Municipales 2014. Villefranche, des enjeux passés sous silence ?

26 mars, 2014 | POLITIQUE | 1 commentaire

Photo © Fabrice Schiff/DR

Par Benjamin Solly

En ballotage favorable au soir du 1er tour, le député-maire Bernard Perrut devra franchir l’obstacle Ronzière dimanche soir pour rempiler à la tête de la municipalité caladoise. Il sera toutefois frappé par le cumul des mandats dès 2017.

Un dimanche soir d’élection à la préfecture du Rhône. Les états-majors grouillent, fourmillent, épluchent les résultats. Le Grand Lyon a la primeur de leur loupe, avant Villefranche. « Totaliser quasiment 30% des voix sur son seul nom, c’est un exploit », commente un cadre de l’UMP, visiblement surpris par le score de Pascal Ronzière. Avec 27,25% des suffrages, le candidat divers droite compte 581 voix de retard sur Bernard Perrut (33,06%). C’est plus qu’en 2008. Mais le réservoir est également plus large qu’en 2008. Six ans plus tôt, seules trois listes se présentaient sur la ligne de départ, contre cinq en 2014. Au 2nd tour dimanche, les Caladois auront le choix entre quatre listes, l’Union Démocratique de la Diversité (UDD) n’étant pas qualifiée. S’il n’a donné aucune consigne de vote, ce mouvement issu des quartiers, qui a totalisé 583 bulletins, pourrait bien jouer les arbitres. A cette configuration toujours particulière d’une quadrangulaire s’ajoute la forte abstention (46,64%). Si les Caladois sont plus nombreux à se rendre aux urnes dimanche, les cartes pourraient être rebattues. Peu probable, mais envisageable.

Capitale du Rhône ? « Que Villefranche commence par rendre un bon dossier »

D’autant que Villefranche est à la croisée des chemins. Notamment en termes de reconfiguration administrative. Dès le 1er janvier 2015, la Métropole va bouter les frontières du Département hors du territoire du Grand Lyon. Une chance pour Villefranche, qui pourrait devenir la future capitale du Rhône ? « Que Villefranche commence par rendre un bon dossier et se donne les moyens de déposer une bonne candidature », ambitionne Michel Forissier, 2e vice-président du Conseil général et premier supporter de la démarche que veut engager la capitale du Beaujolais. Promesse de campagne de Perrut et Ronzière, les conseillers généraux jugeront sur pièce(s) avant de rendre leur verdict. La préfecture du Rhône confirmait de son côté qu’ « aucune délibération du conseil municipal de Villefranche portant sur ce sujet n’a été reçue. » « Si Villefranche veut accueillir le siège du Département, il faudra aussi mettre la main à la poche en libérant des locaux, voire du foncier, pour accueillir les services », continue Forissier, qui vise plus une mutualisation entre certains services municipaux et départementaux. Pas de budget somptuaire réservé à l’installation d’un hypothétique siège en calade, mais « des économies d’échelle à réaliser. »

Les états-majors préparent déjà l’après-2017

Opposable au cumul des mandats dès 2017, le député-maire UMP Bernard Perrut devra faire un choix entre la Ville et la circonscription. S’il conserve son poste de député, les conseillers municipaux voteront pour désigner un maire de transition jusqu’au prochain scrutin municipal. « Il faut que Bernard Perrut s’exprime sur le mandat qu’il souhaite conserver », conseille Michel Forissier, également secrétaire départemental de l’UMP du Rhône et soutien affiché du maire de Villefranche. Car le poste attise la convoitise des centristes caladois (UDI). « Même pas en rêve », tranche Philippe Cochet, président de la fédération UMP du Rhône. Le député-maire de Caluire se montre extrêmement ferme. « Pour nous, il est hors de question de cautionner les opérations en sous-main qui se mettent en place depuis un certain nombre d’années. Nous avons sur ce territoire des talents, des personnes de grande qualité qui auront leur chance. » Sans la citer, Cochet détaille un profil proche de celui de Béatrice Berthoux, déléguée UMP de la 9e circonscription du Rhône. Les grandes manœuvres ont déjà commencé.

Les résultats du 1er tour à Villefranche en un coup d’œil

Bernard PERRUT, Ensemble pour Villefranche (UMP) :  33,07 % (3300 voix)
Pascal RONZIERE, Villefranche en mouvement (DVD) : 27,25% (2719 voix)
Florian ORIOL, Villefranche Bleu Marine (FN) : 17,29% (1725 voix)
Danielle LEBAIL,  Villefranche ville avenir (Front de Gauche) : 16,55 % (1652 voix)
Yusuf OZ, Union Démocratique de la Diversité (SE) : 5,84% (583 voix)

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