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2 avril 2002


 Top modèles : les coulisses de la gloire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De notre correspondante Laure Delvigo

 

De too funky à too junky, il n'y a qu'un pas : des scandales étouffés à répétition, le monde idyllique de la mode ne cesse de nous en servir à longueur de magazine et de shows télévisés brillamment montés. De l'affaire BBC, dénonçant les abus sexuels des responsables d'Elite sur leurs mannequins à la limite de la prostitution, jusqu'à la " grande dépression " de Karen Mulder, ne supportant vraiment  plus la vie entre les Champs-Élysées et le Plazza Athénée !

 

En passant par les fréquents séjours en clinique de Kate Moss ou plus récemment Naomi Campbell, quelle image donne-t-on au mannequinât ? Les déesses de la mode ne seraient-elles qu'une illusion de perfection, s'effondrant comme un château de cartes au moindre petit souci ? Enquête dans un monde presque parfait.

 

Tout commence au beau milieu des nineties, où l'époque " top-model " bat son plein ;en pleine crise économique, les gens ont besoin de rêver et les actrices préfèrent jouer les grandes intellectuelles. C'est pourquoi, les médias leur créent des stars sur-mesure : les top models. Déesses adulées des temps modernes, Naomi, Cindy, Linda ou Claudia sont si célèbres, qu'on ne les appelle plus que par leur prénom. Elles présentent des émissions TV, projettent leur image sur des produits, font du cinéma, ou des cassettes de fitness, chantent, épousent des Rock stars, sont filmées chez leurs parents, le week-end ou bien au ski et alimentent régulièrement la rubrique " potins " de la presse magazine ou font la une des journaux à scandales.

 

Sacrées icônes d'un univers entièrement voué à la beauté et à la séduction, sachez que pour être parmi les élues, mieux vaut  être dotée d'une sacrée dose d'ambition et de ténacité , afin de  survivre dans une jungle féroce sous des allures paradisiaques. C'est le cas de Claudia Shiffer, la star des pages de papier glacé, qui pèse à elle seule, un minimum de 50 millions de francs (7,6 millions d'euros) par an, sans compter les contrats en or qu'elle a signé avec l'Oréal et Citroën. 

 

Si l'ex-égérie de Karl Lagerfeld , désormais qualifiée de " trop grosse pour rentrer dans ses robes ", dira de la superstar le couturier le plus condescendant de notre époque, lors d'une émission sur LCI, ce dernier a craqué pour la " Shrimp " de la génération techno, à savoir la fragile Kate Moss, image actuelle du parfum Coco Chanel.

 

Si Coco Chanel, avait ce que l'on appelle " de la classe ", il n'en est pas vraiment de même pour Miss Moss qui accumule les covers dans les tabloïds Anglais. En 1998, lors du festival de Cannes, Kate Moss dépense des milliers de dollars pour ses amis à l'hôtel du Cap, où la nuit coûte 4000 dollars. Elle finit par se faire mettre à la porte à 5 heures du matin et est interdite dans cet établissement : « Tous ceux qui faisaient partie de sa suite se sont mal comportés, raconte Jérôme Robert, ayant servi des boissons à Kate Moss ce soir-là ; ils se trouvaient dans un état lamentable et très vite ont complètement perdu le contrôle de la situation ».

 

Il faut des heures aux femmes de chambre pour remettre la suite de Kate Moss en état. Les pots de crème et de produits de beauté, qui ont été lancé violemment sur les murs, ont endommagé les revêtements de soie d'une valeur de plusieurs milliers de dollars.

 

En outre, sa relation houleuse avec l'acteur Johnny Depp et ponctuée de scène rend Kate Moss de plus en plus irritable ; Kate, se dopant régulièrement depuis l'âge de douze ans, reconnaît ne pas avoir fait un seul défilé " a jeun " en une décennie sur les podiums. " Elle " s'aidait " comme  elle pouvait " confie Peter Sorensen dans l'ouvrage " Top model, les secrets d'un sale business "écrit par Michael Gross, journaliste à Esquire et au New York Times. « Kate avait du mal à affronter les journées de 12 à 15 h de travail. Ses agents ne bronchaient pas. En fait, tout ce qui les intéressait, c'était qu'elle pose, qu'elle défile et fasse les plus belles couvertures des magazines. Et ce n'était pas la seule » explique Peter.

