Les dessous de la grève à TLM

Pour la première fois de son histoire, TLM a
connu vendredi dernier un arrêt de travail suivi
par plus de la moitié du personnel. En décidant
de laisser les téléspectateurs devant la mire,
les salariés grévistes en ont-ils profité pour s'octroyer
un week-end de trois jours...
Un
écran noir qui fait face aux nuits blanches du
patron du Progrès - propriétaire de la
chaîne - las de voir les pertes endémiques de sa
filiale télé (-14 MF cette année) perdurer.
Seule solution pour endiguer les pertes :
l'augmentation du chiffre d'affaires liée à
l'arrivée tant espérée de la publicité nationale
par le biais d'un GIE télé (comme il en existe
un pour les radios libres). Un horizon encore
lointain tant qu'on comptera les télés locales
sur les doigts d'une seule main.
En attendant, il va falloir se serrer la
ceinture. Une perspective qui n'enchante guère
des salariés à qui on a laissé croire depuis dix
ans qu'ils travaillaient à France Télévision.
Tous déficits dehors en quelque sorte. C'est en
apprenant les projets de restructuration de leur
actionnaire, que les salariés de TLM ont
décidé de passer à l'offensive. En déposant un
préavis de grève. Le nouveau PDG du Progrès
Christian Coustal s'est déplacé jeudi
dans les locaux de la chaîne pour rencontrer les
représentants du personnel. Confirmant les
projets de suppression de certains postes sans
licenciements secs.
Fers
de lance de la contestation, les journalistes
Fabrice Cagnin, Stéphane Cayrol et
Nicolas Didelle ont entraîné dans leur
sillage 30 des 51 salariés de l'antenne. La
chaîne a tourné au ralenti vendredi.
Seul
journaliste non gréviste, Franck Nicolas
n'a pas eu peur de passer pour le fayot de
service. C'est lui qui s'est chargé d' effectuer
tous les reportages du mini-journal du soir
présenté par Gérald Bouchon,
rédacteur en Chef de la chaîne (ci-dessus). Les
grévistes - réunis en assemblée générale - ont
fait acte de présence toute la journée et
n'auraient donc pas profité de l'occasion pour
s'octroyer un week-end de trois jours.
Mais même si TLM rime avec TCL, on
est loin des actions musclées habituellement de
mise avec les gros bras (sans cervelle) de la
CGT. Pas de piquets de grève devant l'entrée...
Les non grévistes - plutôt profil bas - ont pu
vaquer à leurs occupations en toute
tranquillité. Au final, les téléspectateurs
n'ont guère eu à souffrir de ce mouvement
d'humeur. Ils n'ont pas raté grand chose (si ce
n'est les habituelles redifs). Avec France 3
également à l'arrêt, ils ont déjà pris leurs
habitudes ailleurs (chez M6, on se frotte
les mains, paraît-il...)
La menace d'un écran noir à répétition
fera-t-elle reculer la direction du Progrès ?
Rien n'est moins sûr.
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