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P E O P L E ... Presse
/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Quelle est l'affaire qui vous a le plus passionnée dans votre carrière ?

Vous savez, je vous parle de choses dont je ne parle jamais à personne, c'est drôle hein ! J'ai, à l'époque, j'ai 17 ans... 16 ans, et mon père paraissait en correctionnelle pour des chèques que l'on disait sans provision à l'époque. Il était épuisé par les escrocs qui l'avaient volé, et je suis allé au tribunal. Il ne l'a pas su. J'ai écouté plaider son avocat... Je ne sais pas comment il l'avait choisi. Et ce jour là, je me suis juré de devenir un avocat. Si je crois que quelqu'un est innocent, et on va parler de l'affaire qui m'a marquée, il n'y a personne qui puisse se mettre en travers. J'y mettrais le temps qu'il faudra, j'y déploierais l'énergie qu'il faudra mais j'y parviendrais. Et c'est comme ça qu'un jour, un jeune commis boucher de 19 ans...

Donc c'est cette histoire du commis boucher Devaux qui vous revient le premier à l'esprit ?
J'ai donné à ce gosse huit années de ma vie contre une partie des magistrats, contre une partie de la police, contre l'opinion publique au départ. J'ai pris tous les risques. Et on a gagné, et voilà.

C'est votre plus belle affaire ?
Quand Voltaire dit après la réhabilitation de Calas, qui a été exécuté, « J'aurais aimé être avocat. » Moi, je le suis et je ne suis que ça !    
 

Vous êtes au droit ce que Jean-Michel Dubernard est à la médecine : autant vous bénéficiez d'une réelle légitimité professionnelle, autant vous paraissez peu crédible en politique... Il s'agit là de votre seconde vie...

Si on résonne en terme de carrière politique dans sa durée, la mienne en vaut bien d'autres. J'ai été élu 31 ans. J'ai été maire d'une commune de 1635 habitants à l'époque, Villié Morgon, à laquelle je reste très attaché. J'ai été 24 ans adjoint avec des fonctions importantes, numéro 2 de la ville de Lyon, 1er adjoint, j'ai été vice président de la communauté urbaine, vice président du conseille régional, j'ai été...

Mais ce n'est rien par rapport à l'ambition que vous aviez, vous le savez pertinemment !
Le problème il est beaucoup plus simple que l'on a voulu le dire. J'ai décidé de mourir politiquement en 1976.    

 

Pour rafraîchir la mémoire de nos lecteurs, on peut dire que vous avez abandonné Mendés...

Non, non, non !

 

... pour Mitterrand que vous trahissez ensuite en rejoignant le centre droit !

Toujours des gros mots !

 

Récemment encore, vous faites élire Gérard Collomb à la présidence du Grand Lyon... La gauche vous en a toujours voulu de l'avoir trahie et la droite a toujours pensé que vous étiez de gauche...
Rude hein ! Je voyais bien qu'après le miel à la bouche, le rasoir allait être dégainé de la ceinture et voilà, on y est. En réalité, les choses sont beaucoup plus simples que ça. D'abord, je n'ai pas trahi. Si je respecte mes idées, je ne vois pas pourquoi celles des autres seraient plus chères ! En réalité en terme cynique de carrière, qui est la règle générale dans une carrière politique, le fait que je quitte Mitterrand en 1976 pour devenir élu de la ville de Lyon, me conduit à sacrifier une carrière politique nationale ! Politiquement sur le plan national, je disparais à ce moment là.         

A l'époque, vous avez pris pour prétexte le programme commun de la gauche et de l'alliance avec les communistes pour vous séparer de Mitterrand.

François Mitterrand pensait que lorsque les communistes sortiraient du gouvernement je reviendrais. Et il est vrai qu'il aurait aimé que le fils prodigue rentre à la maison. En réalité, ce qu'il ne savait pas c'est que quand je ferme une porte, je ne la réouvre jamais. Je ne reviens jamais en arrière. Celui qui me fait venir à Lyon, c'est Louis Pradel qui dès 1975, ou 1974 même, me dit dans des conversations privées : « Vous faites un tour à la campagne, mais il est temps de rentrer en ville ! » Et Louis Pradel demande à ceux qui vont constituer la liste de 1977 de « réserver une place de choix, et avec un certains nombre de conseillers, à André Soulier. » Manque de chance, manque de chance pour lui, Louis Pradel meure avant l'élection de 1977. Je ne sais pas ce qu'aurait été mon existence politique si Pradel avait été réélu en 1977 et était mort deux ans ou trois ans plus tard. Je n'en sais rien ! Ce que je sais, c'est que lui m'avait fait venir dans un but extrêmement précis et là je vous donne raison.

 

Enfin !

Non pas sur le mot trahison qui est un mot horrible. En revanche, que la gauche ait été chagrin jusqu'en 2001, chagrin de me voir en face alors que j'étais leur leader naturel pour eux et que la droite politique ait considéré qu'il avaient joué un bon tour à la gauche en m'accueillant : réponse oui ! Ma deuxième erreur a été que je me suis sous estimé, pour la première fois de ma vie, car même là je devais gagner ! Il y en a un qui l'avait compris admirablement, c'est Michel Noir. Michel Noir un matin m'a téléphoné quand il est entré dans les difficultés et m'a dit : « Pourquoi nous combattons-nous ? » D'un air de dire que notre alliance aurait été irrésistible. Réponse : Oui ! Elle aurait été irrésistible.      

Quels ont été ensuite vos rapports avec François Mitterrand ? 
Des rapports d'affection jusqu'à sa mort.

Jusqu'à sa mort, vous êtes resté en contact ?
Espacé ensuite par le fait des choses. Il était devenu président de la république...
 

Suite de l'interview