Gérard Collomb fixe le seuil de pauvreté des élus lyonnais à 3 000€/mois !

6 février, 2013 | POLITIQUE | 1 commentaire

Photo @ Fabrice Schiff

Par Benjamin Solly

Le sénateur-maire de Lyon a trouvé un nouvel angle pour justifier le cumul des mandats. Il assure que, sans cette pratique, la précarité financière menacerait les élus et s’appuie sur le cas particulier de son adjoint à l’urbanisme Gilles Buna.

La dernière sortie de Gérard Collomb vaut son pesant d’or. Le « maire de droite », brocardé par Jean-Pierre Raffarin, n’a décidément aucun tabou. En particulier celui de l’argent, complexe très français et inhibition majeure à gauche. Pourfendeur du jacobinisme, défenseur de la représentativité des présidents d’exécutifs locaux au Sénat, le sénateur-maire de Lyon a trouvé une autre marotte pour justifier du cumul des mandats : la survie des élus !

« Moi, par exemple, mon adjoint à l’urbanisme – adjoint à l’urbanisme de la Ville de Lyon, c’est quand même une fonction à plein temps – il doit être à 3 000 euros d’indemnités. S’il n’a pas un cumul des mandats, il se trouve dans une situation très difficile », a déclaré l’édile lyonnais, mardi 5 février 2013, sur l’antenne de Public Sénat.

Au petit doigt sur la couture du pantalon, Gérard Collomb oppose les pieds dans le plat.

Selon une étude de la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques publiée en octobre 2012 par le ministère du Travail, le salaire moyen net en France s’élève à 2082€/mois.

Terrible sujet que celui de la paupérisation des classes moyennes. En particulier lorsqu’il s’étend jusque dans les rangs des adjoints de la Ville de Lyon.

Certes, avec ses pulls tricotés maison, on se doutait bien que Gilles Buna ne cultivait pas l’esprit bling-bling, préférant la maille grasse aux 4 fils cachemire d’un célèbre confectionneur lyonnais de la rue du Plat.

De là à imaginer qu’il tirait le diable par la queue…

Gilles Buna

Ce que touche réellement Gilles Buna

« Les fonctions de maire, d’adjoint et de conseiller municipal sont gratuites », dit toujours le code général des collectivités territoriales. Certes, mais elles donnent lieu au versement d’indemnités de fonction.

Au titre d’adjoint à la Ville de Lyon, Gilles Buna reçoit une « indemnisation » de 3 406€ bruts mensuels. A ces émoluments s’ajoutent ceux de la communauté urbaine, où l’écologiste est vice-président (2231€) et ceux du Département (2927€), où Buna siège comme conseiller général. Ouf !

Une configuration à durée déterminée. En effet, la récupération des compétences du Département par le Grand Lyon dès 2014 sonnera la fin du mandat de conseiller général pour les élus des cantons situés dans le territoire de la communauté urbaine. Élu du canton de la Croix-Rousse, Gilles Buna fera partie de la charrette.

Il restera toujours à Collomb la possibilité de faire bénéficier de son écrêtement au plus nécessiteux de ses adjoints. Plafonné au titre de parlementaire à un peu plus de 9 800€ bruts par mois, le maire de Lyon, président de la communauté urbaine et sénateur Gérard Collomb reverse déjà mensuellement la partie émergé de ses indemnités, soit 8 268,20€/mois, à 17 élus municipaux ou collaborateurs.

Une sortie sur le cumul des mandats pas si anodine 

Le tempo de la communication gouvernementale est au non-cumul des mandats. Porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a lancé l’offensive dès lundi dans les colonnes du Progrès, abandonnant ses mandats municipaux et communautaires à la Ville de Lyon et au Grand Lyon.

Un renoncement dicté non pas par la loi – la Lyonnaise était parfaitement en droit de cumuler – mais par l’exemplarité. A même époque il y a un an, le cumul d’un poste de ministre et de parlementaire n’effrayait pas celle qui était encore candidate sur la 4e circonscription du Rhône.

A rebours de la mélodie gouvernementale, Gérard Collomb marque un peu plus sa différence sur un sujet où il était devancé par le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen.

Après Séguéla et sa Rolex pour quinqua’ en mal de reconnaissance sociale, Copé et les députés « minables » qui se contentent de 5 000 euros par mois, voici Gégé et son nouveau seuil de pauvreté fixé à 3 000 euros pour les élus. Entre décomplexés de droite ou de gauche, il n’y a que 2 000 euros de différence.

1 Commentaire

  1. Phil

    Et nous « classe populaire » on se BAT pour avoir un boulot et le garder, un boulot au SMIC normal soit presque trois fois moins que ce « smic du riche »… tous les élus (de n’importe quels partis politiques) se gavent, cumulent les mandats et les indemnisations mais faites attention messieurs les nantis, la Revolution Francaise passera bientôt en version deux point zéro…

    Réponse

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