Par Philippe Dibilio

« C'est un véritable coup de Jarnac ! » tel a été le cri lancé par André Gerin en plein congrès du PC lorsqu'il a pris connaissance du score qu'il avait obtenu en tant que candidat à la tête du parti.

Lui, dont le texte d'orientation avait obtenu 24% des suffrages des adhérents, ne recueillait que 10,46% de voix de la part des congressistes. De toute évidence la machine à essorer de l'appareil était passée par là et les délégués départementaux favorables à Dédé avaient été laissés sur le chemin au moment de la désignation des représentants au congrès. Il était donc en colère d'autant plus que Marie-George Buffet, la patronne réélue du PC, lui refusait en prime de siéger à la direction du parti ne serait-ce qu'au prorata de son maigre résultat. En colère mais pas abattu notre Dédé, il l'a promis il sera là dans trois ans lors du prochain congrès et continuera à défendre sa ligne de communiste orthodoxe en espérant la faire progresser d'ici là. Il va même bientôt se consacrer exclusivement à ça puisqu'il a décidé, comme son ennemi intime Maurice Charrier, de laisser son fauteuil de maire à sa première adjointe. Alors la patronne du PC et sa direction collégiale n'ont qu'à bien se tenir, l'offensive Gerin est déjà relancée et va s'amplifier. Cette bataille pourrait être intéressante si elle ne se menait pas dans un verre d'eau en pleine dérive au sein d'une extrême gauche morcelée et sans avenir dont la seule vocation est d'effrayer le bourgeois afin qu'il reste bien au chaud dans le camp de la droite conservatrice. A moins que Dédé nous concocte une surprise…