|   Deux
                                guides, deux mesures !    Dans
                                la région lyonnaise, on connaissait déjà la
                                rivalité Blanc-Bocuse. Mais les récentes récompenses
                                décernées par les guides gastronomiques ont
                                mis en exergue une réalité peu appétissante :
                                entre les chefs et les éditeurs, jamais les
                                conflits d'intérêt n'ont été aussi
                                flagrants !    Paris,
                                Jeudi 14 février. Nicolas Le Bec vient
                                d'être distingué par le Gault et Millau
                                « meilleur cuisinier de l'année ».
                                Une récompense excep-tionnelle pour ce jeune
                                chef de seulement 29 ans (voir  portrait).
   
                                Et un coup de projecteur supplémentaire sur
                                Lyon, capitale de la gastronomie. En résumé,
                                un bonne opération pour l'ensemble de la
                                profession. Ce postulat posé, on aurait pu légitimement
                                penser que cette distinction réjouirait ses
                                nombreux aînés étoilés. Qui se
                                manifesteraient auprès de lui par fax ou par téléphone...   Que
                                nenni ! « Seul Georges Blanc
                                est venu me féliciter après la cérémonie à
                                Paris. Quant au téléphone, je n'ai entendu
                                que la voix de Philippe Gauvreau (La
                                Rotonde NDLR). Je pense que Paul Bocuse
                                ne l'a pas accepté. J'ai 29 ans, lui 78.
                                S'il estime que je le dérange, c'est petit ! »
                                déplore Nicolas.  
                                
                                 
                                 A
                                quelques kilo-mètres de là, Jean-Christophe
                                Ansanay n'a pas les mêmes soucis. Sa
                                seconde étoile a été unanimement saluée par
                                les médias et par les professionnels. Tout le
                                gratin de la restauration (ci-contre Philippe
                                Jocteur et Renée Richard) s'est
                                manifesté auprès du jeune chef de l'Auberge
                                de l'île pour lui prodiguer moult félicitations.
                                Alors comment expliquer cette différence de
                                traitement ?  
                                
                                 La
                                réponse, claire comme de l'eau de roche, nous
                                est fournie par Pierre Orsi :
                                « Pour moi, il n'y a qu'un guide
                                gastronomique, c'est le Michelin ! »
                                Selon lui, cette appréciation est partagée par
                                l'ensemble de ses confrères. Le Gault et
                                Millau, qui bénéficie pourtant auprès du
                                grand public d'une notoriété certaine, a peu
                                de partisans chez les pro de la place de Lyon.
                                Voilà pourquoi Nicolas Le Bec n'a pas reçu
                                l'hommage auquel il pouvait prétendre.
                                Certains chefs soupçonnent même le concurrent
                                du Guide Rouge d'avoir joué une carte
                                politique en récompensant ce jeune chef associé
                                à la Compagnie des Hôtels de Montagne.
                                Le groupe de Jean-Louis Sibuet est en
                                effet connu pour son « indifférence »
                                vis à vis du bibendum...  
                                
                                 « Tout
                                ce-ci n'enlève rien aux qualités
                                professionnelles de Nicolas Le Bec ! »
                                s'empresse d'ajouter Pierre Orsi avec son
                                enthousiasme habituel. « C'est un
                                jeune prometteur et certainement un futur étoilé ! »
                                     A 
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