Personnalités
lyonnaises
Stéphane Duchêne - Acide de mai 2003
Lopez
personne

Il est Lyonnais et animateur télé (Comme au Cinéma sur
France 2, J'y étais sur Match TV). Il porte le même nom que Jennifer Lopez
et tutoie Richard Berry. En gros, Frédéric Lopez a tout pour plaire : une
bonne situation, un appart' feng shui en plein Paris et une belle bagnole.
Et ça, pour les Lyonnais, c'est total respect. Il se pourrait pourtant,
d'après nos sources, que le Lyonnais célèbre de ce début de siècle soit
l'animateur télé le plus nul de sa génération. Une sorte de superpeople
sur-coté à la cervelle de poulet. Question : que peut-on attendre d'une ville qui vénère
Frédéric Lopez ? Réponse : rien.
La une de Lyon People, de nombreux articles dans la
presse lyonnaise, une interview complaisante dans Lyon Mag' -
jusque-là, seul l'Abbé Pierre avait pu réaliser un tel prodige - ,
Frédéric Lopez, dit « Fré Lo », est sur toutes les lèvres, sur toutes les
pages - même les nôtres, c'est la preuve. Tout le microcosme l'envie car
il est le Lyonnais qui a réussi. Il est intéressant ici de s'arrêter
quelques instants afin de constater ensemble à quel point les Lyonnais
sont admiratifs de ceux d'entre eux qui ont réussi à briller à Paris et
ont la gentillesse de revenir faire coucou une fois l'an. Ils les
accueillent fébriles sur le quai de la gare ou sur TLM en demandant : « Alors,
c'est cool Paris ? Et les Champs-Elysées ? Elle est comment Catherine
Deneuve ? » Elle a grossi, au cas où vous n'auriez pas remarqué.
Mais d'où vient que Lyon voue une telle admiration à cet
ancien animateur de TLM ? C'est un prodigieux mystère. Et c'est
sacrément inquiétant. A Acide, nous y voyons un puissant symbole de
décadence lyonnaise. Le signe que la capitale des Gaules n'a tellement
rien à se mettre sous la dent - avec une Carole Dufour et une
Caroline Collomb, de nos jours, on ne va pas bien loin - que faute de
grives elle se voit contrainte de se gaver des exploits de ce gros merle
cathodique.
Un parcours fulgurant
Certes, dans la vie de tous les jours Fré Lo est
certainement un excellent compagnon : aimable et affectueux, et nul doute
que son il humide émeut les vieilles personnes. Mais comme animateur
télé, les Lyonnais savent-ils vraiment à qui ils ont affaire ? Pour mieux comprendre, recomposons son parcours selon la
« Méthode Laurent Boyer ». Un parcours qui a de quoi impressionner tant il
est fulgurant et incubateur de jalousie.
Notre homme débute sur Autoroute info où il rend compte de
la circulation, des rêves pleins la tête. Autant dire qu'au départ c'est
pas gagné pour secouer la pogne à Berry ou taper la bise à Binoche. Pour
Fré Lo c'est même carrément le désarroi. En mai 2002, dans une interview à
Lyon People, il décrivait ces mois de détresse, coincé au péage de l'A
40 : « il n'y avait même pas d'accidents, c'était horrible, il ne se
passait rien ». Même pas un Fernand Blanc pour égayer la journée.
L'angoisse.
Puis, alors qu'il n'avait jamais fait de télé, surgit TLM,
où le jeune Frédéric prend son élan tout en rêvant de Dominique Cantien
(la productrice qui a lancé Nagui et Dechavanne, les modèles de Fré Lo).
On peut dire ce qu'on veut sur TLM, cette chaîne a quelque chose de
fascinant, tant elle a enfanté de futures stars du petit écran, que du
lourd : Valérie Pérez de Stade 2, Yves Calvi de la Cinquième et dans une
moindre mesure Nadjette Maouche (France 3) et Sophie Jovillard (idem) dont
l'auteur de ces lignes tient à déclarer publiquement l'amour qu'il lui
voue depuis l'automne 1995 ; écris-moi Sophie, nous pourrions être si
heureux. Il n'y a guère que Ludovic Vilain pour n'avoir pas percé, tel un
panaris bien mûr. Ou Régis Guillet pour être passé d'une chaîne nationale
(L'Equipe TV) à TLM. Quant à Jean-Pierre Vacher, nul doute que quand
Jean-Pierre Gaillard prendra sa retraite, il sera là pour poursuivre cette
uvre monumentale à la gloire du Marché. (...)
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A
suivre, Une Foire de Lyon un peu foirée...
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