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P E O P L E ... Presse
/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Que s'est-il passé en 1989 ? Botton vous convoque dans son bureau et vous aurait dit « Fernand, il faut cracher ! », est-ce que c'est vrai ?

Non pas du tout, je vous jure que ce n'est pas vrai. Je me régalerais à vous dire ça aujourd'hui, ça m'arrangerait bien. Mais c'était pire à mon avis. Noir a été élu un dimanche, ça n'a pas traîné, le mardi suivant Botton me convoque dans son bureau de façon vraiment cavalière et il me dit « Galula », je lui dis « Monsieur... », « Monsieur Galula, vous savez que Michel ne veut plus travailler avec vous » « Et alors » « On va arrêter ».. Donc je lui dis :  « Ecoutez, moi j'ai des contrats réguliers avec la ville, envoyez-moi une lettre recommandée » Botton me dit : « J'ai compris, alors combien ? » « Combien quoi, Monsieur Botton ? » « Combien vous voulez pour partir ? » Je lui réponds : « Ecoutez c'est une question qu'on ne m'avait jamais posée. Si vous voulez m'indemniser pour rompre les contrats, vous me laissez quelques jours, je demande à mon expert-comptable d'estimer » « Je vous laisse deux jours, jeudi on se retrouve ici à 9 h00, vous me dites le montant, c'est d'accord , je paye et vous partez. Si on est pas d'accord c'est la guerre... ».

 

Que s'est –il passé ensuite ?

J'appelle mon expert-comptable, je prépare un bilan et mon expert-comptable me dit : « Vous pourriez demander sept, huit millions d'indemnités mais ça ne passera pas, si vous pouvez obtenir quatre, cinq millions, c'est franchement bien, vous ne pouvez pas vous battre contre le maire de Lyon, il est là pour longtemps... ». Le mercredi matin, Botton m'appelle : « Galula, c'est la merde ! Je suis très embêté parce que j'ai parlé à Michel de votre dossier. Il me l'a balancé à travers la gueule et m'a dit « Mais dis donc, si on lui verse une indemnité quelle qu'elle soit, on lui laisse une chance de s'en tirer, je veux sa mort, Pierre, tu m'entends, je veux sa mort ! ». Texto.

 

Quelle était l'origine de cette haine de Michel Noir contre vous ?

Comme dirait le Général De Gaulle, c'est une très bonne question. Je vous donne aujourd'hui ma parole d'honneur, car aujourd'hui je ne sais pas et personne ne le sait. Puisqu'on doit tout déballer, on va tout déballer. J'avais au moins, à ce moment là, deux amis, qui sont toujours mes amis et qui représentaient un certain poids que vous allez mesurer vous-même par rapport au maire de Lyon et à la Ville. L'un d'eux s'appelle Denis Huertas, il était président du Progrès à ce moment là. Botton avait réussi à devenir ami avec Denis Huertas qui est devenu ami avec Michel Noir et Denis qui était vraiment mon copain et qui le reste aujourd'hui, est allé voir Noir et lui a dit « Ecoute, il faut arrêter ces conneries, de toute façon RH l'aime beaucoup, il va rester dans le groupe. » et Michel Noir lui a répondu « Denis, ne te mêle pas de ça, c'est une fripouille ». Premier message.

 

Deuxième message, je suis désolé, cet homme n'aime pas du tout qu'on parle de lui mais je le dis, c'est mon ami Antoine Zacharias, président du groupe Vinci et directeur régional de la Générale des Eaux à ce moment-là, qui m'aimait beaucoup, mais qui ne le montrait pas. Il est lorrain, on se vouvoie, on est intime, on passe des vacances ensemble avec nos enfants et nos petits-enfants mais on se vouvoie, il est allé voir le maire de Lyon qu'il connaissait bien et lui dit : « Monsieur le maire, j'ai vraiment un souci, j'en ai parlé à notre président en l'occurrence Monsieur Dejouany, est-ce qu'il est possible d'arranger le conflit qu'il y a entre vous et Monsieur Galula parce que nous aimerions que vous trouviez un arrangement car c'est un type estimable ». Et Monsieur Noir a répondu « Non, c'est une affaire personnelle, je ne peux pas accepter d'intervention ». L'affaire personnelle, je ne la comprends pas. Je n'ai jamais connu ni les filles de Monsieur Noir, ni Madame Noir.

 

Elles sont pourtant rares celles que vous n'avez pas connues...

Je ne dis pas que... (rires)


 

Suite de l'interview