pensait pas
tellement aux champs de courses mais plutôt aux abattoirs où jadis on
achevait bien les chevaux.
Le
vainqueur de la deuxième course s'appelait "Le Diabolique" et
terminait juste devant "Out of control". Christian, pourquoi tu
tousses ?
Dernière
anecdote de la semaine : en rentrant de Paris par le TGV (j'étais allé
voir deux spectacles formidables dont je vous parlerai la semaine
prochaine, si j'ai un peu de place), dimanche en fin d'après-midi, j'ai
eu la surprise de voir exploser la fenêtre située à un mètre de moi.
Un caillou ? Les vibrations ? La trop grande vitesse ? Chacun
s'interrogeait. Le contrôleur nous livra son diagnostic : "Une
balle ! Ça arrive quelquefois !".
Ah
bon ! On n'en parle pourtant jamais. Heureusement que je ne suis pas
parano. J'en viendrais à croire qu'une de mes têtes de turcs aurait pu
prendre le mors aux dents pour se transformer en tueur isolé assoiffé de
vengeance.
Je
croise quand même les doigts à tout hasard pour que mes victimes aient
le sens de l'humour. On ne sait jamais.