Quelles sont vos relations avec Patrice Beghain, président de la Halle et adjoint à la culture ?

Elles sont excellentes. En tant que président de la Halle, il suit ce dossier avec beaucoup d'intérêt. Je pense que c'est l'une des institutions culturelles qui a la chance de bien fonctionner. La Halle n'est pas subventionnée, et elle est génératrice d'argent public. On gagne de l'argent à la Halle et bien entendu ça part sur le compte du Trésor Public... Moi je suis assez satisfait.

Le statut public de la Halle vous convient-il vraiment ?

C'est un établissement public, il y a une lourdeur administrative de la ville même si elle a essayé récemment de l'alléger.

Qu'est-ce que vous souhaiteriez exactement pour la Halle ? Vous souhaiteriez faire rentrer des privés à l'intérieur ?

La solution c'est la délégation du service public (DSP), le fait que ce soit un établissement public. Cela permet de faire un cahier des charges qui devrait permettre à des privés pour le coup d'avoir beaucoup plus de liberté d'action sans l'inertie d'une institution publique.  Nous évoluons face à un secteur totalement privé mercantile, que se soit le show-business, les salons... A certains moments, pour nous, c'est assez compliqué.

Quelle que soit la couleur de la municipalité en place, vous semblez intouchable... Etes-vous protégé par un réseau occulte ? Franc-maçon, par exemple ?

Non je ne suis pas franc-maçon, je ne suis pas encarté ou que ce soit ! Je vous l'ai dit j'aime la liberté, j'aime les gens qui pensent librement. J'ai un peu de chance ! Je crois réellement qu'il y a une équipe à la Halle qui est très motivée. Nous sommes une vingtaine de salariés : une moitié pour l'administratif, une moitié pour la technique.

Vous disposez d'un joujou tout neuf (l'une des plus grandes salles d'Europe). Quelle est votre ambition à son sujet ?

Mon ambition est de continuer à l'aménager, à apporter de nouveaux spectacles dans cette salle. Par le passé nous sommes arrivés à avoir certains spectacles à Lyon et pas ailleurs ! Et cette année, ce n'est pas un hasard si les enfoirés viennent et répètent à la Halle et font l'émission de télé à la Halle et nulle part ailleurs ! Ce n'est pas du tout du copinage mais c'est vrai que ces gens me sont proches et que je suis très proche d'eux. Mais c'est aussi un outil qu'on peut mettre à leur disposition, un outil extrêmement pratique pour leur spectacle.

Les plus grands artistes et les groupes les plus mythiques se produisent à la Halle ? Qu'est-ce qui détermine leur choix ? Y-a-t'il une plus-value Téodori ?

Pas tous mais pour beaucoup ! En aucun cas c'est moi qui peux répondre ! Très honnêtement, je pense que nous avons un outil formidable.

La Halle Tony Garnier fait-elle un petit geste promotionnel quand se sont les enfoirés qui viennent, est-ce que vous contribuer aux bénéfices ?

Oui, on fait voter un tarif car on ne fait pas de clientélisme à la Halle. Quand c'est de l'humanitaire, effectivement on fait un calcul précis des coûts réels d'exploitation pour nous pour être le plus proche possible du prix coûtant pour une manifestation comme celle-ci.

Combien ça coûte la location de la Halle pour un concert ?

Par exemple, Moby a fait un peu plus de 7000 places. Donc pour la halle, avec un prix moyen de 40 euros le billet, ça fait 40 000 euros pour la Halle. L'avantage d'un établissement public, c'est que si vous el souhaitez, tous les chiffres sont publics. Moi j'y tiens beaucoup.

Combien de temps comptez-vous rester à ce poste ? Que restera-t-il de votre passage en tant que directeur de la Halle ?

Je ne travaille pas pour la postérité me concernant. Je pense avoir fait déjà une bonne partie de mon parcours à la Halle. En ce moment on travaille avec Patrice Beghain sur des modes de développement aussi bien intra-muros qu'hors les murs dans des lieux comme le Vélodrome du Parc de la Tête d'Or, éventuellement un projet de festival à la fois dans le parc de Gerland pour les soirées et à l'intérieur de la Halle pour les nuits. Il y a quelques projets comme ça, si demain on me demandait de gérer la Halle et rien de plus, je pense que je partirais assez vite. Le challenge est déjà en place.

Qu'aimeriez-vous faire après ?

Du développement. Développer des projets de spectacles dans la ville.

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