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11 février 2002

 

Un Bal masqué très privé...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Edith Ferry

 

Brocart, velours, rubans, dentelles, robe à panier ; justaucorps, gilets, culottes courtes ; bas de soies ; perruque à la Fontange ou aux ailes de pigeon ; polichinelle, arlequin, colombine : Réveillez-vous ! Voici plusieurs semaines que quelques privilégiés, à travers l'univers, ont reçu une lettre, frappée aux Armes des souverains napolitains. Et il est grand temps de se préparer !

 

Ce dernier bal masqué lyonnais, donné par la même famille lyonnaise depuis plus de sept cents ans, aura pour thème Naples en 1722 : réception dans les salons royaux puis mascarades à la taverne de Pepe le pêcheur de Corail. Même si je ne puis vous dévoiler le mystérieux lieu qui accueillera, encore cette année, ces festivités, sachez qu'il a toutes les qualités, la place et la beauté nécessaires pour accueillir le Palais et la taverne.

 

Mais Edith Ferry, votre reporter de choc, a souhaité vous dévoiler quelques pans de cette prochaine soirée avant de vous faire découvrir (en catimini, le mois prochain) les visages connus sous les masques italiens.

 

 

Pourquoi, cette année, le thème du bal est-il Naples ?

 

Naples est une des rares villes où  châteaux et palais grandioses alternent avec des ruelles populaires. Naples n'est pas seulement une ville où le passé a laissé d'étonnants vestiges, il s'agit d'un lieu, où la rue est un véritable théâtre du quotidien. Pour un bal costumé, il s'agit d'un choix de rêve. Mais quel costume choisir ? Peuple ou Cour. A parier, qu'il y aura plus de reines et autres duchesses que de pêcheurs d'éponge !

 

Mais au fait, comment s'habillait-on en 1722 à Napoli ?

 

A la manière de Paris, tant la mode française était prisée. Et cette période est celle de la joie de vivre et d'un changement de style de vie, après les tristes dernières années du règne de Louis XIV. Oublier le cérémonial, vive la frivolité !

 

Le costume masculin s'étrécit, le justaucorps n'est presque plus boutonné, le col de la chemise, la fente du gilet et les extrémités des manches sont ornées de dentelle. Les chaussures deviennent plus fines, mais n'ont pas encore les boucles. Par contre, les talons se portent toujours peints en rouge afin que, même de dos, tout le monde sache, du premier coup d'œil, que vous n'êtes pas le dernier des ploucs !

 

Le volume des perruques diminue, leurs couleurs deviennent moins agressives. De rouge qu'elles étaient, elles deviennent blanches et poudrées. Mais, ne croyez pas que la mode des perruques étaient le seul souci des « dandys ». Non ! Car en 1725, les évêques demandèrent très humblement au saint Père s'ils pouvaient lire la messe en perruque... C'était beaucoup plus chic !

 

Quant au chapeau, pour ne pas déranger l'agencement des boucles blanches poudrées, il en profita pour se transformer. Clic-clac :  deux pointes à chaque extrémité et: il devint chapeau claque afin de se ranger dans la poche.

 

Et nous, les femmes ?

 

Et bien, notre silhouette se transforma. Pour le plus grand plaisir de nos chevaliers servants, notre décolleté devint beaucoup plus important que du temps de Louis XIV ; la taille fut affinée, car légèrement lacée sur le devant et les dimensions des jupes à cerceaux encore portables, car pas encore trop grandes.

 

Les jupes étaient tendues sur des fanons de baleine. Mais ils étaient tellement demandés, que la Hollande créa, en 1722, une compagnie de baleiniers, constituée de milliers de marins, afin de pouvoir répondre à la demande croissante de ces fanons nécessaires à la production de jupes à baleines appelés paniers.

 

Quant à la perruque, elle s'assagit et devint blanche et poudrée avant de connaître les vertigineuses et extravagantes hauteurs de la fin du siècle. Des fleurs, des rubans ou des dentelles l'agrémentaient.

 

Et la cuisine napolitaine en 1722 ?

 

Au fait, à votre avis, les spaghettis sont-ils chinois ou napolitains ? Certainement napolitain, car n'est ce pas à la cour de Ferdinand II de Naples que Gennaro Spadacini inventa expressément, pour les spaghettis, la fourchette à quatre dents ?

 

Et la pizza ?

 

Nul ne sait si elle y est née, mais il est certain que la pizza y a grandi et que c'est de Napoli qu'elle est partie à la conquête du monde. La célèbre Margarita, aux couleurs de l'Italie (tomates, mozzarella et basilic) fut créée par les Napolitains en l'honneur de la reine Marguerite de Savoie. D'ailleurs, une vraie Margarita ne peut être faite qu'avec de la mozzarella de lait de bufflonne (autre spécialité de la région de Naples) et cuite au feu de bois...

 

Alors...

 

Dans tous les cas, à minuit sonnant, le bal sera ouvert par la Princesse de Bourbon Naples et le Duc de Bénévent... Les vrais ! Mais comment seront-ils costumés ? Va savoir...

 

Promis, je vous le raconterai...

 

Pour visionner les photos du bal masqué de l'an de grâce 2001, cliquez ici
 


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A suivre, La guerre des nerfs...

 

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