 

Cependant, Kate Moss a besoin d'aile et déclare au journal Londonien le Daily Mirror : « J'ai beaucoup travaillé et je suis beaucoup sortie. Je n'aime pas le tournant que prend ma vie. J'ai décidé de m'arrêter pour faire le point ». Après des séjours dans la plus sélect des cliniques Anglaises, le Priory, Kate Moss assiste aux réunions des alcooliques et toxicomanes anonymes tout comme sa copine fashion Naomi Campbell, ayant récemment déclaré au Elle français sa dépendance aux drogues.

 

L'émission " Tout le monde en parle " défraie encore la chronique par le témoignage choc, accessoirement coupé au montage de Karen Mulder, où la souriante blonde au cheveux d'ange, déclare avoir été traumatisée par des terreurs cachées, des souvenirs d'enfance remontant  avant la conscience, avant deux ans, la candide Karen aurait été victime d'un viol plus tard. La mode ? « Un monde étrange où on est ami avec tout le monde et avec personne (...) Il n'y a aucun respect humain dans ce métier » dira Karen amère.

 

Propos savamment démentis par sa propre sœur, sur le même plateau, quelques semaines plus tard : « Aujourd'hui Karen va mieux, elle a pris du recul et vient de sortir de la clinique où elle était pour chasser les monstres qui la poursuivaient ».Karen Mulder a décidé de ne plus jamais composer de personnages, mène une vie saine, quasi monacale, d'après l'hebdomadaire Paris Match.

 

Si Karen Mulder a " pété un plomb ", lors de l'émission de Thierry Ardisson, on peut se demander s'il n'y avait pas du vrai, en voyant l'effrayant documentaire de la BBC, dénonçant les pratiques scandaleuses auxquelles se livrent certaines agences. Un an durant, un journaliste de la chaîne a secrètement filmé les coulisses de l'agence internationale Elite, qui a notamment révélé Linda Evangelista,  Naomi Campbell et Cindy Crawford .

 

Outre la tenue des propos racistes, plusieurs responsables, dont le président de la branche européenne, avouent un harcèlement sexuel des mannequins, particulièrement des mineures. Le trafic de drogue serait également pratique courante et connue. « Leur langage et les situations dans lesquelles ils se sont mis sont choquants et inacceptables », a reconnu le patron d'Elite, le serial séducteur John Casablancas, avant d'affirmer que ces personnes avaient été suspendues de leur fonction et étaient en attente de sanctions disciplinaires. « Un mannequin, quel que soit son âge ou sa réussite, n'est pas un objet de consommation, ou un vulgaire portemanteau » affirme la Présidente du syndicat Français des mannequins, Servane Cherouat.

 

Dans la pratique, les expressions du type : « Oh non, chééééérie, poupéééée, ne sois pas si préoccupée par le business, sois une femme, n'oublie pas qu'il y a quelque chose de sexuel entre le photographe et le mannequin ! » ont été monnaie courante  pendant des années et le sont parfois encore. Comme le sordide Claude Haddad, ex-booker de Paris planning, n'hésitant pas à déclarer lors de l'émission 60 minutes sur CBS : « J'ai été avec des filles, mais je ne les ai jamais forcées. Vous les manipulez, avec des mots, avec votre charme, avec le pouvoir, pas avec la drogue comme d'autres agences ». Il place la limite à 15 ans. Et de continuer à la frontière de la pédophilie et de la prostitution : « Au-dessus de 16, c'est bien parce qu'elles sont déjà des femmes et elles savent ce qu'elles font. »

 

Heureusement, la balance penche aussi de l'autre côté dans le modeling, en espérant que le mannequinât ne sera plus un dangereux champ de mines pour les lolitas, comme il l'était il n'y a pas si longtemps. Aujourd'hui, beaucoup de femmes dirigent leur propre agence dans les quatre grands centres de la mode (Paris, New York, Londres et Milan), comme Marylin Gauthier, ou Metropolitan  avec Aline Souliers, celle qui a découverte " la Schiffer ", évitant ainsi les pièges redoutables auxquels les jeunes mannequins ne sont pas toujours préparées.

 

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