Photos © Fabrice Schiff

Par Benjamin Solly

Le ministre du Redressement productif, toute grandiloquence dehors, s’est rendu à Lyon pour inaugurer le salon InnoRobo et initier le programme « France Robots initiative. »

Mardi 19 mars 2013. Pour la troisième édition du salon lyonnais dédié à la robotique, son créateur Bruno Bonnell (Robopolis, Syrobo) aura été gâté. Boudé par l’exécutif national lors de ses deux premières éditions, InnoRobo aura eu son inauguration en grande pompe par le ministre Arnaud Montebourg accompagné de la discrète ministre déléguée aux personnes âgées Michèle Delaunay et de son conseiller Boris Vallaud (le mari de NVB). Le salon aura également été le théâtre de l’annonce d’un plan gouvernemental, baptisé « France Robots Initiative », pour booster la filière robotique en France.

Un projet à 100 millions d’euros, réparti entre différent investisseurs privés et publics, « afin d’aider au financement des entrepreneurs du secteur de la robotique et d’autre part sur des actions à lancer afin de créer la synergie nécessaire entre les acteurs spécialisés de la robotique », détaille Arnaud Montebourg. Le ministre ne vise rien de moins que la place de « leader mondial » pour la France dans le domaine de la robotique. L’hexagone partira toutefois de loin. Avec un parc industriel de 33 500 robots aujourd’hui, la France est, par exemple, à la traine par rapport à ses voisins européens, l’Allemagne en particulier.

Filant le train du ministre, le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb – qui avait déjà oublié son coup de gueule contre « ce gouvernement de merde », sa vice-présidente au Grand Lyon Karine Dognin-Sauze et le préfet du Rhône Jean-François Carenco ont suivi le cortège entre les différents stands. Avec quelques coups de cœur à la clé, comme iCub ou ce robot domestique baptisé Sami, création du Centre Robotique Intégrée d’Ile de France, dédié à l’accompagnement des personnes en perte d’autonomie dans leurs tâches quotidiennes. L’humanoïde avait revêtu pour l’occasion la marinière chérie d’Arnaud Montebourg.

Estimé à 100 milliard d’euros à l’horizon 2020, le marché de la robotique doit « permettre de relocaliser du travail en France pour les hommes. » Le volontarisme d’Arnaud Montebourg doit désormais trouver son écho dans la mise en place opérationnelle du plan « France Robots Initiative. » « La crise, c’est quand le vieux se meurt et que le jeune peine à naître », expliquait Gérard Collomb dans son discours introductif, empruntant le formule à l’écrivain Antonio Gramsci. Arnaud Montebourg est prêt à sortir le forceps.