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24 juin 2002

 

Catherine Breillat : "Parle à mon cul, ma tête est malade".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




De notre correspondant Julien

Cette spécialiste des coups médiatiques frôle la censure à chaque film. Pour elle, le sexe vacille entre fond de commerce et combat féministe. Les acteurs porno ont la part belle dans ses films...

 

Ses films font un tabac médiatique entre procès et censures. Ses coups de promo, a peu de frais, assurent le succès commercial. La volonté de choquer reste présente dans l'œuvre de Catherine Breillat. Télérama ne le cache pas: "Au fil des années, sa réputation de teigne s'amplifie. Ses proches lui en veulent, mortifiés de se reconnaître à l'écran, et, pire, de ne pas se reconnaître complètement."
 

Salomé , sa propre fille de 27 ans, regrette l'orientation féministe agressive de sa mère : « l'entendre dire autant de mal des hommes parce qu'elle trouve ça très bon pour les femmes, moi, je trouve ça très dur ». Mona Chollet, journaliste cinéma, déclare : « C'est incroyable qu'elle ait trouvé un homme pour lui faire des enfants ". Les hommes ne sont jamais en odeur de sainteté dans le cinéma Breillat. Elle précise : « l'homme (le mâle) se définit par son sexe ».

 

Née en 1948, Catherine se fait remarquer avec un roman libertin « L'homme facile ». Cet ouvrage paru en 1968 choque par la hardiesse du sujet et la crudité du vocabulaire. Plus tard Catherine Breillat adapte son premier roman à l'écran dans « une vraie jeune fille ». L'équipe de comédiens est issue du porno, CV nécessaire pour tourner un « Breillat ». Ce film réalisé en 1976 ne sort qu'en... 2000. Ce premier essai est un pavé dans la marre.

 

Le scandale éclate et le film manque de justesse le classement en X. Sa devise explique l'escalade de Breillat: "l'idée d'aller plus loin que ce que le public pouvait supporter". Le ton donné ponctue la carrière de la réalisatrice rapidement qualifiée de  « porno-auteuriste ».

 

Tout devient une question de sexe pour la réalisatrice. Ses relations avec les acteurs subissent cette influence. Elle différencie acteurs et actrices. Les acteurs (hommes) lui apparaissent infectes :  « Ils ne s'impliquent pas dans le film, la réussite leur appartient ou l'échec revient au réalisateur ! ». Catherine préfère dire que l'échec vient de l'acteur. Ainsi l'acteur prend le film en otage. Elle se pose en victime des hommes.

 

Ce sujet se trouve traité en longueur dans « Sex is comedy ». En revanche les actrices ne posent aucun problème à la réalisatrice. Elle déclare même: « Avec les actrices on s'entend toujours, même quand on s'aime pas ». Cela explique peut être pourquoi Télérama parle de  « la vision perturbée de Breillat ». Les réactions hostiles semble être pour elle une clé de sa réussite.

 

Le sexe reste son fond de commerce. « Romance X » utilise les talents du Hardeur Rocco Siffredi. La présence de cet acteur porno suffit à déclencher une vive polémique dès l'annonce du projet. Le Figaro parle de vernis intellectuel sur ce film : « il peut être amusant de tenter de débusquer la sottise derrière le snobisme ».

 

Son dernier long métrage  « Sex is comedy » apparaît comme une justification et un making of de « A ma sœur ». Breillat nie l'évidence et refuse d'admettre cette œuvre comme autobiographique. Serait-il mal vu de se regarder le nombril ? L'actrice star du film Anne Parillaud trouve l'autobiographie évidente. A part cette dernière, personne ne souhaitait jouer ce rôle.
 

Le cinéma français préfère éviter l'agitatrice. Le festival de Cannes ne l'oublie pas. Elle profite de l'occasion pour jouer les relations publiques et participer aux émissions de télévisions. Il s'agit de bien vendre « Sex is comedy » et de préparer le terrain au nouveau clash « Pornocratie ».

 

Cela ne l'empêche pas de cracher son venin sur le festival qu'elle trouve si hypocrite. « Pornocratie » va permettre à Rocco Siffredi de nouvelles galipettes pour un large public. Ce dernier étant plutôt diffusé en vidéoclub ou le premier samedi du mois. Espérons qu'il ne s'agit pas, comme peut le dire Télérama, d'une  «  glauquerie de série Z ». Notre confrère résume l'œuvre Breillat par l'adage : : "Parle à mon cul, ma tête est malade".
 


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A suivre, Joël Luraine : la tête dans le Pathé !...

 

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