Jacques
      Haffner :  Pourquoi j'ai pété les plombs !
        
       
       
        
      Novembre
      2000, quai Saint Antoine. Les élégantes en quête d'ornementation
      florale, se rendant comme à leur habitude dans l'antre de Jacques
      Haffner, trouvent portes closes. Le fleuriste homosexuel, chouchou de la
      jet lyonnaise, est porté pâle. Les bruits les plus fous courent la
      ville. Revenu dans le monde des vivants, tranquillement attablé à la
      terrasse du Grenette, Jacques nous explique le trou noir qu'il a traversé... 
        
      Jacques,
      bonjour. En novembre dernier, vous disparaissez brusquement de la
      circulation. Que s'est-il passé à ce moment-là ? 
      J'ai
      pété les plombs, tout simplement. Je me droguais un peu trop et j'ai déposé
      le bilan de ma société. J'ai disparu un mois et demi. 
        
      Pour
      reprendre les faits chronologiquement, c'est à la suite d'un contrôle
      fiscal que vous avez disjoncté. 
      C'est
      exactement ça. La boutique a été fermée. Mais depuis, elle a pu renaître
      de ses cendres grâce à Jean-Claude Michel, président du groupe  Norbert
      Dentressangle, à qui elle appartient désormais. 
        
       Tout
      le monde s'est  ému  de votre disparition. Où était
      Jacques pendant cette période ? 
      Jacques
      a été interné une semaine au Vinatier et ensuite il est allé se
      reposer chez sa grande copine Claude Clevenot à Juliénas, qui est une
      amie merveilleuse. Puis dans la foulée, direction Marrakech. 
        
      Pendant
      la fermeture, les rumeurs les plus folles ont couru à votre sujet...
      On
      a tout entendu... Des gens ont même raconté que j'étais en prison
      pour pédophilie ! 
        
      Comment
      avez-vous surmonté tout ça ? Avez-vous été touché moralement
      parlant ? 
      C'est
      assez surprenant au début. Je n'y croyais pas. J'étais en train de
      me reposer à Marrakech quand on m'a appelé pour me dire qu'on
      racontait à Lyon que je venais d être incarcéré. Sur le
      moment, tu te dis que c'est une blague et puis en rentrant sur Lyon, ça
      continue... Finalement, c'est une grande leçon de vie ! 
        
      Par
      contre vous avez eu aussi de bonnes surprises...
      Tout
      à fait. J'ai reçu beaucoup de marques d'affection et de soutien. Les
      soi-disant bons  bourges  coincés, qu'on dit toujours
      très coincés à Lyon, sont ceux qui, finalement, se sont révélés les
      plus fidèles et les plus discrets.  
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