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/ LES GENS

24 juin 2002

 

François Niforos capitalise la beauté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



Par Françoise Petit
 

A la veille de ses quarante ans qu'il fêtera comme un mariage avec les autres du côté des Brotteaux, François Niforos déroule le film de son enfance à Marseille. Les couleurs d'une ville à fleur de peau ont pigmentées son âme de  battant.

 

Intégration, tension, passion. Cette trilogie inconnue de Pagnol sont les mots d'ancrage de sa vie dont il est fier. Fort d'une double culture, méridionale par sa mère et orientale par son père (d'origine grecque) François Niforos s'est projeté très tôt dans un  monde où il trouverait son équilibre.

 

« Je suis un esthète » se plait-il à dire pour justifier son parcours quand de concert ses parents lui disaient : « si tu travailles bien à l'école... » Et il a bien travaillé à l'école. L'élève appliqué des Jésuites a appris qu'en terre de tolérance  il fallait donner de soi, partager, s'imposer, même sans être fils de notable marseillais.  D'où son entêtement à dépasser ses limites tout en gardant un cœur d'enfant.  

 

L'épicerie familiale de « La Calade », les heures militantes de son père (UDR puis RPR), la faculté de médecine, l'ambiance cosmopolite de Marseille ne quittent pas sa mémoire, encore moins quand il savoure aujourd'hui de sa terrasse la vue la plus convoitée de Lyon.

 

« Mon passé m'aide à ne pas devenir matérialiste » explique François Niforos se référant au philosophe Alain : « Le monstre nous rappelle ce qu'il a d'animal en nous, le beau nous rapproche de Dieu ».  Lucide, cet aficionado des belles choses additionne ses coups de cœurs pour nourrir sa soif d'art.

 

Des œuvres contemporaines peuplent son univers grâce à quelques grands noms d'artistes, tel Fernand Léger harmonieusement installés dans son hôtel particulier.

 

Ambiance galerie, meubles de créateurs (Jean-Michel Franck notamment), déco personnelle s'accordent aux murs blanc et beige qui éclairent sculptures et tableaux. Celui qui voulait être « curé ou chirurgien » oublie Marseille à Lyon mariant toutefois les deux métropoles par ses multiples retours au pays. L'homme qui pleure sur « Marius et Jeannette » est devenu un notable malgré lui à 1h30 de TGV de sa ville natale.

 

Paris est sa troisième destination affective en France.  Dans la capitale il croise Rémi Tessier, va déjeuner au Costes, travaille, côtoie Jean-Paul Gaultier, visite les grandes expositions sans toutefois être attiré par le microcosme parisien.

 

Lyon, son port d'attache a de quoi remplir ses journées professionnelles et ses dîners : « Je suis devenu très sélectif car les rapports humains me déçoivent souvent ». Pour conjurer cela, la famille demeure son meilleur refuge. François Niforos apprend à oublier les mesquineries avec elle et quelques amis chers comme Carole Dufour ou Jean-Claude Anaf.

 

Ils seront beaucoup plus nombreux en octobre à lui dire « l'amitié c'est parfois silencieux ».
 


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A suivre, Catherine Breillat : "Parle à mon cul, ma tête est malade"...

 

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