| 
                                  
                                Georges
                                Duboeuf, pape en Beaujolais 
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                  
                                
                                 
                                De
                                notre correspondante Nathaly Mermet 
                                 
                                « On
                                ne vivote pas, dans le négoce de chez nous, on
                                perce ou on s'efface » écrivait le pape
                                du Beaujolais himself en préface du livre d'Henri
                                Elwing, « Beaujolais, vin du citoyen ».
                                Et on peut le dire, plus qu'une percée,
                                c'est une véritable réussite qu'a réalisé
                                Georges Duboeuf, en devenant aujourd'hui
                                l'un des symboles du Beaujolais. 
                                  
                                 Né
                                mâconnais dans une famille de vignerons de père
                                en fils depuis 4 siècles, marié beaujolais et
                                devenu courtier, puis façonnier embouteilleur,
                                il fut intronisé par les plus grands Saints de
                                Bouffe - parmi lesquels Saint-Bocuse -. Ce, à
                                l'aube de sa carrière, véritablement initiée
                                en 1964 avec la création de sa société, Les
                                Vins Geoges Duboeuf. Figurant au top des négociants
                                du Beaujolais depuis plus de 30 ans, son label
                                trône désormais sur les plus grandes tables de
                                la gastronomie : adopté par d'éminents
                                chefs devenus ses amis et propulseurs de sa
                                notoriété - citons Bocuse, Troisgros,
                                Point, Livet - ... ou mieux encore
                                sa famille ! n'en citons qu'un :
                                Jean-Paul Lacombe devenu son gendre en
                                épousant Fabienne son aînée. 
                                  
                                Depuis,
                                120 pays conquis, quelques 600 fidèles dévoués
                                à la cause Duboeuf de par le monde. Et surtout
                                des souvenirs plein la tête, jusqu'au sommet
                                de l'ex-jumelle new-yorkaise, où fut une année
                                tournée à l'occasion de la sortie du
                                Beaujolais nouveau, une prestigieuse émission
                                TV par une équipe américaine. Et les fêtes
                                n'ont pas de prix... ou plutôt elles en ont
                                un ! Comme celui des près de 2 millions de
                                francs - un budget partagé en 3 entre le
                                Hameau et les côtes Est et Ouest des USA - pour
                                la grandiose opération du nouveau Millénaire :
                                2 jours de retransmission TV satellite en
                                direct-live du Beaujolais avec 60 vignerons, 20
                                journalistes américains, une tripotée
                                d'agents du monde entier et des célébrités
                                de France et de Navarre, assortis d'un enchaîné
                                de réceptions toutes plus grandioses les unes
                                que les autres à la Mairie de Lyon et ailleurs. 
                                  
                                 Orphelin
                                de son père dès l'âge de 2 ans, à
                                l'adolescence il ne se voyait pas du tout
                                entrer dans la tradition familiale vinicole.
                                « Au départ, j'aurais voulu être un
                                sportif » évoque t-il se rappelant
                                son stage au CREPS de Voiron en Isère.
                                D'ailleurs, s'il n'en a pas fait sa
                                profession, sa ligne svelte qui à 68 ans lui en
                                fait paraître 20 de moins, démontre bien que
                                l'association ski-natation-vélo-golf a porté
                                ses fruits, ne fussent-ils du raisin. Rappelé dès
                                18 ans par la passion de la vigne et du vin vers
                                les terres beaujolaises, il abandonne définitivement
                                et sans regret l'option d'une vie parisienne
                                qu'il avait a peine effleurée. 
                                  
                                Revenu
                                vinifier au pays aux côtés de son frère et de
                                la famille entière, rapidement il veut plus,
                                plus grand et plus d'argent. A 12 ans déjà,
                                à l'école communale il disait, paraît-il,
                                vouloir vivre au Canada... certainement d'emblée
                                révélateur de son goût pour les espaces
                                sur-dimensionnés ! Et signe du destin,
                                c'est d'ailleurs vers cette vaste contrée
                                que ce fera sa première exportation. Au même
                                âge, il se serait aussi réalisé dans son
                                « coin refuge » un petit village
                                miniature... dans une mise en scène qui aurait
                                préfiguré son fameux « Hameau du Vin »
                                entré aujourd'hui dans le palmarès des
                                visites culturelles de la région. 
                                  
                                 Bref,
                                c'est ce que l'on pouvait d'ores et déjà
                                appeler « ambition ». Aussi décidait
                                t-il très vite, dès 1953, de se lancer dans la
                                mise en bouteille, et s'impliquer aussitôt
                                dans la commercialisation directe. Une belle
                                affaire qui a grandi grandi, qui fonctionne
                                maintenant avec 400 vignerons et 15 coopératives
                                et dans laquelle l'a rejoint son fils Franck,
                                déjà plus que bien impliqué et destiné à
                                reprendre le flambeau...Vas-y Franky ! 
                                  
                                  
                                La
                                belle marche des affaires n'entache en rien
                                les préoccupations culturelles de l'homme,
                                resté les deux pieds sur terre (que dis-je,
                                terroir !) et qui revendique avoir gardé
                                le « bon sens du paysan madré » ...
                                un sens du goût, de la tradition, de la
                                communication qui l'a sans doute aussi guidé
                                dans la réalisation du superbe « Hameau
                                du Vin » qui se visite sans soif et mène
                                à la dégustation. « Quand le vin est
                                bon, il faut le faire savoir pour le faire boire »
                                n'a t-il aucune retenue à déclarer, or « le
                                beaujolais est un bon vin qui m'a rendu
                                heureux et fait la vie belle ! ».
                                Merci de le reconnaître Georges ! 
                                  
                                Le
                                grand négociant qu'il est devenu refuse
                                toutefois à se reconnaître « simple »
                                homme d'affaire. Il préfère être qualifié
                                de « serviteur du vin ». Un vin qui
                                lui a apporté prospérité et notoriété et à
                                qui il l'a bien rendu... d'ailleurs lequel
                                le doit à l'autre ? Nul doute qu'ils
                                sont quitte puisqu'en Extrême-Orient Shogun
                                Duboeuf est synonyme de vin beaujolais et
                                qu'aux USA notre roi du négoc' est connu
                                comme M. Beaujolais ! Rien que ça ! 
   |