Réforme des rythmes scolaires. Le casse-tête lyonnais

8 avril, 2014 | POLITIQUE | 1 commentaire

Photo © DR

Par Léna Ailloud

Si Benoit Hamon a remplacé Vincent Peillon à l’Education, l’insoluble équation demeure. Ou comment faire avaler aux acteurs locaux de l’enfance et de l’éducation une réforme que l’État impose sans pourvoir aux surcoûts engendrés par sa mise en place

8h30-12h, 14h-15h45 le lundi, mardi, jeudi et vendredi. Le mercredi, les enfants iront à l’école de 8h30 à 11h30. Sur le papier, rien de révolutionnaire. La réforme des rythmes scolaires, portant la semaine à 4 jours et demi, est un retour au modèle antérieur. Mais seulement 30% des communes du Grand Lyon étaient prêtes à appliquer la nouvelle règle à la rentrée 2013. Le couperet tombera pour les autres en septembre 2014. Gérard Collomb avait d’ailleurs annoncé vouloir « attendre 2014 » pour mettre en place la réforme. L’enjeu soulevait alors « un problème financier très important », selon l’édile lyonnais. Le constat n’a guère évolué depuis un an. A Lyon, la réforme coûtera près de 7 millions d’euros, soit l’équivalent du budget consacré au périscolaire. Pour les quelque 20 000 communes qui devront appliquer ces changements, un fonds d’amorçage (370 millions d’euros) a été mis en place par l’État, quand la caisse d’allocation familiale (CAF) prendra en charge à hauteur de 50 euros par enfant. Insuffisant pour les 37 400 écoliers inscrits dans le public à Lyon. Gérard Collomb a confirmé qu’une contrepartie financière type « forfait annuel pour les familles,  compris entre 10 à 20 euros par enfant, du même type que ce que d’autres collectivités ont déjà fait » serait mise en place. Parmi les nœuds gordiens à trancher reste la question de la prise en charge financière des temps d’encadrement et périscolaire.

Premiers concernés, les professionnels de la petite enfance restent sur la défensive devant le manque d’informations sur la mise ne place effective de la réforme. Maxime de Jouffray, un des responsables de La Petite Académie (Lyon 6e), fait part de ses inquiétudes. « On nous a dit que l’année prochaine, la réforme ne serait pas encore d’aplomb. Mais c’est sur que si elle se met en place, on va perdre de l’effectif car nos cours sont essentiellement le mercredi. Et je ne vous donne pas les détails des répercussions sur notre budget… » Chez Fée et gestes (Lyon 6e), réservé aux plus petits, on ne voit pas la réforme d’un bon œil. La gérante Anne-Catherine Latoud est certaine qu’elle perdra en terme de fréquentation. « Je n’ai pas encore de chiffres concrets mais je sais que ce n’est pas une bonne chose. Je propose déjà des ateliers le samedi matin alors je ne sais pas comment je vais compenser la perte des mercredis. »  Quant à la Maison de l’enfance du 6e arrondissement, le directeur adjoint Bertrand de Filippis botte en touche : « je ne peux rien vous dire à ce sujet. »

La majorité des acteurs de la petite enfance sont vent debout contre la réforme des rythmes scolaires. Pour les structures privées, cela va engendrer une diminution des recettes et pour les entités publiques, la mise en place du personnel et l’organisation générale en plus engendra une augmentation des coûts. Pourquoi ne pas avoir envisagé de minimiser les répercussions sur l’activité commerciale des privés en les intégrant au nouveau programme ? Le nouveau ministre de l’Éducation Benoit Hamon donnera-t-il des gages d’apaisement en autorisant un nouveau moratoire ? Autant d’interrogations qui demeurent avant le discours de politique générale que doit prononcer mardi le nouveau Premier ministre Manuel Valls.

1 Commentaire

  1. L'InstiTueur

    NON, NON et NON!!!
    Cette réforme n’est absolument pas un « retour en arrière ».
    – l’école, dans la grande majorité des cas, avait lieu le samedi matin. Les élèves avaient donc une coupure le mercredi, qui permettait d’avoir d’autres activités, sportives et/ou culturelles, sans avoir classe le même jour.
    – Avant, comme vous l’entendez, lorsque les 4,5 jours existaient encore, il n’y avait pas d’APC!!! Tous les élèves avaient le même nombre d’heures d’enseignement. Ce n’est plus vrai maintenant.
    – Et avant, un samedi sur trois était vaqué. Là, aucun mercredi ne l’est!

    Bref, CE N’EST PAS UN RETOUR EN ARRIÈRE !!!

    Réponse

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