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19 novembre 2001

 

Damien Gateau : « Dans les milieux bourgeois, il est de bon ton de critiquer le Beaujolais ! »

 

 

A 34 ans tout juste, Damien Gateau, passionné de vins et de gastronomie, a le physique de l'emploi ! Tout en rondeur ! Cet illustre rejeton de la bonne société lyonnaise est, depuis deux ans, le sommelier de la cave Malleval, rue Emile zola. Et nous donne, à ce titre, son avis sur le Beaujolais nouveau.

 

Les fêtes du Beaujolais font déjà partie du passé. Rendez-vous l'an prochain ?

Je trouve en effet dommage de limiter la consommation du Beaujolais à trois jours pendant le mois de novembre. Le Beaujolais, ça doit se boire toute l'année.

 

Comment est-il cette année ?

Bon comme chaque année !... (rires) C'est une année marquée par l'acidité. Avec un manque de chair, perceptible dans la production des vignerons qui n'ont pas su bien le travailler.

 

Le Beaujolais nouveau est-il encore un produit du terroir ou un produit marketing ?

Le primeur est un produit marketing. Il y a 50 ans, ça a fait connaître le Beaujolais dans le monde entier. Depuis, il y a eu trop de produits galvaudés par des arômes artificiels (banane et bonbons anglais).

 

Cela peut-il expliquer la désaffection des Lyonnais à son encontre ?

Pas uniquement ! C'est également par snobisme, qu'on le boude. Dans les milieux bourgeois, il est de bon ton de critiquer le Beaujolais. Et c'est un paradoxe amusant, car il faut savoir que les bonnes familles lyonnaises ont toutes des alliances beaujolaises ou au moins leurs entrées dans le terroir...

 

Vous-même, excepté la période de novembre, en proposez-vous à vos clients ?

Un exemple précis qui se répète assez souvent : un couple passe à la boutique et me demande de l'orienter vers un vin léger. Si je propose du Beaujolais, je me heurte le plus souvent à un refus. Alors je fais une contre-proposition sur un Fleury ou encore un Morgon... et là ça passe comme par enchantement !... (rires). C'est la preuve qu'on associe trop souvent le Beaujolais primeur et le Beaujolais.

 

De ce fait, le Beaujolais est-il en perdition ?

Bien au contraire. Il y a une véritable prise de conscience chez les producteurs, grâce à des maisons comme Lapierre, Metras ou encore Charmette, et chez le consommateur qui apprend à découvrir les 10 crus du Beaujolais et les Beaujolais Village.

 

Le Beaujolais cartonne à l'étranger, notamment en Asie. Quel son avenir à Lyon ?

Je prends le pari que, d'ici deux ans, le Beaujolais redeviendra à la mode et remplacera le pot de Côtes dans nos bistrots !
 


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A suivre, 31 Galliano en herbe au Trophée de la mode...

 

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